Pointe-à-Pitre, Vendredi 26 Novembre 2021
À l’Attention de Monsieur le Président de la République
Palais de l’Élysée, 75..., Paris
Objet : Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République,
pour demander la nommination d’un/e nouveau/elle Préfet/ète et d’un/e
nouveau/elle Directeur/trice de l’Ars en Guadeloupe
Monsieur le Président,
En tant que citoyen français et surtout Guadeloupéen vivant en Guadeloupe et témoin
Covid attentif depuis Mars 2020, permettez-moi, conformément aux libertés que me
garantit la Constitution, de vous interpeller respectueusement sur un détail de la situation
particulière que vit la Guadeloupe par rapport à la Covid 19.
Je suis un écrivain, traducteur, éditeur, “lokansyè“, conteur et comédien professionnel
de langue créole, c’est-à-dire un farouche observateur de la société contemporaine en
général, de la société guadeloupéenne en particulier, car je nourris mes œuvres
partiellement des réalités humaines et sociales que je constate ou dont j’entends parler,
notamment dans la presse locale, nationale et internationale...
Je voudrais vous parler de notre déception de certaines décisions prises par Monsieur
le Préfet et Madame la Directrice de l’Ars en octobre 2021.
Comme vous le savez, Monsieur le Président, au mois de juin 2021, nous sortions avec
fierté d’un confinement éprouvant, mais toute la Guadeloupe était alors remplie d’espoir.
Or, la situation sanitaire a commencé rapidement à se dégrader en juillet, jusqu’à un point
critique où la Préfecture et l’Ars ont été amené à nous reconfiner début Août 2021 pour
trois semaines. Cependant, cette situation sanitaire a continué à se détériorer, et ce
nouveau confinement a été régulièrement prolongé jusqu’au 8 octobre 2021. Rappelez-
vous, Monsieur le Président, que Madame la Rectrice d’Académie a même été obligée de
prendre la difficile mais sage décision de reporter la rentrée scolaire au 13 septembre.
Or, nous nous sommes collectivement comportés de façon exemplaire pour parvenir à
endiguer la propagation de l’épidémie, si bien que début octobre, la Préfecture et l’Ars ont
sérieusement commencé à envisager de mettre un terme à cet énième confinement.
Ce fut donc chose faite le 8 octobre, en semaine Covid-39, après sept semaines
consécutives de baisse des contaminations, pour un début de déconfinement qui allait être
progressif, nous a-t-on expliqué. Nous y avons consenti, de nouveau remplis d’espoir de
reprendre une vie à peu près normale, après tant d’efforts et de sacrifices, mais aussi après
tant de pertes de vies humaines.
Cependant, Monsieur le Président, Monsieur le Préfet et Madame la Directrice de l’Ars
n’ont pas décidé, à cette date du 8 octobre 2021, d’instaurer – ont-ils sollicité leurs autorités
de tutelle à ce sujet ? –, une obligation de tests PCR pour les voyageurs arrivant en
Guadeloupe en provenance de la France hexagonale avant embarquement.
Naturellement, les Guadeloupéens ont vivement et immédiatement protesté contre
cette décision – en réalité cette non-décision –, aussi bien les simples citoyens que les élus
dont notamment de nombreux maires et Monsieur le Président du Conseil régional entre
autres. Je suis moi-même alors intervenu sur les ondes d’une grande radio locale pour
appeler Monsieur le Préfet à protéger la population guadeloupéenne en mettant sans délai
en place cette mesure que toute la Guadeloupe réclamait et exigeait, sur les réseaux
sociaux, sur les ondes, et dans toute sorte de discussions, malheureusement en vain.
Il a fallu attendre le 24 Novembre, c’est-à-dire plus de sept semaines plus tard, suite à
une question au Gouvernement de notre valeureux sénateur Victorin Lurel conscient et
inquiet des risques d’une cinquième vague de Covid 19 en Guadeloupe, pour que cette
obligation soit rétablie par le Gouvernement, concrètement à partir du 29 novembre.
Selon mon analyse, il s’agit de facto d’un désaveu du Gouvernement au Préfet et à la
Directrice de l’Ars de Guadeloupe. En effet, si le Gouvernement rétablit, après sept
semaines de protestation et de demandes officielles qui n’ont jamais été prises en compte
par les deux intéressés, cette mesure de bon sens mais surtout de protection de la
population guadeloupéenne, mesure non prise par Monsieur le Préfet et Madame la
Directrice de l’Ars le 8 octobre 2021, il faut en déduire soit une négligence de leur part, soit
de l’incompétence, soit de la malveillance (avec tout le respect que je pourrais leur devoir),
soit un abus d’autorité, en tout cas un manque d’écoute évident de nos doléances, mais
aussi un manque flagrant de respect de la population guadeloupéenne, un manque de
concertation avec nos élus et les corps constitués qui ont tous envoyé des demandes
officielles à Monsieur le Préfet et à Madame la Directrice de l’Ars qui n’ont, à aucun
moment, laissé entrevoir qu’ils allaient prendre en compte cette demande légitime, car
nous comptons encore nos morts de Juillet, d’Août et de Septembre 2021, et nous
accompagnons encore des milliers de familles endeuillées par la Covid 19.
