Barbade : se séparer sans bruit ni fureur ou 439 Km2 de dignité

   Quel contraste entre la cérémonie pleine de dignité qui a transformé l'île de Barbade en république et le bruit et la fureur des dernières colonies françaises d'Amérique ! Du côté de la première, l'ancien colonisateur anglais représenté par le Prince Charles aux côtés de la nouvelle présidente Sandra Mason et de la Première Ministre Mia Motley, sans Forces Spéciales britanniques pour assurer sa protection ni blindés. Du côté des deux dernières, la Martinique et la Guadeloupe, un ministre de l'Outremer en visite-éclair protégé par la police et l'armée françaises à savoir le GIGN et le RAID.

   Oui, quel contraste !

   55 ans après son accès à l'indépendance, Barbade vient donc de se libérer du dernier lien avec l'ancienne puissance coloniale : la reine d'Angleterre n'est plus son chef d'état. Même si dans les territoires anglophones cette fonction est purement honorifique (c'est le/la premier (e) Ministre qui gouverne), il était important que ce symbole de 400 ans de colonisation soit effacé. C'est fait ! C'est fait sans délire ni haine anti-Blanc comme on a pu le constater dans une île où le tourisme est la première activité économique, la première source de devises (exactement comme dans la Cuba communiste soit dit en passant) et où 80% des touristes sont et continueront d'être des... Anglais.

   C'est à vous foutre LA HONTE quand on est Martiniquais ou Guadeloupéen ! 

   Un pays trois fois plus petit que la Martinique et quatre fois plus petit que la Guadeloupe nous donne ainsi une véritable leçon de dignité. Il ne pleurniche pas auprès de son ex-colonisateur pour avoir des aides ou des subventions mais réclame simplement des réparations pour l'esclavage. Cela avec fermeté et détermination et non pas comme des "mendiants arrogants" (A. Césaire). C'est dire qu'il est temps d'ajouter nos syndicats à la liste des adversaires de notre souveraineté nationale ! A côté de l'Etat Français, des Békés et des élus (toutes tendances confondues). Par lâcheté ou par populisme, nous avions toujours eu peur d'ajouter ceux qui réclament toujours plus (plus d'embauches, plus d'hôpitaux, plus de ceci, plus de cela) au Papa Blanc à la liste des ennemis de notre NATION.

   Ennemis objectifs évidemment ! Car dans les discours syndicaux, ce Papa Blanc est toujours voué aux gémonies, vilipendé, menacé (en paroles), alors que dans la réalité, c'est de lui que l'on exige toujours davantage. Sans réaliser que ce faisant, nous ajoutons de nouvelles chaînes à notre cou, nous nous enferrons encore plus dans la dépendance et plus le temps passe, plus la goutte de café martiniquaise ou guadeloupéenne se diluera, se dissoudra, dans les mille hectolitres de lait français et les dix-mille hectolitres de lait européen. C'est couru d'avance !

   Cela s'est déjà produit dans divers endroits du monde. Notamment à Hawaï, pourtant situé à dix-mille kilomètres des Etats-Unis, où la population autochtone représente désormais à peine 20% de la population et qui est devenu un territoire étasunien comme le Texas ou l'Ohio. En 1981, dans son livre Le Discours antillais, Edouard Glissant avait parlé de "processus d'hawaïsation" de la Martinique et la Guadeloupe. Nous y sommes presque ! A cause, dans l'ordre, de l'Etat français, des Békés, des élus (toutes tendances confondues puisqu'il convient d'y ajouter les faux autonomistes et les faux indépendantistes) et les syndicats. 

   Tous sont responsables, à un degré ou un autre, de l'hawaïsation de nos deux pays...

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