Gustave Flaubert traduit en créole martiniquais

   Après les traductions en créole de L'Etranger d'Albert Camus et Guerre de Louis-Ferdinand Céline, parus tous deux chez Caraibéditions, Raphaël Confiant poursuit avec Un coeur simple de Gustave Flaubert la confrontation de notre langue avec les grands textes littéraires. 

    Il explique ci-après sa démarche...

 

***

 

   FONDAS KREYOL : Ces derniers temps, une vive polémique a éclaté en Martinique autour du vote par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) de la co-officialisation du créole et du français, comment avez-vous ressenti tout cela ?

   R. CONFIANT : J'ai eu une sensation d'écoeurement mais vous savez, dans ce petit pays, celui ou celle qui ne s'habitue pas à être écoeuré risque de sombrer dans la déraisonnerie comme disait ma grand-mère au siècle dernier, dans sa lointaine campagne du Morne Carabin, au Lorrain, où j'ai eu la chance de passer une partie de ma prime enfance. Car enfin, pourquoi tout ce tamtam, ce charivari, autour d'une mesure qui ne risque pas de chambouler le quotidien des Martiniquais ? 

 

   FONDAS KREYOL : Peut-être parce qu'il s'agit d'une manière sournoise de faire avancer l'idée d'indépendance, ont fait valoir les opposants à cette mesure...

   R. CONFIANT : Laissez-moi rire ! D'abord, les partis indépendantistes ont été deux fois au pouvoir à l'ex-Conseil Régional d'abord et lors de la première mandature de la CTM ensuite. Ils avaient tout le loisir donc de faire avancer l'idée d'indépendance comme vous dites. Or, on n'a rien vu venir et par conséquent ce ne sont pas les autonomistes au pouvoir aujourd'hui et leur mesure de co-officialisation linguistique qui va changer quoi que ce soit à cet état de fait. Les opposants à cette mesure qui se sont si bruyamment exprimés par voie de presse, par contre, ont fermé leur gueule sur l'empoisonnement de notre pays par le chlordécone pour les 150 ans à venir, sur le non-dédommagement par la SODEM des riverains du boulevard Bishop, à Fort-de-France, qui ont été déplacés pour faire passer le TCSP, sur les 12 millions d'euros qui se sont volatilisés dans la comptabilité de notre université etc...etc... Silence total !

 

   FONDAS KREYOL : Vous n'allez pas vous faire que des amis ?

   R. CONFIANT : Vous savez, un écrivain n'a pas à se faire des amis ou à caresser les gens dans le sens du poil. Mon père me répétait : "Pa janmen flaté Neg ! Fè sa lidé'w di'w !". Autrement dit "Ne flatte jamais les gens ! Fais ce que ta conscience te dicte !". J'ai toujours respecté à la lettre ce conseil, ce qui fait que je suis au clair avec ma conscience. Evidemment, il y a un prix à payer et il est parfois lourd. Tel va vous haïr, tel autre vous mépriser ou encore tel autre vous mettre sournoisement les bâtons dans les roues. Tout ça m'indiffère complètement ! Aimé Césaire s'était exclamé un jour "Je suis un Nègre et je vous emmerde" et moi, je pourrais tout aussi bien le parodier en disant  "Je suis un Chaben et je vous emmerde !". Sachant évidemment que le Chaben est le pire de tous les Nègres. Ha-ha-ha !...

 

   FONDAS KREYOL : Avant d'en venir à votre traduction de Flaubert, une dernière question sur les opposants à la co-officialisation du créole, partisans plutôt du développement de l'anglais et de l'espagnol dans notre île. Est-ce que ce dernier point ne mérite pas réflexion ?

   R. CONFIANT : Vous savez, tous ces gens, il y a une ou deux générations, leurs parents coupaient ou amarraient la canne à sucre dans les plantations des Békés. Ces parents ne disposaient que d'une seule langue : le créole. Cracher donc aujourd'hui sur ce dernier revient tout simplement à avoir honte des descendre de Neg-Djinen et de Kouli-Mandja ! Rien d'autre... Quant à cette affaire d'anglais et d'espagnol qui permet de développer un pays, elle est tout simplement ridicule et ça pour une raison banale : dans la vie quotidienne qui, mis à part les employés du tourisme, les chauffeurs de taxi et certains chefs d'entreprise a besoin de pratiquer une langue étrangère ? Personne ! J'ai été prof d'anglais dans le secondaire pendant 16 ans avant d'intégrer l'université et il m'arrivait de passer trois ou quatre mois sans prononcer un seul mot d'anglais, sauf dans ma salle de classe évidemment. Et pourquoi ? Parce que je n'avais aucune nécessité d'échanger en anglais avec qui que ce soit.