Monsieur le Président, nous savons tous aujourd’hui, suite aux nombreuses
explications des scientifiques, que les personnes vaccinées tout comme celles qui ne le sont
pas peuvent être porteuses du virus, et, par conséquent, le transmettre. Il va donc de soi
qu’en rouvrant les “frontières“ de la Guadeloupe à partir du déconfinement du 8 octobre
2021 sans mettre en place cette mesure de protection des populations présentes sur le
territoire de la Guadeloupe et de ses îles du Sud, Monsieur le Préfet et Madame la
Directrice de l’Ars ont mis en danger de facto ces populations ainsi que le peuple
guadeloupéen dans son ensemble.
À preuve, au cours de la semaine 43 (du 25 au 31 octobre 2021), les cas de Covid 19
sont repartis à la hausse (184 cas contre 172 pour la semaine 42). Pire : au cours de la
semaine 45 (du 8 au 14 Novembre 2021), il y a eu 221 cas contre 168 pour la semaine 44.
Cette reprise de l’épidémie n’est certes pas due exclusivement à l’arrivée massive de
touristes en provenance de la France hexagonale, mais tout de même... Tout de même...
Quelles preuves les “autorités“ ont-elles a contrario pour combattre cette pensée, voire cette
certitude des Guadeloupéens, sans ces fameux tests PCR que nous réclamions à cor et à cri
depuis tant de semaines ? J’ai donc l’honneur, Monsieur le Président, de vous demander de bien vouloir prendre
en considération cette demande que j’exprime en mon nom personnel, en ma qualité
d’écrivain et d’observateur guadeloupéen, certes, mais que semblent partager beaucoup
de mes compatriotes, sans qu’ils osent pour autant s’adresser directement aux autorités de
la République, sans doute par crainte de représailles, ou par peur de se livrer en pâture
aux inconditionnels de Monsieur le Préfet et de Madame la Directrice de l’Ars qui, nous le
savons et en sommes conscients, sont de très puissants personnages de l’appareil d’État...
Après cette mise en danger de nos vies par Monsieur le Préfet et Madame la Directrice
de l’Ars, mise en danger même involontaire s’il en est, nous ne pouvons plus faire
confiance à ces deux capitaines, et je vous demande donc instamment d’avoir le courage et
la bienveillance de nous les remplacer, en leur octroyant, pourquoi pas, une promotion en
France hexagonale par exemple ?, peu importe, mais en envoyant en Guadeloupe un/e
préfet/ète et un/e directeur/trice de l’Ars qui soient certes compétents, mais surtout qui
aient de la compassion, qui soient en empathie avec le peuple guadeloupéen, et qui
voudront vraiment œuvrer de toutes leurs forces, de tout leur cœur et de toute leur
intelligence, en accord avec nos élus, à nous protéger contre une reprise de l’épidémie. De
plus, Monsieur le Président, vous avez à la disposition de l’État à n’en pas douter un
certain nombre de Guadeloupéens parfaitement capables, à mon humble avis, de remplir
honorablement ces deux fonctions ô combien importantes dans la vie des Guadeloupéens,
surtout en ces temps si difficiles en particulier pour nous Guadeloupéens.
Souvenez-vous, Monsieur le Président, de votre score en Guadeloupe, au premier tour
des élections présidentielles de mars 2017, où les électeurs guadeloupéens vous ont placé
largement en tête parce que nous croyions en vous à l’époque... L’histoire va-t-elle de
nouveau nous prouver que nous nous sommes encore trompés sur le compte des
candidats aux élections présidentielles ?
Je ne pense manquer de respect à personne, ni à Monsieur le Préfet, ni à Madame la
Directrice de l’Ars, ni à la République française dont je fais moi aussi partie (jusqu’à
nouvel ordre). Au contraire, je pense être la voix de ces nombreuses personnes qui se
libèrent par la parole sur les ondes et sur les réseaux sociaux, mais qui n’osent pas
s’adresser officiellement aux autorités, ni locales, ni nationales.
Par conséquent, j’espère que vous me ferez l’honneur de prendre au sérieux ma
demande à la fois pour ma propre satisfaction et mon propre soulagement, mais aussi
pour la satisfaction et le soulagement de tous les Guadeloupéens qui craignent si
fortement une cinquième vague, et qui continuent à appliquer quotidiennement les gestes
barrières afin d’éviter de favoriser la reprise de la circulation du virus.
Dans l’espoir d’une suite favorable à cette lettre ouverte, je vous prie de croire,
Monsieur le Président, en l’expression des mes sentiments les plus dévoués.
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite