CTM : énième preuve du discrédit de la classe politique martiniquaise

   Inutile de passer par quatre chemins ou de tourner sa langue sept fois dans sa poche ou encore de tergiverser devant l'écran de son iphone ou son ordinateur : la Martinique était déjà un foutoir, elle est devenue un véritable bordel.

   Foutoir ou bordel par la faute de politiciens autonomistes et indépendantistes qui se partagent, depuis plus de deux décennies, le pouvoir à la tête de la Collectivité majeure à savoir le Conseil régional devenu Collectivité de Martinique. Les assimilationnistes ayant été quasiment effacés du paysage politique, ces deux tendances (factions ?) politiques s'y livrent une guéguerre sans merci, rivalisant chacune de démagogie et de fausses promesses au "peuple" dont on ne sait même pas s'il existe vraiment ou s'il n'est qu'un conglomérat d'estomacs avides de consommer des produits au même prix qu'à Corbeil-Essonnes. Partout ailleurs, dans les dernières colonies françaises (Kanaky, Tahiti, Corse etc...), autonomistes et indépendantistes ont su trouver un modus vivendi  afin de mieux lutter contre le Pouvoir de tutelle, sauf en Martinique.

   Résultat de cette guéguerre menée par des septuagénaires et des quasi-octogénaires, plus guerriers entre eux ou contre eux que contre l'Etat français : un climat où le n'importe quoi est devenu la règle. Chaque plénière est l'occasion pour ces Che Guevara de plénière à Plateau Roy (en réalité de Staline au petit pied) de s'affronter verbalement sous l'œil tantôt indifférent tantôt amusé tantôt indigné des rares personnes qui ont du temps à perdre à regarder les retransmissions par Internet de ces "débats". On y tombe encore plus bas que dans l'émission de cette télé-poubelle dans laquelle de piètres comédiens sont déguisés en juges et en avocats devant une pseudo-salle d'audience composée de retraités qui n'ont pas de petits-enfants à garder et qui s'érigent__interdit de rire !__en "tribunal de nous-mêmes".

   L'énième épisode de cette farce tragi-comique est ce syndicat de la CTM qui, dans un tract, compare cette dernière à une "Habitation". Pour nos lecteurs non-antillais, ce dernier terme signifiait hier "Plantation esclavagiste" et aujourd'hui "Plantation semi-esclavagiste". Par conséquent ou plutôt en bonne logique, celui qui dirige la CTM est désigné comme "semi-Béké". Ce qui est à la fois insultant au vu de nos 3 siècles d’histoire mais surtout faux. En effet, aucun Béké ou semi-Béké n'aurait accepté de recevoir des manifestants qui lui parleraient sur un ton comminatoire comme cela s'est passé l'autre jour dans le bureau même du Président de la CTM. Jamais ! C'est que ce dernier ne dispose d'aucun pouvoir réel. Il n'est qu'un petit chef indigène dont les seules prérogatives consistent à réparer les écoles et les routes ou à distribuer des subventions. Ce n'est pas lui, contrairement aux Premiers ministres de Sainte-Lucie ou de Saint-Vincent, qui paie en chaque fin de mois les pompiers, les enseignants, les infirmières, les policiers, les douaniers, les facteurs, les éboueurs etc..., mais l'Etat colonial. 

   Accuser donc un chef indigène sans pouvoir d'être un semi-Béké est tout simplement risible.

   Mais tout aussi risible a été le comportement de ce chef indigène lorsqu'au cours d'une réunion avec les syndicats de la CTM il a exigé que le représentant du syndicat qui l'avait qualifié ainsi de sortir de la salle. Pathétique a été la tentative du premier nommé d'expulser de ladite réunion le deuxième nommé, le tout sur fond d'insultes de part et d'autre duement enregistrées et filmées par des dizaines de portables et immédiatement diffusées sur les rézo sosio, cet outil de crétinisation des masses inventées par le capitalisme américain et reprises par les soi-disant communistes russes, chinois et autres. S'il s'agissait d'un mauvais feuilleton télévisé, on zapperait sans plus tarder mais c'est, hélas !, l'affligeante réalité d'un pays et d'un peuple qui, tout en détestant le colonisateur "blanc", refuse de se séparer définitivement de ce dernier. 

   Alors, évidemment, semi-béké et syndicaliste sommé de quitter la réunion ont ou vont, à tour de rôle, porter plainte au commissariat ou devant la justice. Autrement dit devant la police et la justice du Papa Blanc ! Ce sera donc à ce dernier de régler leur différend. Un peu comme un père de famille met fin à une dispute entre deux de ses enfants, donnant raison à l'un et punissant l'autre. Pendant ce temps, le pays est hors de contrôle depuis que des gangs à l'haïtienne se sont greffés sur le mouvement des aligneurs de prix (pour nos lecteurs non-antillais : ceux qui veulent que la boite de "La Vache qui rit" soit vendue au même pris dans la colonie et en Métropole). La classe politique toute entière est tétanisée, les syndicats paralysés et les parlementaires (députés, sénateurs) rivalisent comme à leur habitude de démagogie pour tenter de gagner la sympathie des aligneurs de prix. Le plus hilarant sont ces "indépendantistes" hors-système ou non-élus qui s'imaginent que le Grand Soir est arrivé et qui poussent au feu dans des communiqués grandiloquents qui soutiennent la Révolution (de la boite de "Vache qui rit"). 

   Qui mettra fin à ce foutoir devenu bordel ?

   L'Etat français n'en a rien à foutre. Il sait pertinemment que si en 2010, près de 80% des Martiniquais ont refusé un tout petit début de commencement d'autonomie, ils voteront à 98% "NON" si jamais un référendum sur l'indépendance était organisé. IL LE SAIT ! Donc, on continuera à tourner en rond comme c'est le cas depuis 1946 sans jamais poser LE VRAI PROBLEME qui est notre relation avec la France. Pour se donner bonne conscience on continuera à mariner dans le noirisme et à pointer du doigt une minuscule caste de prédateurs békés sans se rencontre que ces derniers ne représentent qu'1% de la population martiniquaise alors que dans ces pays indépendants que sont la Barbade ils sont 5% et 3% en Jamaïque, pays où ils se tiennent à carreau. Mais, sans discussion possible, les Békés martiniquais sont les premiers responsables de la chienlit actuelle. Refusant de jouer leur rôle historique de bourgeoise nationale contrairement à leurs cousins de la Caraïbe indépendante, ils sont des "Martiniquais déchus" comme aimait à les désigner un leader écolo-indépendantiste dans les années 1980 du siècle dernier. 

   Résultat final obligé de cette tragi-comédie : la Martinique finira comme Hawaï (voir Google pour ceux qui ne savent pas ce qui s'est passé dans cet archipel du Pacifique).

   Mais faisons un rêve : imaginons qu'un jour (voir la photo ci-après) le mot "SESEL" (Seychelles) soit remplacé par "MATINIK" ou "WANAKAERA" sur le fronton de notre actuelle CTM. On peut toujours rêver, non ?

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