 

   FONDAS KREYOL : Nous avons vu passer un document disant que vous êtes "membre d'honneur" d'une certaine "Akadémi Kréyol Matinik". Qu'en est-il exactement ?

   R. CONFIANT : C'est du grand n'importe quoi ! Dans tous les pays du monde, les académies de langue sont créées par le pouvoir étatique ou régional, jamais par de simples individus. Cela signifie que si un jour une Académie Créole de la Martinique voit le jour, elle ne pourra émaner que soit de la Collectivité Territoriale si nous demeurons dans le cadre politique actuel soit par l'Etat martiniquais si jamais nous devenons indépendants. Je n'ai donc rien à voir avec les arrivistes de cette pseudo-académie ! 

 

   FONDAS KREYOL : Venons-en à votre traduction en créole du roman de Flaubert, Un coeur simple ! Est-ce que vous...

   R. CONFIANT : Pas si vite ! Je tiens à ajouter une dernière chose au scandaleux tamtam des opposants au créole. Celle-ci : des cinq problèmes qui, par ordre d'importance, affectent la Martinique, celui du créole n'arrive qu'en 5è position. Contrairement à ce racontent ceux qui ont honte de leurs ancêtres coupeurs de canne et amarreuses, les créolistes, à commencer par le plus éminent d'entre eux, feu Jean Bernabé, n'ont jamais prétendu qu'elle était la N° 1. Par ordre d'importance, la N° 1 est la question politique à savoir l'obtention d'un vrai pouvoir décisionnel local ; la N° 2 est économique à savoir sortir progressivement de l'économie de comptoir et de la prééminence békée ; la N° 3 est la question écologique à savoir lutter contre la bétonisation et la bitumisation des terres agricoles et protéger nos mangroves et forêts : la N° 4 est sociétale à savoir lutter pour l'égalité homme-femme et contre les violences faites aux femmes. Et la dernière, la N°5, est la question linguistique à savoir faire du créole une langue écrite de plein exercice et mettre en place un vrai bilinguisme. Le problème est que la vie n'est pas une ligne droite et que parfois, il faut savoir faire prévaloir telle question sur telle autre quand une opportunité se présente. Cela tout en gardant à l'esprit l'ordre d'importance des principaux problèmes...

 

   FONDAS KREYOL : Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de votre traduction du roman de Flaubert ?

   R. CONFIANT : La première est celle qu'affronte tout traducteur créole : notre langue n'est pas encore habituée à sortir de sa zone de confort. Son statut de "patois" pendant des siècles, de langue dominée, l'en a empêchée jusqu'aux années 80 du siècle dernier. L'école, l'administration, la justice, l'église etc... ont été et continuent d'être l'apanage du seul français. Ici, il convient d'insister sur un point très mal compris des Martiniquais : il ne s'agit pas tant de parler créole que de l'écrire. De le faire accéder à ce que Jean Bernabé appelait "la souveraineté scripturale". Donc confiné dans la sphère insulaire, le créole est en difficulté lorsqu'il doit exprimer, comme c'est le cas dans une traduction, des réalités totalement étrangères à son univers. Comment traduire "meule de foin", "banquise", "carrosse" ou "powerpoint". Je cite ce dernier mot pour montrer que même une langue patinée par des siècles d'usage comme le français peut, elle aussi, se trouver en difficulté. Elle se voit ainsi envahie par "powerpoint", "mail", "think-tank", "joint-venture" et autres "software". 

 

   FONDAS KREYOL : Vous avez parlé de "zone de confort" du créole, de quoi s'agit-il ?

