S'il fallait trouver un mot juste pour définir le marigot politique martiniquais, on hésiterait entre "bankoulélé", "bakannal" ou "manjé-kochon". En effet, à l'image d'un corps électoral majoritairement antivax et déterminé, pour ceux qui se déplacent le jour du vote, à barrer la route à tout candidat pro-Macron ou soupçonné d'être Macron-compatible, nul n'y comprend plus rien. Même si nos grands politologues et sociologues télévisuels cherchent toutes le explications possibles et imaginables, aidés en cela par des journalistes complaisants.
On n'y comprend plus rien parce que les étiquettes politiques semblent désormais n'avoir plus aucun sens et les changements de veste se font en six-quatre-deux sans que cela soulève le moindre haut-le-coeur dans la population. Ainsi, l'autre soir, à la Maison du Bèlè, à Sainte-Marie, on a pu voir Bruno-Nestor Azérot appeler dans un meeting à voter au second tour pour Marcellin Nadeau. Et ce dernier qui était présent d'être aux anges ! Sauf qu'Azérot s'est toujours présenté comme le défenseur du macronisme et que Nadeau, maire d'une commune de 1.449 habitants, se déclare souverainiste (MODEMAS-NOU PEP-LA, PEYI-A, CRYPTO-NUPES).
Azérot est tellement macroniste que la population samaritaine viscéralement anti-Macron à cause de la vaccination contre le covid, a infligé une véritable claque à son candidat au premier tour, Jean-Baptiste Rotsen, sèchement éliminé alors même qu'il disposait du soutien des deux plus grosses communes de la circonscription du Nord (Sainte-Marie et Schoelcher). Or, Azérot siège à la CTM dans le groupe "Alians Matinik" de... Serge Letchimy ! Vous n'arrivez pas suivre ? C'est trop de zigzags, de zwel-séré ? Nous non plus. Car Nadeau, lu, siège dans l'opposition à Letchimy à la CTM.
Reprenons : un macroniste allié de Letchimy à la CTM appelle à voter pour un souverainiste qui est un opposant au même Letchimy à la même CTM.
C'est plus clair maintenant ? Heu...Pas vraiment mais bon...
En fait, au-delà de ce cinéma-sans-payer, il y a trois choses importantes quand même à retenir de ce premier tour :
__désormais l'extrême droite (Le Pen et Zemmour) a pignon sur rue en Martinique. Plus exactement, personne ne s'indigne que des Martiniquais se portent candidats au nom de ces partis xénophobes et négrophobes. Personne ne s'étonne qu'ils s'expriment à la radio et à la télévision comme n'importe quel autre candidat, cela dans un pays où la population avait jadis envahi l'aéroport du Lamentin pour empêcher l'atterrissage de l'avion de Jean-Marie Le Pen.
__l'émergence d'une troisième forme d'assimilationnisme : on connaissait la version de la droite assimilationniste ; puis, la version de gauche autonomiste. Voici qu'on a désormais la version d'extrême-gauche avec les NUPES ! Jean-Luc Mélenchon est un jacobin aussi bien dans l'Hexagone qu'en Outremer et sur son site-web on peut lire que grâce à nous, la France dispose du deuxième plus grand espace maritime du monde. Il n'est bien sûr pas favorable à la moindre évolution institutionnelle en Martinique, or nos NUPES locaux soutiennent le...souverainiste Nadeau au second tour des législatives.
__8 Martiniquais sur 10 ont boudé les urnes au 1er tour et très certainement 7 le feront au second. Ce qui signifie que nos futurs députés seront élus par moins de 15% du corps électoral. Ils seront les plus mal élus de l'Assemblée nationale française, ce qui ne les empêchera pas de parader comme certains ont déjà commencé à le faire au sortir du premier tour.
Ils seront certainement des députés "zéro-amendement zéro-loi zéro-commission parlementaire" comme ce fut le cas de certains ces dernières années (mis à part S. Letchimy et A. Marie-Jeanne qui ont fait le job).
Autrement dit des parasites à 7.000 euros par mois...
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25/11/2024 - 08:57
21/11/2024 - 12:48
18/11/2024 - 21:15
Commentaires
Du "souverainisme" de M.Nadeau, de Péyi-a; + nature de la NUPES
Frédéric C.
16/06/2022 - 17:32
C’est vrai qu’on a du mal à trouver une logique dans tout çà, à part évidemment des éléments d’opportunisme protéiforme imprégné des remugles de la décomposition du champ politique mquais, décomposition marquée notamment par le choc des élections présidentielles. Le 2è tour bien sûr, mais pas seulement ! Dès le 1er tour l’extrême-droite de Le Pen et Zemmour avait recueilli 19.648 voix, soit 15,98% des Suffr Exprimés. Certains ne veulent voir ce résultat que par rapport aux électeurs inscrits, pour « démontrer » (ha!ha !) que c’est négligeable. Mais ces chiffres son énormes, par rapport à tous les scrutins antérieurs. Ceci posé, 2 ou 3 petites choses quand même.
