Alors même que plus personne au sein de la CTM ne parle du statut de la Martinique, chose renvoyée à un "Congrès" qui accouchera d'une souris comme d'habitude, voici que le PPM et alliés remettent la question du drapeau et de l'hymne martiniquais sur la table !
On en discute en ce moment en plénière de la CTM alors que les habitants du Morne Capot (au Lorrain) n'ont toujours pas d'eau courante, que les juges d'instruction chargés du dossier du chlordécone s'apprêtent à prononcer un non-lieu, que les meurtres par arme à feu se multiplient, que chaque semaine trois ou quatre personnes décèdent du covid et que l'épidémie menace de redémarrer, que le prix des produits de première nécessité a explosé suite à la guerre en Ukraine etc..., voici que nos conseillers territoriaux ne trouvent rien de mieux à faire que de lancer un concours pour la création d'un drapeau et d'un hymne martiniquais, imitant en cela... l'ancienne mandature. On, on sait ce que cela avait donné comme résultat et pourtant imperturbablement, on recommence. Comme si de rien n'était !
Faut-il rappeler à ces amnésiques que LA MARTINIQUE A DEJA UN DRAPEAU et que celui-ci n'est autre que le ROUGE-VERT-NOIR ? Déjà, lors de l'Insurrection du sud en 1870, le gouverneur de la Martinique, Mensche de Loyne, notait dans un rapport que les insurgés portaient des bandeaux rouge et noir. Ensuite, du fond de sa prison, à Fresnes, trois-quarts de siècle plus tard, Victor Lessort, emprisonné de l'OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) dessinait le drapeau Rouge-Vert-Noir. Drapeau qui par la suite fut adopté par le PPM, puis le MODEMAS de Garcin Malsa lequel l'avait fait flotter au fronton de la mairie de Saint-Anne à l'époque où il en était le maire, puis le CNCP, puis le PKLS et aujourd'hui par les "activistes", d'ailleurs surnommés par la presse les "Rouge-Vert-Noir". De nos jours, même celles et ceux qui ne sont pas favorables à l'accession à la souveraineté de la Martinique ont fini par reconnaître l'historicité de ce drapeau.
A quoi bon alors lancer un concours pour en fabriquer un autre ?
Zot pa ni ayen dot pou fè ?
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Commentaires
Et si cela s'insérant dans un schéma venu de l'extérieur ?
Frédéric C.
29/06/2022 - 08:15
Si cette histoire d'hymne national est avéré, cela fait réfléchir, au-delà de la question finale du rédacteur de l'article. Car il n'est pas exclu que, s'occupant peu des pbs quotidien de la population, certains élus dirigeant la CTM s'insèrent dans un scénario peut-être farfelu, mais à envisager à toutes fins utiles.
En effet, pour le 1er anniversaire de la "Chaire Outremers" de Sciences Po, une soirée est prévue à Paris début juillet 2022. Avec sous-titre : "Les Outremers au-delà de 2022". Et parmi les sujets de débat : la question de "l'autonomie"... A la tribune : que des gens "de bien"... Est-il exclu que l'Etat et le Gvt français réfléchissent à des formules pour nous imposer "une autonomie par en-haut", qui ne serait pas spécialement favorable aux peuples (c'est peu dire !) et avec des "dirigeants" qui seraient des hommes ou femmes à lui? Des hommes/femmes-liges, qui seraient l'équivalent, toutes proportions gardées, des "chefs d'Etats" Senghor, Léon M'Ba, Houphouët-Boigny et consorts en Afrique"francophone" des 1960... Cela lui permettrait (hypothèse d'école) de continuer à être présent stratégiquement en M-G-G, tout en réduisant encore plus les dépenses publiques françaises... Un scénario néo-colonial en quelque sorte, post-gaulliste.... Et comme en 2010, Letchimy et le P"P"M utilisaient comme prétexte au Non à un statut "article 74", la "nécessité" de passer par une "Constitutionnalisation" de notre statut autonome (bel écran de fumée : le néo-P"P"M voudrait un statut comme celui de la Kanaky, de type article 76s. de la Constitution, obtenu par rapport de forces imposé par les nationalistes Kanaky? Et donc "adieu le moratoire"? Je rêve!). Il est difficile de croire à un P"P"M redevenu anticolonialiste, sans que le moratoire ait été levé avec grandes annonces.
La "chaire outremers de Sciences Po: mi lim!
Frédéric C.
30/06/2022 - 18:54
Voici l'événement évoqué dans le commentaire précédent : https://www.eventbrite.fr/e/billets-1ere-soiree-anniversaire-de-la-chai… .
