... en Martinique on assiste depuis des décennies à un combat de coqs irresponsable entre le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) et ses alliés, d'une part et le MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) et ses alliés, de l'autre.
Rien ne bouge depuis près de trente ans par la faute des ces deux mouvances politiques alors même que la Droite assimilationiste ne dirige plus aucune grande collectivité martiniquaise depuis des lustres, chose qui en bonne logique aurait dû avoir ouvert un boulevard aux demandes de plus de responsabilité locale. Le temps des Emile Maurice, Michel Renard, Victor Charron ou Victor Sablé est pourtant bel et bien révolu !
S'agissant du PPM, défenseur de l'autonomie depuis sa création en 1958, slogan qu'il proclame urbi et orbi à chaque élection, il lui a porté un véritable coup de Jarnac en refusant de faire voter en faveur de l'Article 74 qui aurait pu entrouvir une fenêtre, faire accéder la Martinique à un tout petit début de commencement d'autonomie. Si bien que consulté sur ledit article en janvier 2010, 80% des Martiniquais l'ont tout simplement rejeté ! Quelques jours plus tard, l'un des leaders du parti créé par Aimé Césaire avouait tout honte bue que son parti avait appelé anbafey (secrètement) ses partisans à voter contre l'Article 74. Il évoqua moult arguties et chinoiseries juridiques pour justifier cette prise de position incompréhensible (pour des gens se réclamant depuis un demi-siècle de l'autonomie) alors que dans le même temps Saint-Barth et Saint-Martin votèrent "OUI". A la date d'aujourd'hui et jusqu'à preuve du contraire, ces deux collectivités sont loin d'avoir accédé à cette indépendance qui effraient tant les autonomistes. Elles ont acquis de nouvelles marges de manoeuvre tout simplement !
A examiner les choses froidement, on se rend contre que le refus du PPM d'appeler à voter "OUI" en faveur de l'article 74 tenait moins, voire pas du tout, à une pseudo-ambigüité dudit article comme le prétendirent certains ténors de ce parti, mais bien à l'hostilité de ce dernier envers le MIM et alliés. RIEN D'AUTRE ! Ce qui est revenu à faire passer l'intérêt du PPM et alliés avant L'INTERET GENERAL de la Martinique. C'est affligeant, voire déshonorant...
Or, aujourd'hui, voici que le PPM est revenu au pouvoir à la tête de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) et qu'à son tour, il propose un Congrès visant à conduire la Martinique vers une évolution guère différente, au-delà des chichis juridiques dont le peuple se contrefiche, de ce que proposait l'Article 74. Que faut-il comprendre ? Ceci : que le PPM voulait que ce soit lui et ses alliés qui fassent la Martinique accéder à plus de responsabilité locale et surtout pas le MIM et ses alliés. Malheureusement, combat de coqs oblige, ces derniers en sont venus à adopter aujourd'hui la même attitude de défiance, voire de refus, envers le Congrès que celle que le PPM avait adoptée envers l'Article 74. En bon français de France cela s'appelle rendre à l'adversaire le chien de sa chienne et c'est tout aussi affligeant.
C'est surtout faire fi, se moquer même, de l'intérêt général du peuple martiniquais.
Cet intérêt général ne saurait, en effet, être lié aux états d'âme de tel parti ou de tel leader charismatique. D'autant que le feu couve sous les braises. Qu'une fraction de la jeunesse, désemparée car sans perspective d'avenir, se révolte et faute de mieux, déboulonne des statues et sombre dans le noirisme. D'autant que l'oligarchie békée et l'économie de comptoir perdurent imperturbablement, que la bétonisation de nos terres agricoles, déclassées par des maires clientélistes, progresse de façon inexorable, que 4.000 jeunes sont contraints de quitter la Martinique chaque année sans espoir de retour et que notre population vieillit tout aussi inexorablement, que le trafic d'armes et de stupéfiants gangrène notre société, conduisant à une violence quasiment incontrôlable etc...
Face à l'énormité de ces problèmes, les combats de coqs entre partis est dérisoire.
Pendant ce temps, la Nouvelle-Calédonie, la Corse et la Guyane sont sur le point de faire de grands pas en avant. Concernant la Martinique le verdict ne peut être, à moyen terme, que celui-ci : pli ta, pli tris...
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
Commentaires
DEUX MOTS D'ORDRE DEBILES
Albè
04/03/2024 - 09:34
L'article aurait gagné à citer les deux mots d'ordre débiles de ces partis. A savoir, pour le PPM : "Les meilleurs spécialistes de la Martinique sont les Martiniquais" ; pour le MIM : "Le MIM propose, le peuple dispose". Dans le premier cas, un Américain spécialiste du trigonocéphale ou un Allemand spécialiste du culte indo-martiniquais en saurait moins que Ti-Sonson. Dans le second cas, si Ti-Sonson vote à 73.000 voix pour Le Pen, c'est qu'il a..."disposé". Pff !