1)La NUPES n’est pas d’extrême-gauche. C’est une coalition de partis de gauche « classique » (LFI est l’élément le plus en vue, mais il y a aussi le PCF, EELV et quelques «socialistes», pardon, socio-démocrates). L’extrême-gauche est représentée en France, pour l’essentiel, par le NPA, Lutte Ouvrière, le P.O.I. (Parti Ouvrier Indépendant ; ex-PT, ex-MPPT, ex-PCI, ex-OCI...), le P.O.I.D., Âlternative Libertaire, Fédération Anarchiste, la CNT, etc. Aucun courant d’extrême-gauche n’est membre de la NUPES ! De plus le programme de celle-ci n’est pas révolutionnaire ni d’extrême-gauche par rapport aux orientations d’extrême-gauche. C’est un programme démocratique pour la société française... Bien sûr, il est plus à gauche que celui de Hollande en 2012, et a fortiori que ce qu’Hollande a fait ; mais ce n’est pas difficile. Mélenchon ne cache pas son admiration pour François Mitterrand «socialiste» et pour Jaurès. On ne peut pas dire que ce soit d’extrême-gauche, comme référence ; d’autant qu’il est resté au PS jusqu’en 2008 (et a été ministre sous Jospin). Et en effet, pour son rapport aux « Outremers », Mélenchon avait en effet manifesté son contentement que la France soit présente sur toutes les mers. Cela fait songer à certains Britanniques fiers de leur «Empire où le Soleil ne se couche jamais». Une vision très «colonialiste de gauche» (comme Mitterrand). Qui rappelle la dénonciation par Ho-Chi-Minh du cocardisme à relents coloniaux du PCF, dans un congrès du Komintern... Même à ce niveau, çà ne «sent» pas trop l’extrême-gauche, tout çà !...///
2)Concernant Nadeau, est-il toujours souverainiste ? Son alter ego de «Péyi-a» a-t-il oui ou non déclaré en substance que l’évolution statutaire n’est pas à l’ordre du jour ? Si oui, on peut supposer que Nadeau et Nilor sont d’accord là-dessus. Ou alors Péyi-a est une organisation capable de dire tout et son contraire, ce qui n’est pas un signe de sincérité politique. Et si MN est resté souverainiste, il faudrait qu’il explique quelle formule juridico-politique transitoire il compte utiliser pour que la Mque accède à la souveraineté avant que le réchauffement climatique immerge ses communes côtières. Si la Mque conserve son statut actuel et que Nadeau ne veut pas en changer, qu’il fasse comme Nilor. S’il veut un changement de statut vers plus de pouvoirs (compétences) domiciliées sur place, qu’il le dise aussi. Parce que là, malgré le fan club de Péyi-a qui sévit sur FB, ce n’est pas clair du tout ! ////
3)Toujours à propos de Nadeau, le rédacteur a omis une étape importante de son nomadisme politique. Et ce n’est peut-être pas la seule! Nadeau a d’abord milité à «JAG», organisation de jeunesse du GRS : «Jeunesse d’Avant-Garde». Nadeau y était, notamment sur le campus de Schoelcher, un des plus véhéments et enragés de l’indépendantisme internationaliste, de la RUTA, du « citationnisme » (de Lénine en particulier), des harangues hurlantes du genre «Je vais faire de toi un militant trotskiste!!», etc. Son trotskisme à la sauce pabliste semble avoir été soluble dans pas mal de choses : d’abord dans l’écologisme souverainiste du Modemas, puis dans le gadget Nou Pèp La ; puis aujourd’hui dans Péyi-a dont, on l’a vu tout-à-l’heure, on ne sait pas trop ce qu’il veut. Ah oui ! l’ «Andidantité». Oui, eh bien il serait bon que Nilor nous explique précisément ce que c’est, par un ou deux textes clairs. Si c’est pour nous dire que «notre identité doit être vécue d’en-dedans [andidan] de nous-mêmes, de l’intérieur ou à l’intérieur», çà fait un peu tautologie voire foutage de gueule. Parce que tous les concepts créés par des Mquais ont été définis par eux (directement ou indirectement), qu’on les adopte, qu’on les accepte ou qu’on les rejette : négritude, antillanité, créolisation, créolité, tout-monde... Mais «andidantité»? Pour revenir à Nadeau, à moins qu’il se soit aussi tapi dans un MAQI, son parcours a donc été JAG-GRS/MODEMAS/NouPèpLa/Péyi-a. La liste n’est peut-être pas close. De l’Epine avait 50 ans quand il est passé au PPM, après ses passages au PCM et au GRS, et il y est resté. Vu l’augmentation de l’espérance de vie, Nadeau a encore le temps de changer... A propos, quand il était à NouPèpLa, il était encore Vice-Président du Modemas, G.Malsa participant au Modemas. Quand il est allé créer Péyi-a avec JP Nilor et A.Nella, est-il resté au Modemas ? Ou est-il parti sans prévenir ni s’expliquer auprès de son dernier mentor ? J’ai cru comprendre par une des proches de G.Malsa que Nadeau est parti sans rien dire ni se retourner. Si c’est vrai, çà veut dire que JP Nilor n’a pas le monopole du koutchien à son papa politique. Parce qu’enfin, Nilor a quitté le MIM en prétextant qu’AMJ se comporte en «dictateur». Or tout le monde sait depuis longtemps qu’AMJ a des comportements autoritaristes (ce qui n’enlève rien à ses qualités et son apport). Nilor a été formé politiquement par le même «dictateur» pendant plus de 20 ans. Apparemment, cette «dictature» ne l’a pas gêné puisqu’il y est resté pendant toute cette période. Et c’est brutalement qu’il découvre que son mentor est autoritariste !... Il se moque du monde, Nilor. Comment peut-on faire confiance à des politiciens pareils ? Ben, ils ont l'air tellement sincères.... C'est sûr qu'avec un argument pareil, ils sont irrésistibles... Et avec un tel absence de sens critique, on s'étonne que la Martinique meure par overdose d'obscurantisme sans protestation massive?