   R. CONFIANT : Toutes les langues possèdent leur zone de confort, celle dans laquelle elles sont à l'aise. Par exemple, j'ai écrit, à compter de 1979, cinq romans en créole, eh bien, je n'ai pas eu de difficultés à décrire l'univers créole : l'Habitation, le quimbois, les combats de coqs, les cérémonies indo-créoles, les rapports entre les gens et les relations de voisinage. Par contre, quand j'ai traduit Camus dont le roman se déroule en Algérie, Céline dans le Nord-Est de la France et Flaubert en Normandie, j'ai été confronté à l'obligation de traduire en créole des réalités totalement étrangères à l'univers créole. C'est le cas aussi d'un traducteur français ou allemand qui doit, par exemple, traduire un roman japonais, sauf que leurs langues sont écrites depuis des siècles, contrairement au créole, et que leur tâche est cent fois plus aisée que celle du traducteur créole. 

 

   FONDAS KREYOL : Justement, pouvez-vous nous donner des exemples de ces difficultés ?

   R. CONFIANT : Je les explique dans la préface qu'une trentaine de pages de ma traduction de Flaubert. Du reste toutes mes traductions sont précédées d'une préface explicative. Le lecteur pourra s'y reporter. J'en profite pour tirer un coup de chapeau à mon éditeur, Caraibéditions, dirigé par Florent Charbonnier, qui publie ces traductions à perte et qui ne reçoit aucune aide pour cela alors qu'elle fait un travail colossal à ce niveau. Dernièrement, Caraibéditions a ainsi publié la traduction en créole guadeloupéen, d'un roman d'Annie Ernaux, La Place, par l'écrivain guadeloupéen Hector Poullet. Je rappelle qu'Ernaux est quand même Prix Nobel de littérature 2023 ! 

 

   FONDAS KREYOL : Enfin, on pourrait vous reprocher de ne traduire que des auteurs qui ne sont pas antillais...

   R. CONFIANT : Chaque chose en son temps ! Il n'est pas urgent de traduire en créole "La Rue Cases-Nègres" de Joseph Zobel ou "Pluie et vent sur Télumée-Miracle" de Simone Schwartz-Bart puisque, ce faisant, le créole resterait dans sa zone de confort. Mais cela viendra certainement un jour ! Du reste, j'ai, pour ma part, traduit le Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire dont j'ai publié les premières pages sur mon blog. Lorsqu'il m'avait reçu à son bureau un jour, je les lui avais lues et il en avait été à la fois stupéfait et ravi. Quelqu'un comme lui qui est né à Basse-Pointe en 1914, époque où 90% des Martiniquais étaient créolophones ne peut pas fondamentalement être anti-créole. Alors, on aime à citer cette interview dans laquelle il dénigre le créole mais chacun d'entre nous, au cours de sa vie, est amené à dire des sottises. Je ne sais pas si j'aurai la chance d'atteindre l'âge vénérable qui fut le sien, mais j'ai certainement déjà raconté plus de choses fausses ou stupides que lui. Ha-ha-ha !... En fait dans l'Eloge de la Créolité, nous avançons une explication : Césaire ne fut pas un anti-créole mais un ante-créole c'est-à-dire qu'à son époque ce qui était urgent, ce qui était prioritaire, c'était de revaloriser le Nègre et l'image de l'Afrique, chose que Césaire a magistralement accomplie...

 

https://raphaelconfiant.com/article/traduction-en-creole-du-cahier-dun-retour-au-pays-natal-daime-cesaire-par-raphael-confiant

TRADUCTION EN CREOLE DU CAHIER D’UN RETOUR AU PAYS NATAL D’AIME CESAIRE PAR RAPHAËL CONFIANT

Nan finisman wouvè-jou a…

Chapé kò’w, man té ka di’y, djel kolbòkò ki ou yé, djel fimel-bef, chapé kò’w, man hay sousèkè lalwa ek jannton lespérans. Chapé kò’w sakré vié kalté tjenbwa, pinez ti zibié. Epi man té ka tounen kò-mwen anlè paradi éti li ek konpè’y té ped bon kalté ped, nofwap pasé fidji an fanm ka bay baboul, ek lè ou gadé, flitijay an katjil ki pa jenmen avanni ka ba mwen balansin, man té ka swen van-an, man té ka démaré sé zonbi-a ek man té ka tann ka monté lot bò chinpontonng-lan, an lavalas toutwel ek tref savann ki man toujou ka chayé nan fonn-tjè mwen a wotè alanvè ventjem chanmot sé kay pi hototo a ek pou sa pwan pokosion kont djokté ka dégrennen sé labadijou-a, la éti an model soley lavilérien ka balvènen lannuit kon lajounen.

