Si jadis pour un rien
on en venait aux mains
dans de menues bagarres,
aujourd’hui c’est bien pire,
ne prêtant plus à rire :
pour une peccadille
on se tue aux Antilles !
Pour un simple regard
ou un mot de travers,
à présent les ados
peuvent aussitôt sortir
de leur poche un couteau
et même un révolver…
Problème identitaire
ou manque de repères ?
La jeunesse se perd,
cultivant la violence
au mépris de prudence
la plus élémentaire,
et joue son existence
sur un coup de poker !
Pour eux la vie, la mort
n’ont plus de sens encore…
Lors, frappés d’impuissance,
on ne sait plus quoi faire
pour stopper ce délire
et éviter le pire….
Pour régler cette affaire
avec de simples dires,
c’est déjà bien trop tard !
Faudrait, à mon avis
en tant que citoyen,
se donner les moyens
qui puissent redonner
à ces jeunes égarés
un réel intérêt
tout comme le respect
pour les autres et la vie.
Restaurer ces valeurs,
lui rendant des couleurs
d’art et de poésie…
Car ça n’est qu’à ce prix
qu’on aura une chance
de sauver l’avenir
et puis qu’ici nos îles,
redevenues tranquilles,
puissent alors mériter
d’être encore appelées
des coins de paradis…
RAS LE BOL, LA GUERRE !
De ruines et de cris,
de sang mêlé de larmes,
d’encre rouge s’écrit
l’histoire de pays
par d’autres envahis,
qui subissent leurs armes
car le prix de la guerre
est toujours trop amer !
À l’heure d’aujourd’hui
lorsque l’économie
se veut être mondiale,
pourquoi les ennemis
ne sont-ils point soumis
à une paix globale ?
S’il ne s’agit d’argent,
c’est pas dans l’air du temps…
L’intérêt politique
joue une autre musique :
seul compte le profit !
Le bonheur, on l’oublie
et le bien-être aussi,
dégât collatéral
du grand dieu Capital…
Des peuples exilés,
des enfants massacrés
et des femmes violées,
qu’importe aux milliardaires !
À eux les bénéfices…
Les affres de la guerre,
la descente en enfer
sont pour les prolétaires
qui y perdent leurs fils.
Refuser de la faire
est question de survie
car rien ne justifie
qu’on y laisse sa vie
quand l’argent des nantis
est le nerf de la guerre !
SOUS LES PONTS…
Sous les ponts de la grande ville
s’écoule l’eau d’un fleuve tranquille
et ça, c’est cool au fond…
S’y écoule aussi la vie des SDF
qui n’est pas un long fleuve tranquille
mais une situation si vile
quand on a froid sur des cartons !
Eux qui jamais nulle part ne vont
car ils n’ont nulle part où aller,
rêvent-ils de soleil et de lointaines îles
dans leur sommeil si difficile
quand on n’a même pas les sous
pour se payer assez de mauvais vin
et boire à en être soûl
pour oublier qu’il fait si froid
dans ce pays où se loger, avoir un toit
est théoriquement un droit
garanti par la loi
pour tous les êtres humains ?
Passent des jours trop longs
aux trop semblables lendemains,
sans amour et sans joie,
avec pour seule caresse sur des joues bleuies de froid
l’effleurement glacé de la bise hiémale
et comme horizon sans espoir
la vue du fleuve et ses flots noirs…
Si je vous narre cette histoire,
ce n’est pas juste par hasard
ni afin de parler en vain
mais pour qu’elle fasse son chemin
jusqu’au fond de vos cœurs,
conscients que sous les ponts en ville
ne s’écoule pas que de l’eau
mais aussi des vies de malheur !
EN ATTENDANT LE BUS…
Chaque jour déverse son flot de tristesse et misère
mais dans les verres coule l’oubli…
À 50 degrés de lassitude,
au milieu des sargasses flotte cette île sur la mer.
Y trop pique son Cancer
de drogue et violence
que le soleil cache sous une couche dorée de vernis
en dépit d’un chronique manque de chance…
Entre pollution et ennui,
corruption et vie chère à crédit,
s’exhalent les bouffées de coloniale fragrance
d’un temps infiniment ralenti…
Les églises sont pleines et les routes encombrées,
les bus bien trop rares et les gens déprimés
d’attendre un “je ne sais quoi”
qui en fait ne viendra jamais
si on ne va pas le chercher
à la force du poignet !
De l’inconnu ils ont trop peur,
alors s’engluent dans la torpeur
des républiques bananières
ou dans la vaine quête identitaire
d’une bannière dont ils puissent être fiers…
Mais hélas, comme d’habitude,
les bus sont encore en grève !
Alors qu’il est vraiment temps
de se réveiller de ce mauvais rêve
et sortir de l’hébétude
en changeant d’attitude…
Patrick MATHELIÉ-GUINLET
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite