Les médias n'en parlent guère mais depuis des mois et des mois Cuba est secouée par des manifestations sporadiques dans diverses villes de ce pays plus vaste que la Belgique, le Portugal ou le Danemark. "Lè Pep" proteste à cause du manque de biens de consommation (de la pénurie pour le dire crument), des trop fréquentes coupures d'électricité, de la quasi-inutilité de la monnaie nationale (le peso), de l'accès trop limité à l'Internet, du manque de "liberté" etc...
Dans nos territoires français dits "ultramarins", même si 30% de "Lè Pep" vit en-dessous du seuil de pauvreté, il y en a quand même 70% qui assiègent les supermarchés et les centres commerciaux, qui changent de portable ou de voiture quand ça les chante, qui partent visiter les îles voisines ou bien en croisière ou qui vont chez Manman La France pour voir la famille. Bref, le capitalisme (colonial en plus) règne sur nos îles prétendument enchanteresses mais on ne peut quand même pas dire que c'est la misère noire. Enfin bleue... Pas pour 70% de la population en tout cas.
Mettez un Ultramarrant antillais à vivre une semaine à Cuba et il appelle l'ONU pour se faire rapatrier d'urgence en Martinique ou en Guadeloupe ! Même les plus révolutionnaires et grands défenseurs de "Lè Pep".
Il est vrai que dans ces dernières colonies de la planète, on peut brailler, protester, manifester, exiger, dénoncer, vitupérer, véhémenter etc... sans forcément risquer de finir à la geôle (sauf si on casse un truc important aux yeux du colonisateur). 70% de braillards donc qu'Aimé Césaire, avec sa lucidité habituelle, qualifiait de "mendiants arrogants".
Vivement l'indépendance et un régime communiste à la cubaine pour ramener les Ultramarrants antillais à une plus juste appréciation de la réalité !
NB. Les photos qui illustrent cet article n'ont pas été prises à Miami (et les manifestants ne sont pas les traditionnels anticastristes manipulés par les Yankees) mais dans la capitale cubaine, La Havane, le 11 juillet 2021. Il faut arrêter de dire que seul le blocus scélérat imposé par les Yankees est responsable de cette situation car sur les 157 pays qui composent l'ONU, Cuba a des relations diplomatiques (et donc économiques) avec...146 d'entre eux. L'Espagne, par exemple, construit des hôtels de luxe à tours de bras à Cuba...
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
Commentaires
A propos de la responsabilité du blocus dans les difficultés cub
Frédéric C.
25/07/2022 - 16:01
Cette imputation des pbs au seul "blocus" US (en fait, c'est un embargo, ce qui est différent) était surtout le fait de Fidel Castro... Mais il y avait manifestement une réflexion à l'intérieur du régime. La preuve, c'est que, une fois installé aux manettes, Raul Castro a reconnu officiellement et publiquement que l'embargo/blocus n'était pas le seul responsable des pbs économiques et sociaux cubains, qu'il y avait aussi un problème de "gestion" interne, de corruption, et qu'il n'y avait pas de "modèle cubain". C'est quand même clair! Ceci dit, l'embargo pèse quand même sur la situation, d'autant qu'il a été durci par les lois Helms-Burton et Toricelli, et encore plus par Donald Trump ! Donc pour échanger avec l'extérieur, Cuba doit commercer avec d'autres pays, qui peuvent encourir des sanctions du fait de l'extra-territorialité de la loi Helms-Burton... L'impérialisme US fait tout ça pour faire tomber un régime qui les gêne, mais c'est la population cubaine qui paie les pots cassés. Et alors que la "guerre froide" est terminée depuis 33 ans... Si l'embargo était levé, cela créerait de nouveaux problèmes (changement radical de la donne économique depuis 60 ans), mais les choses seraient plus claires...
Je ne comprends rien aux embargos
OuiNon
25/07/2022 - 17:04
Cuba était un État indépendant qui commerçait étroitement avec les États-Unis. Bien trop étroitement, pensa Fidel Castro, non sans raisons. Il s'empara du pouvoir et nationalisa les intérêts américains, avant de nationaliser presque tout et d'installer une dictature communiste.
Les plus aisés des Cubains s'enfuirent vers Miami, où ils formèrent un groupe prospère. Puis de nombreux pauvres prirent le même chemin, mais à bord de "boat people" surchargés, dont beaucoup sombrèrent.
Restèrent à Cuba la clientèle du régime, qui se partage les postes, et la masse des plus faibles, encadrés par la police politique.
Que veulent ces derniers ? D'où viennent les manifestants qu'on nous montre en photos ? Bien difficile à dire.
Devant l'hostilité de Fidel Castro, qui allait se faire Cheval de Troie de l'URSS, les États-Unis décrétèrent un embargo.
Moi, je ne comprends rien aux embargos. On dit qu'ils n'ont jamais servi à rien et pourtant, ils resurgissent de temps à autre. En tout cas, si l'embargo sur Cuba devait faire chuter le régime castriste, c'est raté !
En revanche, Fidel Castro s'en est servi pour justifier toutes les difficultés de son régime. Alors même que l'embargo allait dans son sens, finalement : celui de la fin des intérêts américains dans le pays.
Je me suis toujours demandé si le régime castriste existerait encore sans l'embargo. Quelle résistance pourrait-il opposer aux dollars des Cubains de Miami, après 60 ans d'une vie sous cloche ?
Guillemets
Rose
27/07/2022 - 08:02
Il n’y a aucune raison de mettre le terme « liberté « entre guillemets :le régime cubain limite sans vergogne les libertés des uns et des autres. Quelques exemples : 10 à 27 ans de prisons pour les manifestants de juillet dernier qui n’ont rien cassé ni détruit ; au moins trente partis politiques actuellement interdits ; journalistes arbitrairement arrêtés, interrogés, harcelés ; contrôle total de l’Etat sur les médias aux ordres ; obligation pour les journalistes d’adhérer à l’association de Nationale des Journalistes ,évidemment contrôlée par le PCC ; filtres limitant l’accès à certains blogs ; code pénal aux formulations vagues permettant des interprétations toujours en défaveur des journalistes indépendants ou des contestataires ; manifestations hostiles au régime toujours déclarées contraires à la constitution etc…Je m’arrête là.