UN STATUT N'EST QU'UN CADRE JURIDIQUE ET RIEN D'AUTRE
Karl
03/07/2022 - 07:17
Question "naïve" de Frédéric :
Est-il exclu que l'Etat et le Gvt français réfléchissent à des formules pour nous imposer "une autonomie par en-haut", qui ne serait pas spécialement favorable aux peuples (c'est peu dire !) et avec des "dirigeants" qui seraient des hommes ou femmes à lui? Des hommes/femmes-liges, qui seraient l'équivalent, toutes proportions gardées, des "chefs d'Etats" Senghor, Léon M'Ba, Houphouët-Boigny et consorts en Afrique"francophone" des 1960... Cela lui permettrait (hypothèse d'école) de continuer à être présent stratégiquement en M-G-G, tout en réduisant encore plus les dépenses publiques françaises.
Non seulement cela n'est pas exclu, mais cela nous pend au nez!!!
Il y a des gens qui prétendent que la France a besoin de la Martinique pour exister en tant que puissance. Je ne le crois pas et le seul territoire auquel tient le gouvernement français est la base spatiale de Kourou parce qu'à cause de la vitesse de rotation de la Terre à l'équateur, il est bien plus facile de lancer des satellites de l'équateur que de latitudes plus élevées.
Pour le reste, le maintien de relations néocoloniales est sans doute encore plus aisé dans le cadre d'un statut d'autonomie ou d'indépendance, sauf à accepter de subir un blocus et de ne devoir compter que sur soi-même comme a été contraint de le faire la République de GUINEE de SEKOU TOURE et celle de CUBA avec FIDEL CASTRO.
D'ailleurs, certains des partisans de l'independance de la Martinique le savent parfaitement puisqu'ils exigent :
- de la France, une rente annuelle égale au budget de la CTM pendant 10 ans, et/ou des réparations des méfaits de la colonisation,
- des pays africains disposant de pétrole, la fourniture à bas prix de cette ressource énergétique,
- le développement sur place d'une économie de type libéral et sans doute ultra autoritaire, axé essentiellement sur le tourisme.
Libéralisme et tourisme
Rose
03/07/2022 - 08:41
Une économie libérale touristique n'est pas forcément "ultra autoritaire" ,vous avez vu ça ou? La France ,Les Bahamas ,Maurice ,Sainte Lucie et Barbade ,Les Seychelles , les Maldives ,les iles du Pacifique ,Malte ,Monaco, Barbade etc ne sont pas des pays autoritaires. Au contraire.
Point naïves, mes "questions" avaient un but précis.
Frédéric C.
03/07/2022 - 11:56
...et, KARL, ce but a été atteint: je voulais que d'autres personnes rebondissent sur mes questions non-naïves, mais sciemment rédigées pour ça, c'est exactement ce que vous avez fait, je m'en félicite!... Oui, c'est cela qui nous prend au nez! C'est exactement ce que je voulais dire, avec seulement qqs rappels historiques, sans trop dvper... Je ne partage pas toutes vos conclusions (dans le cadre de stratégies planétaires, les différents impérialismes sont en concurrence, et dans ce cadre chacun souhaite avoir le maximum de bases militaires !). Mais OUI, tout ce qui se prépare semble émaner d'un think tank informel visant à "réduire les dépenses publiques" sur le "segment Outremers". Le Gvt a déjà commencé avec la liquidation "larvée' des Congés Bonifiés (Décret du 02/7/2021; le projet initial du Gvt visait aussi à supprimer les "40%" pour les bénéficiaires de ces "Congés DÉ-bonifiés", cf CR de la réunion du Comité interministériel du 10/01/2019, que j'ai lu). Fin 2021, le Gvt a envoyé en Guadeloupe son ministre S.Lecornu, qui a évoqué une possibilité d'Autonomie, et personne ne semble avoir pris VRAIMENT la balle au bond; c'était peut-être déjà un test dans une stratégie d'ensemble. Et pour le personnel politique "local" (je n'ose dire "Mquais" ou "National"), il y a tellement de gens assoiffés de pouvoir, de Tontons Macoutes en herbe ou en activité -nous avons tous des noms en tête- que l'Etat français n'aurait aucune peine à les placer aux endroits assignés par lui, comme en Afrique des années 60, quitte à les payer pour ça... Les archives des réseaux de J.Foccart (lui-même issu d'une famille de Békés Gpéens) seront très utiles aux initiateurs de ce projet. Les gens comme Léon M'Ba (décrit par Fanon dans "DT"), Houphouët, Mobutu et consorts sont légion en Mque et sans doute en Gpe. Et là plupart de nos "anticolonialistes" affichés ou "de posture" n'auront