D'abord, un cri primal : que les journalistes restent des journalistes ! Rien que...mais en totalité. Aux fins de réhabilitation d'une profession en inquiétante déshérence, qu'ils nous épargnent prioritairement leurs jugements moraux. Leurs sempiternelles préconisations à longueur d'antenne et largeur d'écran. Ce sentiment qu'ils nous infligent de parler au nom du camp du bien. D'en faire partie intégrante au point, prétendent-ils, d'incarner la raison au profit de l'intérêt commun. Il serait loisible qu'ils nous épargnent leurs ratiocinations et divagations interprétatives selon leurs inclinaisons politiques partisanes. Le summum étant leurs divagations psychologisantes. La confusion savamment entretenue entre leurs états d'âme, leur affect et le réel. Qu'ils rompent avec nombre de comportements spécieux et d'attitudes déontologiquement répréhensibles. Leur à-plat-ventrisme devant l'idéologie dominante. Leurs courbettes obséquieuses devant la pensée unique. Leur rhétorique univoque. Timorés devant les puissants. Poltrons devant les possédants. Méprisants, dédaigneux devant les gagne-petit et les déclassés, les laissés pour compte, les gens de rien.
Leur flagornerie traduit une césure de classe. À vrai dire, je me contrefous de leurs options idéologiques intimes. À la condition impérative, impérieuse, presque dirimante, que leurs biais n'interfèrent pas avec leur pratique professionnelle. Ils sont coutumiers d'une prolixité oblique et doctrinale, bourrée d'a priori et d'idées reçues. Loin de l'équidistance qu'exige ce processus digne d'une alchimie, le traitement de l'information. Point n'est besoin d'évoquer une notion qui doit leur sembler lunaire, l'éthique. Sans même d'ailleurs parler de neutralité, d'honnêteté intellectuelle et de probité morale à défaut d'objectivité. Le tout exacerbé par leur fatuité abondante et leur incommensurable égotisme. C'est un journaliste aujourd'hui de réserve qui le dit ainsi. Sans ambages mais avec la rage au cœur. Un ancien journaliste qui a fait la somme douloureuse de ses propres insuffisances, de ses renoncements, de ses éventuelles impérities, de ses limites quand il officiait, doté de la boulimie qui sied à la passion. En raison des ambitions qu'il affichait en début de carrière mais laissées en jachère en cours de chemin, il ne se prévaut d'aucune exemplarité. Nonobstant, il croit au sens de l'histoire. Chaque génération de journalistes devrait affirmer maitrise augmentée et ambition accrue dans la tâche périlleuse qui lui incombe. Informer au plus juste, au plus exact, au plus rigoureux, au plus étayé, au plus impartial. J'ajoute un considérant tragique : M'insupporte l'inculture de tant de gens de presse. Observateur assidu, attentif et sourcilleux de la planète médias, je m'indigne de leur manque d'audace, de style. Leur déficit d'irrévérence. Parfois de leur absence de talent. Au demeurant, je sais fort bien. Quoi qu'il leur soit dit, ils en feront fi. Ils n'ont cure de la critique tant ils ont intériorisé leur destin : se discréditer avec persévérance et constance auprès du public. Corporatisme, quand tu les tiens. Je leur en veux d'abîmer un métier que j'ai tant aimé
PATRICK CHESNEAU
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite