C'est le titre et le refrain d'une chanson qui eut son heure de gloire dans l'Hexagone au siècle dernier. Chanson recueillie par la célèbre Léona Gabriel, cantatrice hors pair, chanson qui décrivait notre île comme une sorte de petit paradis terrestre et contribua à en donner une idée complètement fausse aux habitants de l'Amère-patrie.
Or, elle semble être revenue au goût du jour en ce nouveau millénaire, non pas parce qu'elle serait rediffusée par la radio, la télévision et les nouveaux médias d'information, mais bien parce que l'esprit qui s'en dégage, à la fois folklorique, factice et mensonger reflète à la perfection la situation de ce territoire qu'Aimé Césaire décrivait cruellement comme "une version absurdemment ratée du paradis". Qu'on en juge :
. sur sa page Facebook, un politicien affiche fièrement la photo d'une mairie du sud de la France arborant sur son fronton les drapeaux catalan, français et européen. Que cherche-t-il à nous faire comprendre ? Sans doute que la coexistence de ces trois drapeaux n'a rien de dangereux ni de dramatique. Farceur va ! Quand Garcin Malsa avait courageusement arboré le drapeau rouge-vert-noir à côté des deux autres drapeaux dans les années 90, il fut la cible du préfet de l'époque et fut voué aux gémonies par la quasi-totalité de la classe politique. Notre politicien-facebookeur, quant à lui, n'avait jamais prononcé un mot, pas un seul, pour prendre sa défense. Mais aujourd'hui, il nous fait comprendre que cela n'a rien de répréhensible. Que c'est même tout à fait normal ! Photo catalane à l'appui.
. dans la liste des pétitionnaires d'un texte grandiloquent (et évitant soigneusement les mots "souveraineté nationale" ou "indépendance") émanant d'une éminence locale qui circule dans les médias, on découvre que l'un d'entre ces messieurs-dames se déclare "enseignant-chercheur". Ce qu'il n'est aucunement ! En effet, un enseignant-chercheur est quelqu'un qui a été recruté à l'université suite à un concours au terme duquel il est nommé maitre de conférences ou enseignant-chercheur. Un simple chargé de cours ou un contractuel ne peut par conséquent en aucune façon se parer publiquement de ce titre. Escroquerie quand tu nous tiens...
. alors que la sécheresse menace, en dépit de quelques pluies ici et là, et que le préfet a lancé une alerte interdisant le lavage de voitures, l'arrosage de jardins et le remplissage des piscines, voici que des habitants d'un certain quartier périphérique de Foyal, pardon de Fort d'Afrique, se sont mis à résister vaillamment à cette injonction on ne peut plus "colonialiste". En effet, c'est à partir de ce moment-là qu'ils se sont mis à utiliser le karcher à tout-va, tels des Sarkozy tropicaux, afin de nettoyer leurs courettes et les murs de leurs maisons. Et cela évidemment à l'heure la plus propice de la journée : entre 13h et 14h-15H. Surtout pour leurs voisins respectueux de ladite injonction préfectorale. Sauf que Papa-Météo semble s'être trompé et que l'injonction de Papa-Préfecture tombe à...l'eau. Il pleut à verses ou "comme la Vierge de Man Louloute" préféraient dire nos arrière-grands-mères. Du coup (mille excuses pour ce tic langagier idiot devenu à la mode !), les courettes et murs de nos chers "karchériseurs" ont vite retrouvé, climat tropical oblige, leur habituel limon...
. pendant le déroulement d'un procès au tribunal de Fort-d'Afrique, des manifestants munis, comme d'habitude, de tambours et de mégaphones clamaient des slogans kémito-révolutionnaires depuis la rue d'en face, drapeaux rouge-vert-noir déployés. L'un d'eux clamait : "Libérez Machin ! Dernière sommation !" de manière frénétique et cela durant les 5h que dura ce procès. Normalement, enfin dans tout pays normal, une sommation n'est faite que trois fois : la première pour avertir l'adversaire qu'on lui ordonne de se rendre ; la deuxième pour lui faire comprendre qu'on l'a mis en joue puisqu'il refuse d'obtempérer ; la troisième et dernière pour lui dire qu'on va faire feu. Si bien que répéter trente-douze-mille fois "Dernière sommation !" est grotesque et relève de la bouffonnerie pure et simple. Oups ! De la facticité...
. dans les pays normaux, les autorités célèbrent l'ouverture d'écoles, d'hôpitaux, d'autoroutes, d'entreprises etc...En Martinique, on a inauguré l'autre matin une...passerelle dans une commune du Nord de l'ile (aux fleurs fanées) en présence de tout un aéropage de porteurs d'écharpes bleu-blanc-rouge à commencer par le patron du territoire. Enfin, "patron", c'est beaucoup dire. Disons le patron après le Préfet...Donc discours grandiloquents à l'appui, on a vanté cet ouvrage d'art extraordinaire qui permettra de sauver des vies puisque surplombant une route plutôt fréquentée. Il ne s'agit aucunement de douter de l'utilité de cette passerelle mais de s'étonner que nos plus hautes autorités territoriales puissent se permettre de gaspiller une matinée pour pareille inauguration. Dans un pays normal, on laisse ça à des seconds couteaux...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite