A bas bruit, sans effet de manche contrairement à d'autres minorités ethniques d'Europe issues des anciens empires coloniaux, les originaires du sous-continent indien s'imposent à la tête de plusieurs états européens.
Aujourd'hui, c'est Rishi SUNAK qui devient Premier ministre du Royaume-Uni et l'étonnement de certains grands médias a de quoi faire sourire. En effet, l'Irlande du Sud (ou Eire avait) déjà eu un Premier ministre d'origine pakistanaise, Leo VARADKAR. Ensuite, ce fut le tour du Portugal avec Antonio DA COSTA, originaire de Gao (ancien comptoir portugais en Inde) toujours en poste aujourd'hui et voici donc maintenant Riski SUNAK chez les Anglais.
S'agit-il pour autant d'un "retour de bâton de l'Empire" pour reprendre l'expression des théoriciens "décoloniaux" ? Est-ce une façon de "provincialiser l'Europe" comme l'avaient souhaité d'autres théoriciens, décoloniaux eux aussi ? Car si les exemples de l'Irlande du Sud, du Portugal et de l'Angleterre sont spectaculaires, un pays tel que la France a eu (Koffi Yamgnane, Rachida Dati, Rama Yade, Najat Vallaud-Belkacem, Mounir Mahjoubi, Elisabeth Moreno etc.) et a encore (Pap N'Diaye, Rima Abdul-Malak etc.) des ministres originaires des anciennes colonies ou dont les parents l'étaient.
S'agit-il d'une victoire du "décolonialisme" ?
NON ! Et cela pour deux raisons :
. ces ministres "non-Blancs", comme l'écrit une certaine presse, ne sont plus des Arabes, des Africains ou des Indiens. Culturellement parlant, s'entend ! Ce sont des Afropéens, des Arabopéens et des Indianopéens. Ces expressions n'ont rien d'insultant puisqu'elles sont revendiqués par les personnes en question. Elles constatent juste un état de fait : quand quelqu'un est né, élevé et éduqué en Europe, quelle que soit son origine, il devient un Européen avec une touche d'exotisme d'ailleurs vite oubliée quand il arrive à un poste majeur comme celui de ministre ou Premier ministre.
. la plupart de ces dirigeants Arabo-Afro-Indiano-péens ne partagent aucunement l'idéologie "décoloniale" ou "postcoloniale" et sont pour la plupart de droite. Riski Sunak est ainsi l'un des dirigeants du parti conservateur anglais. A tel point qu'une ministresse indienne du gouvernement de Boris Johnson, puis celle, d'origine indienne aussi, qui lui a succédé dans celui de Liz Truss, étaient farouchement opposées à...l'immigration ! Elles avaient même signé un accord avec le président du Rwanda, Paul Kagame, pour faire installer des camps dans son pays où seraient installés les migrants expulsés de Grande-Bretagne. Contre espèces sonnantes et trébuchantes !
Mais, cette accession de "non-Blancs" de droite à la tête d'états européens est-elle entièrement négative ou criticable ? Elle a au moins un avantage, un seul mais il n'est pas du tout négligeable : cela ruine complètement la notion de "race" et de "supériorité de l'Homme blanc". L'écrivain français d'extrême-droite Michel Houellebec avait publié il y a quelques années déjà un roman intitulé Soumission dans lequel il mettait en scène un événement absolument dramatique à ses yeux : l'élection à la tête de la France d'un "Président Mohammed". Le pôvre ! Il ne sait même pas qu'il ne s'agit pas là d'une éventualité ou d'une probabilité, mais d'une certitude qui, tôt ou tard, se manifestera.
Tout cela met-il en danger "la civilisation européenne" ?
Aucunement ! Pas plus que la présence de 5 millions de Blancs sud-africains et la présence régulière de ministres blancs dans les différents gouvernements de l'Afrique du Sud post-apartheid ne met en danger la "civilisation zoulou".
Il y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
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Commentaires
MINORITE SILENCIEUSE
Albè
24/10/2022 - 17:26
Minorité silencieuse comme toutes les minorités asiatiques en Occident. Mais qui trace sa route imperturbablement ! Rien à voir avec les Noirs et les Arabes englués dans le foot et le rap. Hélas !
de Monnerville en France, à Sunak en Angleterre
Jean NEMAR
24/10/2022 - 18:45
Je ne suis pas certain que des "aventures individuelles", au demeurant tout à fait remarquables, signent là, l'extension de quelque "power indian", aujourd'hui, ni demain quelqu'autre power d'une autre "provenance", sur le continent européen.
Quatre observations :
1- la colonisation anglaise a été de nature différente de celle française, ce qui POURRAIT expliquer, en partie, l'émergence de ces personalités à ces postes de responsabilité, un ministre britannique ayant probablement davantage de pouvoir intrinsèque, par rapport à un ministre français - N'oublions pas par ailleurs, que la Grande-Bretagne a aboli l'esclavage en 1833, soit 15 ans avant Victor, ce qui témoigne de ce que de droit
2- par ailleurs, cette émergence de personalités, d'origine indienne, tient certainement à leur culture d'origine, laquelle par bien des facettes (discrétion - maitrise - etc) peut se rapprocher de la culture asiatique, en particulier japonaise, et assez diamétralement différente de celle africaine, par ailleurs totalement pilonnée par le caractère particulier de la colonisation française, laquelle a "réussi" au-delà de toute espérance, si l'on veut bien prendre en considération, la lobotomisation des cerveaux concernés, ce qui n'est pas une fable
3- "l'expérience OBAMA" est là pour nous rappeler, si besoin, que le système est "plus fort" que l'individu, si celui-ci veut aller à contre-courant, ou si l'on attend de ce dernier (ce qui fût le cas pour OBAMA), que celui-ci change la face du monde
4- si des personalités issues des anciennes colonies, accèdent aujourd'hui à des postes ministériels, en France, ce n'est pas demain la veille que l'on en verra à Matignon : je prends les paris !
J'ajoute : le jour ou un candidat à l'élection présidentielle française, issu des minorités dites visibles (anciennes colonies, pour tout dire), sera qualifié pour le second tour de cette élection (je n'ai pas dit : ELU), mais simplement qualifié pour le second tour, ce jour là, la France aura accompli un grand pas vis à vis d'elle même.
Pour conclure : si de Gaulle a mis un terme à la guerre d'Algérie (accords d'Évian 1962), et donc accepté le principe de l'indépendance politique de cette colonie, certains prétendent que, ce faisant, il avait identifié le risque pour la France, que celle-ci ne fût un jour, présidée par un Algérien : je suis assez enclin à partager cette thèse, si l'on veut bien se rappeler l'éviction de Gaston Monnervile, nègre Guyanais, accessoirement président du Sénat, deuxième personnage de l'Etat, ayant vocation à exercer les fonctions de président de la Rpublique, par suite de vacance intempestive du pouvoir.
Wait and see, ainsi que le disent les Britanniques...