Malgré la description apocalyptique dans laquelle, selon le Procureur général auprès de la Cour d'Appel de Fort-de-France, évolue la justice à la Martinique, la Cour de Cassation, la plus haute instance judiciaire de la République Une et Indivisible, vient de rejeter sa requête en dépaysement.
Pour le vulgum pecus "dépaysement" signifie déplacer une affaire d'un tribunal à un autre, cela pour des raisons diverses et variées. Parfois, ces raisons sont justifiées afin notamment, d'assurer la sérénité des débats mais en Martinique, certains ont tendance à user un peu trop de cette mesure. A en abuser même ! On ne fera pas la liste de ces dépaysements car elle serait bien trop longue : affaire OJAM, affaire Green Parrot, affaire CEREGMIA, affaire Chlordécone etc...Le problème c'est que chaque fois qu'une affaire martiniquaise se trouve dépaysée (rarement au Tribunal de Basse-Terre, le plus souvent à celui de Paris), elle finit soit par être "oubliée" soit par être enterrée soit par un non-lieu. Bizarre, non ?
En tout cas, s'agissant du procès intenté par l'association RESPECT-DOM (présidée par un Hayot et basée à Paris) à divers blogs, artistes et militants au motif d'"injures à caractère racial envers la communauté békée", le coup du dépaysement n'a pas marché. La requête a été sèchement rejeté par la Cour de Cassation ! Apparemment la description apocalyptique de la situation que vivrait la justice en Martinique n'a pas du tout convaincu cette éminente institution judiciaire. On est en droit de supposer que cette dernière en a vu d'autres car ici, en Martinique, il n'y a ni attentats sanglants comme au Bataclan ni camion qui fonce sur la foule comme à Nice ni prises d'otage ou assassinat de préfet comme en Corse ni délinquants routiers qui refusent de s'arrêter quand la police cherche à les interpeller ni braquages de banque etc...etc...
Tout ce qu'il y a ce sont environ 200 militants qui se rassemblent pacifiquement devant le Palais de Justice de Fort-de-France avec pour seules armes des mégaphones, des tambours et des drapeaux rouge-vert-noir. Cela chaque fois qu'un des leurs est poursuivi par cette même justice qui au lieu de juger nos délinquants en col blanc qui détournent des millions d'euros, semble préférer condamner et parfois emprisonner des militants, souvent jeunes, qui ne font qu'exprimer leur désir de voir leur pays enfin libéré de "l'oppression coloniale", comme ils disent. On peut ne pas être d'accord avec eux mais on ne peut pas faire semblant d'ignorer que le droit de manifester pacifiquement est un droit constitutionnel.
La requête en dépaysement ayant été rejetée donc par la Cour de Cassation, le procès se déroulera (une fois n'est pas coutume) au Palais de Justice de Fort-de-France. Quand ? Le 28 octobre prochain. Autrement dit le même jour où les 11 pays créolophones de la Caraïbe et de l'Océan indien fêteront solennellement la "JOURNEE INTERNATIONALE DU CREOLE" comme ils le font depuis...1981.
NB. Pas de quoi s'affoler ! Comme tous les tribunaux de France et de Navarre, celui de Foyal dispose d'interprètes pour les prévenus créolophones (Haïtiens, Saint-luciens et Dominiquais). La justice a l'obligation d'en fournir aux prévenus qui le demandent.
Il y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
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