pas senti venir le vent: faute d'avoir conçu et popularisé un programme politique de décolonisation réaliste, viable, intégrant toutes les données contemporaines, faute d'être allée voir comment se démerdent d'autres gvts de micro-Etats insulaires pour payer ses fonctionnaires et financer un développement endogène, se retrouveront lòlòy, et le petit peuple avec eux !... Fini pour les petite et moyenne bourgeoisies Mquaises l'achat de 4x4 aléviré, l'achat par-ci par-là de résidences secondaires, etc. Sauf à être proche du "pouvoir'' en place... Et en effet "un statut n'est qu'un cadre juridique comme un autre", mais il peut être utilisé de différentes manières: l'autodétermination peut déboucher sur des Gvts aussi différents que ceux de George Odlum, Maurice Bishop, Eugénia Charles, Éric Gairy, France-Albert René, Cheddy Jaggan, Michael Manley, Édouard Seaga, Bernard Coard, la liste est longue.. À cela aussi, en haut lieu ils doivent y réfléchir, pour modifier les articles de la Constitution Française dans le sens qui convient au projet (occulte) pour l'"Outremers"... Ce qui est pénible dans tout cela, c'est que la perte de repères collectifs politiques, et l'obscurantisme idéologique ont imprégné beaucoup de Mquais, à un point tel qu'on assiste à des phénomènes relevant du "N'importe-quoi-isme" systématisé, qui hypothèque encore plus toute vision d'avenir : 1)manifestations anti-Pass-Sanitaire et anti-Vaks au nom de la "lutte contre le colonialisme français" avec drapeaux RVN alé-viré, de la lutte contre un "complot visant à exterminer la 'race noire'" (oui, j'ai lu ça dans FB!), quitte à reprendre des "thèmes" de l'extrême-droite française; OK, c'était une "thérapie génique" à base d'ARN-Messager, mais avait-on le choix ? OK, on avait été empoisonnés massivement au chlordécone, mais pourquoi des anti-Vaks cultivés ont-ils surfé sur cette peur, cette terreur et les fantasmes collectifs en résultant, pour se livrer à des leaderships aussi irresponsables (certains en sont morts)? 2)Avant cela, je me demande si le mvt de 2009, même s'il révélait par ailleurs des malaises collectifs + le scandale des surprofits du lobby K-iste privé de l'import-export et de la gde distribution (ppalt Béké) n'avait pas AUSSI une dimension consumériste... 3)Pourquoi tant d'intellectuels encore en activité et naguère très engagés se taisent-ils face à tel et tel scandales ou actions locales méritant un examen lucide (Covid-19 + vaccination + vote massif pour la candidate néofasciste et ultracolonialiste le 23/4/2022, j'assume les 2 adjectifs, il suffit de lire le programme + de faire les corrélations historiques et certaines transpositions). 4)Pourquoi tant de partis politiques ne dénoncent-ils pas la "schizophrénie sociale" ambiante, quitte à se remettre en question, sachant que les transferts publics français vont se tarir. Et que si aucun "électroc décolonial endogène" n'est organisé sur place pour relancer une dynamique collective enthousiasmante, susceptible d'entraîner l'adhésion populaire, de se projeter collectivement dans l'avenir, c'est le néocolonialisme décrit ci-dessus qui nous sera imposé (si Karl ou moi y avons songé, on ne va pas me faire croire que dans les partis Mquais se disant anticolonialistes des intellectuels n'y ont pas songé: je n'y crois pas, ou alors je les ai surestimés! A cet égard je suis stupéfait de voir d'anciens "Ayatollahs de l'indépendantisme", participant today aux élections, avoir un discours aussi timide voire "subliminal" sur la nécessité d'un pouvoir local POLITIQUEMENT AUTONOME ! Que ce soit dans le Gran Sanblé ou dans Péyi-a. Ou sé di sé "Pè yo pé kò yo". Quand ce que l'Etat français semble préparer (cf ci-dessus) nous tombera dessus, il sera trop tard. Il sera trop tard pour se réveiller soi-même, le retour sur terre sera obligatoire et...brutal. On n'est même pas sûr que ce soient "des lendemains qui mangent". La "classe politique" "Mquaise", l'intelligentsia silencieuse et lâche, les corrupteurs, et les consentants corrompus, les spécialistes du konpèlapinisme, du wèwpawèy, du "tisèwvis" n'auront-ils pas leur part essentielle de responsabilité dans leur situation ? Ès nou sé pa on péyi krazé ? Je n'en prends pas mon parti, mais...il y a de quoi être pessimiste...