C'est un conte sans "Yéé-Krik Yéé-Krak" qui se déroule aux "Isles Françoises de l'Amérique" si magnifiquement chantées, il y a des siècles, par un bon abbé qui n'avait pas peur d'aller en enfer pour cause de possession d'esclaves.
Cette île, jadis peuplée de féroces cannibales et fort heureusement civilisée par les Gallo-Romains, possède une magnifique capitale récemment rebaptisée Fort d'Afrique où tout n'est que luxe, calme et volupté (quoique "version absurdement ratée du Paradis", selon un poète subversif). Cette ville est bordée par une mer "plus calme que le visage d'une femme qui ment", selon le vers sublime d'un autre célébrissime et nobélisé poète d'une autre île toute proche en forme de papillon. De plus, Fort d'Afrique est décorée par une minuscule mais jolie plage, celle de l'Africaine, au pied d'une imposante fortification, le Fort Dahomey.
Bref, tout y va pour le mieux dans le meilleur des (im)mondes.
Sauf qu'une éruption non pas volcanique mais épileptique a secoué Fort-d'Afrique des semaines durant et qu'elle a vécu entre barrages, incendies, pillages et tacatac de fusils d'assaut. Or, dès le deuxième jour de ces joyeusetés, l'édilité de Fort d'Afrique confia à une société de gardiennage privée la garde nocturne du bâtiment abritant sa... police. On ne chicanera pas sur le fait que des flics se fassent protéger par des vigiles, mais on ne manquera tout de même pas de se demander si ladite société possédait un agrément pour pouvoir exercer en toute légalité. Bref...
Au soir donc de l'éruption, des hordes déchaînées se ruèrent sur ledit bâtiment de la police municipale et en six-quatre-deux, en cinq-sec, en un batte-z'ieux, en moins de temps que la culbute d'une puce, les vaillants vigiles prirent la poudre d'escampette faute de pouvoir faire parler la poudre. Le bâtiment fut alors livré au pillage : munitions, uniformes de police, matraques, revolvers et fusils. Tout fut emporté au diable-vauvert ! Au matin, l'édilité ne put que constater le désastre et pour rassurer la lumpen-bourgeoisie fort-d'africaine, assura qu'aucune arme à feu n'avait, fort heureusement, été dérobée. OUF ! Et pourquoi ? Parce que la police municipale avait pris soin, échaudée par la première nuit d'émeute, de planquer ses pistolets et fusils auprès de ses confrères de la police nationale. Bien joué, les gars ! Or, selon des bruits divers et variés émanant du boulevard de La Levée, il s'agit du plus gros bobard jamais inventé par des politiques depuis le début du nouveau millénaire dans cette charmante île "où l'air à des odeurs de sucre et de vanille", selon un poète local qui avait trop l'habitude de forcer sur la boisson à 55°. Bobard de première catégorie !
Résultat des courses : le lumpen-prolétariat a bel et bien dévalisé le bâtiment de la police municipale et y a tout emporté. Pas seulement les packs de bière d'Alsace-Lorraine, les ventilateurs, ordinateurs, congélateurs, extincteurs (enfin, non, pas ceux-là !), mais aussi des uniformes, des munitions, des pistolets et des fusils. Désormais, à n'importe quel moment de la journée, n'importe quel citoyen de Fort d'Afrique peut se faire contrôler par un djompie déguisé en flicaillon municipal. Bondieu-Seigneur-La-Vierge-Marie ! Sinon tout cet arsenal facilitera désormais les coups tordus, braquages, règlements de comptes et assassinats en tous genres.
Bon, paraît que le gouverneur de l'île s'en est vivement ému auprès des plus hautes autorités gallo-romaines lesquelles lui ont demandé de se démerder avec ses vaudouisants vu que d'importantissimes élections se dérouleront dans un proche avenir et que Lutèce a d'autres chats à fouetter que de se coltiner les simagrées d'insulaires naturellement bronzés. Heu..., il se murmure aussi, bouche-en-bas-bras, que Fort d'Afrique et son bâtiment de police auraient été délibérément livrés aux casseurs-pilleurs (rien à voir avec leurs très lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs) par ceux-là même que le peuple à élu pour s'en occuper. Oui, foutre, délibérément ! Hum !...Et pourquoi donc ? Parce qu'un grand manitou a de gros problèmes avec la justice gallo-romaine qui menace de lui faire un coup à la Guéant et que le bougre, pour se tirer d'affaire, aurait livré l'infortuné bâtiment aux vandales, manière pour lui d'intranquilliser le Pouvoir gallo-romain.
Bien joué, mon bougre ! pourrait-on s'extasier. Sauf qu'en attendant, c'est la population fort d'africaine et même de toute l'île qui est désormais livrée à des démolisseurs armés non plus de vulgaires guns trafiqués, mais de vraies armes façon kalach. Final de compte, ladite police municipale a complètement déserté la ville depuis un bon mois et nos pandores vaquent à leurs occupations chez eux. Tranquillos !
Mistrikri ! Mistikrak !
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Rigoladri?
Veyative
25/12/2021 - 09:33
.....ou réalité?