Je déplore que nous, députés, représentants du peuple, n’ayons pu exprimer par notre vote notre choix démocratique à l’Assemblée nationale face à cette réforme profondément injuste. Aujourd’hui, la démocratie a encore perdu, alors que chacun doit pouvoir assumer son vote.
Il n’y avait aucune urgence à cette réforme : le système de retraite par répartition n’est aucunement en danger ! Les quelques milliards d’euros manquants représentent en fait entre 0.5 et 1 % du budget annuel de l’Etat. Et ces moyens financiers auraient pu se trouver facilement là où les moyens se trouvent, chez les multinationales qui ont fait des milliards d’euros de bénéfice notamment durant la crise sanitaire. Cela ne saurait être encore aux actifs déjà pressurisés de subir les nouvelles contraintes au moment même où la crise économique et sociale nous frappe en Outre-Mer avec un chômage important, une précarité et une pauvreté qui s’accroissent considérablement.
Je défends l’usage de moyens pacifistes et démocratiques comme au travers d’un Référendum d’Initiative partagé (RIP) pour lutter contre cette injuste réforme. A travers ce RIP ou une dissolution de l’Assemblée ou encore lors des prochaines élections, le peuple aura de toutes les façons le dernier mot et c’est ce qui importe. Il s’agit de ne pas faire subir davantage à celles et ceux qui produisent la valeur ajoutée et la richesse, alors que cette richesse est quasi-entièrement captée par une très petite minorité de privilégiés.
Cette réforme inique aura des conséquences négatives pour la dignité humaine dans sa dimension individuelle et collective.
Je soutiens que la lutte pour la défense de la retraite est une cause noble. Elle doit se poursuivre dans des conditions raisonnables, responsables et justes, sans violence et dans le respect de la démocratie et du peuple.
Johnny HAJJAR
Député de la Martinique
3ème Circonscription
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Assez courant.
certes
18/03/2023 - 09:31
L'article 49.3 est ainsi utilisé pour la 100ème fois depuis le début de la 5ème République. Son emploi est donc assez courant. Il n'a rien d'anti-démocratique.
Ou si on change d'avis en ce qui le concerne, il faut vite oeuvrer à son abolition !
Si le 49.3 est anti-démocratique, on notera que le Premier ministre le plus anti-démocratique fut le socialiste Michel Rocard qui l'utilisa 28 fois.
Suivi d'Elisabeth Borne (11 fois) qui fut longtemps proche du Parti socialiste.
Après ce furent Raymond Barre (8) et Jacques Chirac (8).
courageux mais pas téméraires
MONTHIEUX Yves-Léopold
18/03/2023 - 22:43
La situation où se trouve le gouvernement est très exactement celle pour laquelle l'article 49 alinéa 3 a été écrit dans la constitution. C'est pour éviter le f... de la 4ème République. Cette disposition n'est pas faite pour autre chose. Et de fait elle a été utilisée uniquement pour cette circonstance, surtout par la gauche, à 99 reprises. Personne n'avait bronché. Elle permet à un gouvernement qui n'a qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale de voter des lois auxquelles s'opposent les minorités qui, en fait, forment un ensemble majoritaire hostile mais dispersé. Cela veut dire que si un projet de loi se heurte à l'opposition de cet ensemble, la possibilité est offerte à ce dernier de sanctionner le gouvernement. L'opposition est alors mise en situation de décider si oui ou non le gouvernement doit "tomber" et si elle est prête à participer à l'élection d'une nouvelle assemblée assemblée. C'est en réalité une aubaine pour l'opposition qui veut se débarrasser du gouvernement. C'est aussi un défi lancé par le pdt de la rep aux députés : "puisque vous ne voulez pas du gouvernement, censurez-le ! Autrement dit, la balle est dans leur camp. L'expérience a démontré que les opposants agissent en la matière sous le mode "tenez-moi ou je fais un malheur !". Tout laisse penser que ce sera encore le cas ce lundi 20 mars 2023 à l'AN. Courageux mais pas téméraires, les députés devraient s'abstenir, comme d'habitude.