Nan finisman wouvè-jou-a, lans flègèdè ka tijé, lé Zantiy bouden vid, lé Zantiy éti lavéret ka potjé, lé Zantiy éti tafia ka déblozé, ankayé ki yo yé adan labou larad-tala, adan lapousiè lavil-tala ankayé malman.
Nan finisman wouvè-jou a, bobo rach-mabab, kouyonnè, solitè a anlè bles sé dlo-a ; sé moun-mapipi a ki pa ka témwayé a ; flè san ki ka fennen ek gayé adan van ensiswatil la kontel rélé-anmwé an bann jako-répet ; an vié ti lavi ka griyen ba’w an ti manniè manti-mantè, lapo-djel li kalé épi an lapérozité ki dékadi ; an vié kalté lanmizè ki la ka déchèpiyé anba soley-la, adan an péla ; an vié péla ki ka krévé èvè klok tied zafè nou la ka viv la abo, nou sé zéwo douvan an chif.

Nan finisman wouvè-jou a, anlè pi frajil ti sitjet tè-tala éti divini krach-édifè’y ka dépasé an manniè malélivan – volkan ké pété, dlo tou-touni ké chayé-alé sé mak matrité soley-la ek ké rété anni an voukoum-dlo tied éti zwézo lanmè ka bekté – plaj sé rev-la ek lévé-doubout foudok la.
Nan finisman wouvè-jou a, lavil plat la dé katjé’y wouvè, éti lespriy trilbiché, époufé anba chaj jéométrik an lakwa ki toujou ka viré koumansé, tet-red anba sò’y, bouch-li koud, kontrayé an tout manniè, enkapab pwofité silon nannan latè-tala, jennen, chikté, amnwennzi, bwarenng di zannimo ek piébwa.

Nan finisman wouvè-jou a, lavil plat tala dé fant katjé’y wouvè…
Ek adan lavil flijé tala, konpanyi moun ka djélé tala ki pasé si-telman bitjoumakwenn di djélé’y kon lavil-tala di balan’y, di sans-li, san pies kalté entjet, lot bò véritab rel-li, sel-la ki ou té ké voudré i djélé a padavwè sé anni li ou ka santi ki ta’y ; padavwè ou ka santi i ka viv andidan’y nan tjek tou-séré lonbway ek lògey ki fon toubannman, adan lavil ladjé tala, krey-moun tala lot bò rel lafen’y, lanmizè’y, gawoulé’y, rayisans-li, krey-moun tala si-telman bavadez ek bouch koud la.

Adan lavil ladjé tala, krey-moun dwol tala ki pa ka sanblé tjokanblok la, ki pa ka migannen a : michel-moren pou dékouvè la éti pou i déliennen, pou i pwan lanmè sèvi gran savann, pou i fè flent. Krey-moun tala ki pa sa fè krey, krey-moun tala, ou ka rann kò’w kont di sa, si obidjoulman li yonn anba soley-tala, memn manniè an fanm ka rélé blipman anba lapli ek ka ba’y lod pa fè tan tonbé ; oben an sin lakwa vitman-présé san pies kalté rézon ou pé wè ; oben manniè ta zannimo sérié akwèdi yo bwè dlo frapé ek manniè blip ta tjek madigwàn lakanpay, ka anni ladjé pisa’y tou doubout, janm-li wouvè di-set lajè, red-é-dri.

Nan finisman wouvè-jou a, lavil-tala ek laliwonday lad li, dépotjolay-li, lafen’y, lapérez-li ki séré nan fondok fandas, lapérez-li ki doubout adan sé piébwa-a, lapérez-li ki fouyé andidan latè-a, lapérez-li ki an driv nan siel-la, lapérez-li ki akoumonslé ek ti fifin lafimen lapérozité’y.

Nan finisman wouvè-jou a, mòn-la épi zègo entjet li ek manniè piòpiò’y – san ankavé’y ka fè soley chodé’y pwan lavol.

Nan finisman wouvè-jou a, flamn difé renté mòn-la, akwèdi an pléré gwo-dlo éti yo toufonnen anlè bòday déblozay plen san’y, las ka chaché an chimen ki ka déchèpiyé ek ki ka dérikonnet kò’y.

