MIR (Mouvement International pour la Réparation) : Annou sonjé désanm 59 Foyal, 15h à Desclieux - 18h sur la Savane

Deux inexactitudes et une curiosité. Première inexactitude : MIR, AOP, CNCP, PKLS, ETC..., aucun de ces groupuscules signataires de l'affiche n'ignore que les 3 jeunes, Edmond ELOI, Christian Marajo et Julien Betzi n'ont pas été tués par les CRS. Ils sont décédés le lundi, second jour des incidents, alors que les CRS avait rejoint définitivement leur caserne. On ressuscite pour l'occasion un faux qui avait été jeté aux oubliettes en raison de son infaisabilité démontrée.
Seconde inexactitude : les 4 jeunes gens arrêtés ne furent les militants d'aucun parti ou mouvement politique. C'est comme si les fauteurs de troubles récemment arrêtés par les gendarmes étaient eux aussi des militants. La mère de l'une des victimes décédés n'a pas cessé d'affirmer que son fils n'avait jamais été un militant politique.
Enfin la curiosité : quand on observe que toutes ces libertés avec l'histoire sont prises sous le patronage de celui (figurant sur l'affiche) qui se veut le spécialiste de décembre 1959, on voit bien que certains historiens martiniquais se préoccupent d'écrire avant tout le roman national par manipulation et instrumentalisation de l'histoire.

Y-L. Monthieux, votre volonté de réécrire les événements de Décembre 59, tourne à l'obsession. C'est pathétique ! Vous dites que les 3 jeunes n'ont pas été tués par les "CRS "qui avaient déjà regagné leurs casernes". Admettons ! Mais alors une question se pose : ils ont été tués par QUI ? Par d'autres manifestants peut-être ? Là, on n'est plus dans l'obsession, mais dans le délire pur et simple. Contrairement à aujourd'hui où de jeunes révoltés tirent à balles réelles sur la police, en Décembre 59, les émeutiers ne disposaient pas d'armes à feu. Ni d'ailleurs en Février 74 quand l'armée française avait abattu, à Basse-Pointe, des ouvriers agricoles ! Ni non plus en 2019 lorsque d'autres jeunes ont déboulonné des statues coloniales à Fort-de-France ! 2021 marque donc un tournant : pour la première fois depuis l'Insurrection du Sud de 1870, des Martiniquais se sont affrontés aux forces de l'ordre françaises avec des armes à feu. Pour en revenir à Décembre 1959, les trois jeunes ont par conséquent été bel et bien abattus par des policiers, des gendarmes ou des CRS. Quelle que soit le corps de police concerné, ce qui n'a aucun intérêt, ils ont tiré à balles réelles sur des Martiniquais désarmés. C'est tout ce que l'Histoire, avec un grand "H", doit retenir !

C'est vrai, il est bien que l'histoire s'en tienne aux faits car il y a toujours une bonne raison pour certains de vouloir s'en écarter à tout prix, y compris contre l'évidence. Albè sait parfaitement qu'affirmer qu'ils ont été tués par des CRS blancs et non des policiers du commissariat, comme ce fut le cas, n'est pas bénin. Pas besoin d'un dessin. L'obsession est de tout faire pour tordre le bras de l'histoire afin d'obtenir le caractère d'émeute politique, ce qu'infirme la commission Stora. Proclamer ce que "l'Histoire avec un grand H doit retenir", cela a un nom : TOTALITARISME ! De tous les évènements qui ont marqué la Martinique ces 70 dernières années, décembre 1959 est la seule qui n'ait eu aucun motif politique. Lamentin 1961 et Février 74 : grèves ; février 2009, grève, politique (sé pa ta yo) ; 2021 : grève covid, politique. Décembre 1959 : banal accident suivi de réactions du monde interlope cornaqué par Diable en personne (témoins : deux dirigeants des Jeunesses communistes dont l'un est encore vivant). Ce même monde interlope qui a agi récemment en marge des manifestations.

D'abord, ne n'ai jamais écrit que ce sont les CRS qui ont tué les 3 jeunes ! Relisez-moi et vous verrez que ce que je dis est très clair à savoir que quelque soit les forces de l'ordre (police, gendarmerie ou CRS) qui ont commis ce crime, ça n'a aucune importance. Ce qui importe est qu'ils ont été abattus par des forces au service de l'Etat français ! Et que ce crime est resté impuni à ce jour. D'autre part, croire qu'une émeute éclate sans raison, aussi futile soit cette dernière (en l'occurrence un banal accident de la circulation), c'est voir l'histoire par le petit bout de la lorgnette. S'il n'y avait aucune organisation politique derrière les émeutiers, comme vous le dîtes, s'il s'est agi d'une révolte spontanée, eh bien c'est encore plus accablant pour le pouvoir français et le système en place. Cela signifie qu'il y avait une coco-minute en train de bouillir et qu'il n'a n'a été nécessaire d'avoir un chef politique ou syndical pour en ôter le couvercle. Du reste, ce fut pareil le mois dernier : aucun leader syndical ou politique n'a incité à piller des magasins ou à tirer à balles réelles sur la police. CONCLUSION : une émeute spontanée démontre ben davantage l'incurie du système qu'une émeute commanditée par des partis ou des syndicats. Sinon, il est bon de savoir que la cocotte-minute d'aujourd'hui est considérablement plus grosse et plus bouillante qu'en Décembre 59.

Une cocotte minute appelée autocuiseur est un appareil qui, en plus de la chaleur, utilise la pression pour cuire des aliments.
Nous serions aujourd'hui en Martinique, assis sur une cocotte-minute?
Vu les embouteillages constatés à l'approche de Noel, les parkings des supermarchés débordants de véhicules, le nombre de véhicules neufs en circulation, le parc des SUV de luxe grandissant, c'est sans doute une cocotte-minute d'un modèle inédit!!!!

Il y a un moyen très simple de le vérifier : consulter les Martiniquais sur leur devenir!!!!
Après tout, peut-être qu'un Papa Doc (ne dit-on pas que Duvalier est originaire de nord de la Martinique?) surgira et gageons qu'il n'aura aucun mal a recruté des tontons Macoute.

Peut être , mais indirectement cela se peut, dès lors que la Guadeloupe nous avait déjà dessiné le tableau.