Nan finisman wouvè-jou a, mòn djokoti a douvan agouloutri entjet kon tatjet la ki plen épi lakataw ek moulen an, ka vonmi pianm-pianm, avanniz nonm-li, mòn-la ki li yonn la ek san’y ki dévidé atè-a, mòn-la ek longan lonbway li, mòn-la ek fifin-dlo lapè’y, mòn-la ek bidim lanmen van’y’lan.

   Nan finisman wouvè jou-a, mòn bouden vid la ek pèsonn pa sav plis ki mòn dòmi-déwò tala poutji boug-la ki tjwé kò'y la toufé kò'y épi nef-ipoglos li, ka tounen-viré lang-li pou sa valé'y ; poutji an fanm ka sanm sa ki ka floté anlè lariviè Kapo a (kò nwè'y ka kléré a ka pwan larel-li an manniè obéyisan anba lod lonbrik-li) men i sé anni an patjé dlo ka fè voukoum.

   Ek ki met-lékol-la adan klas-li, ki labé-a pannan katéjis-la pé ké érisi ralé yon sel mòso pawol nan bouch ti neg-tala ka péché lanbi a, abo lé dé-a ka fouté'y bon ziginot anlè kabech koko-sek li a, davwa sé adan pripri lafen ki lavwa san manjé'y la rété pri (anni-yon-zizing-pawol-ek-man-ka-padonnen'w-rèn-Blanch-dè-Kastiy la, anni-yon-zing-pawol-an-zing-pawol, es-zot-ka wè-ti-moudong-tala-ki pa konnet-pa-yonn-adan-sé-dis-koumandman-Bondié-a)

         davwè lavwa'y ka bliyé kò'y adan pripri lafen,

         ek pa ni hak, hak vréman pou sa tiré di ti vadray-tala

         ki an lafen ki pa sav ankò ki manniè pou sa monté-pann adan armati lavwa'y

         an lafen ki lou ek isalop,

         an lafen ki pwofondé nan fondok Lafen mòn bouden vid tala

   Nan finisman wouvè-jou a, chalviraj tjokanblok la, lodè ka pit kité pit ka alé lavakabonnajri, koké-pa-bonda éfrayik losti-a ek sé labé séléra a, wagaba ki enposib janbé ta préjijé ek lakouyontiz, mes-manawa, lipokrizi, mes-swef-koké, kout janbet nan do, mantri, bagay ki pa vré, lajan-anba-tab__ped souf sé kaponnri-a ki pa ka sèvi ayen an, lajwa débowné ka flègèdè anba tjok ki an twop la, laswef trapé tout bagay, konpowtasion désérébralé, vié mes isenbot, mariyàn-lapo-fig lanmizè, bwétaj, bles ki pa ka djéri, lirtikè, ranmak tied dégrennaj-la. Isiya kok-a-bel-poz bobo ki rizib ek mapianmè, mikwob ki dwol bon dwol, prézon éti pèsonn pa konnet longan-yo, matiè migannen épi san sé bles antan Matji-Danten an, fèmantasion ou pé pa prévwè ta bagay ka pouri anlè kò-yo a. 

   Nan finisman wouvè jou-a, bidim lannuit doubout-dwet la, zétwel ki touvé yo ded pasé an balafon ki krévé,

   kal led bon led lannuit-la, éti mes-isalop ek fè-dèyè nou ka tijé anlè'y,

   Ek démagoji tèbè ek foudok nou pou nou sa viré-viv déblozay lò sé moman-an ki té chwit la, kod-lonbrik la ki viré-trapé belté san-manman flègèdè'y la, pen-an, ek divin lakonplisité a, pen-an, diven-an, san sé mayé pou-tout-bon an.

   Ek lajwa antan lontan tala ki ka pòté ba mwen nov lanmizè-a man la ka sibi a, an lawout kalbosé ka fè létjet adan an fon koté i ka simayé yonndé kamach ; an lawout ki pa ka avanni, ka chabonnen-monté asou an mòn éti lè i rivé nan fétay-li, i ka anni rété koré adan an ma kay ki boloko, an lawout ka kouri-monté kontel sa ki dekdek, ka plonjé-désann san pies lapérez, ek zékal an bwa ki doubout an manniè komik la ki man ka kriyé "lakay-nou" a, lanbiské fey tol li ka flitijé anba soley-la akwèdi an lapo ka kanni, sal a manjé a, planché gwosomodo a koté tet klou ka klenndé kon bet-a-fé, zéponti sapen ek lonbraj la ka siyaké asou plafon-an, sé chez an pay la ka sanm zonbi a, limiè gri lanp-lan, tala ki koulè verni ek vitman-présé sé ravet-la ki ka vonvonnen jik a fann zowey-ou...

   Nan finisman wouvè-jou a, nannan-fondal péyi-tala ki mes agoulouman mwen ka viré-trapé, pa épi an latandres flòkò, men tjokanblokaj débiélé ek sanslé tété ki gra sé mòn-la épi pié-palmié ou blijé bité anlè'y la ki kontel kal bandé'y, ladousinans    sé ti lariviè-a ek dépi La-Trinité pou rivé jik Gran-Riviè, bidim lichaj désérébralé lanmè-a.

   Ek tan-an ka bay-alé vitman-présé, vitmanm-présé menm...

   Lè mwa out fè tan pasé épi pié-mango'y ka fè bel ganm épi mak blan zong-yo, septanm ki ka akouché siklòn, oktob ka fè pies-kann pri difé, novanm ka fè chat-pouchin adan sé distilri-a, sé Lanwel ki té ka koumandé.

   Dabò-pou-yonn, i té fè nou sav, Lanwel, ki i té rivé épi ti ziginot ladézirans, an laswef doumanman ki nef, an tijay rev ki pa té djè klè, épi i té anni pwan lavol blipman adan an wounouwounou violet sé gran zel lajwa'y la ek a lè-tala, sé té nan bouk-la viré-tonbé bligidip li a ki té ka fè lavi sé kaz-la pétayé konsidiré an grinad ki té two mi.

   Lanwel pa té an banboch kon tout sé lézot lafet-la. I pa té enmen kouri vidé nan lari, fè vréyé-monté asou sé plas piblik la, enstalé kò'y asou sé chouval-bwa a, pwofité di boul moun-la pou pichonnen fanm, voltijé fé-datifis nan douvan-tet sé pié-tomaren an. I pa té enmen sanblaj moun, Lanwel. Sa ki té fo'y, sé té tout londjè an lajounen otjipasion san rété, paré bagay, tjuit manjé,

   pwoptaj, lentjétid,

   pè-moun-té-pè-pa-té-ké ni asé,

   pè-moun-té-pè-té-mantjé-brigay,

   pè-moun-té-pè-fè-kò-yo-chié,

épi jou oswè-a, nan an ti légliz ki pa wototo pies, ki té ka kité moun foulbak li an manniè ki janti épi pété-ri, wounouwounou, pawol-bouch-anba-bra, déklarasion lanmou, malpalannri ek tanbiyaj rak ta an chantè-légliz ki té djokmann ek bon konpè djé tou ek fanm ki pa pè viv kò-yo ek kaz épi bway-yo plen épi tout kalté bagay chwit, ek ki pa té ka fè lentérésan, ek moun ka anni sanblé la pa ven, ek lari pa ni pèsonn adan'y, ek bouk-lan ka tounen nan boutjé chanté, ek tout moun ka blez kò-yo andidan an, ek yo ka bwè bagay ka rann ou djé, ek tout moun-lan alez kon blez andidan an ek ni bouden, tala ka sanm dé dwet-la ka tounen-viré anlè kò'y la, tala ki laj ek bidim la, tala ki an ti jan piòpiò a épi gou sèpolè'y, tala ki rachmabab la éti piman'y ka brilé djol-ou, ek kafé cho bon cho ek lanni sikré ek ponch-o-lè, ek soley litjid sé wonm-lan, ek tout kalté bon bagay ki ka mété andidan bouch-ou anba lopsion-yo oben ka fifinen yo épi bon chalviré-zié, oben ka konm koud yo épi tout kalté lodè ki chwit, ek moun ka pété ri, ek yo ka chanté, ek sé rifren-an ka tijé-monté kontel pié-koko.

   Alleluia

   Kyrie eleison...leison...leison

   Christe eleison...leison...leison. 

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