Attendent-ils qu'il y ait des morts par dizaines ?
Car lorsqu'on écoute certains maires (Carbet, Le François etc..) sur les radios, après chaque nouvelle nuit d'émeutes, on ne peut qu'éprouver un sentiment de honte devant l'incurie et l'impuissance de ceux-ci, toutes obédiences politiques confondues. Partagés entre demi-condamnation des émeutiers et demi-compréhension de leur révolte, ils et elles se révèlent être, comme d'habitude, assis entre deux chaises en bons tanbou a dé bonda qu'ils et elles sont.
En fait, ce qui se passe en Martinique et qui ne peut aller qu'en s'aggravant révèle la faillite totale de la classe politique, syndicale et intellectuelle de ce "territoire" que l'on hésite à appeler "pays" même si des opportunistes le nomment systématiquement péyi. Nos autonomistes sont muets comme le maire du Lamentin, pourtant deuxième ville la plus peuplée de l'île où se sont déroulés de graves incidents au Carrefour Mahault. Quant au maire de Fort-de-France, la "ville-capitale" comme aime à dire sans rire son parti, il est lui aussi aux abonnés absents quand il n'est pas contraint de négocier avec les manifestants pour que l'Avenue Maurice Bishop (où passe le TCSP, principal moyen de transport des 27% de Martiniquais qui vivent sous le seuil de pauvreté mais aussi des smicards) puisse être débarrasée des carcasses de voitures et des poubelles incendiées quasiment chaque nuit. Ils sont tout simplement lamentables, ces pseudo-autonomistes !
Quant à nos "indépendantistes" officiels, les uns confortablement installés dans une opposition stérile à la CTM, les autres siégeant à l'Assemblée nationale de l'Etat dit "colonial" où ils perçoivent une indemnité de 7.500 euros par mois, ils font dans la pure démagogie face aux aligneurs de prix sur "la Métropole" alors qu'ils sont, avec l'Etat français et les Békés, les responsables EX-AEQUO du désastre actuel. Car, contrairement à ce qu'autonomistes et indépendantistes racontent, la Martinique n'a rien à voir avec la Corse ou la Kanaky et cela pour une raison très simple : dans ces deux îles, les autonomistes et indépendantistes savent trouver des points d'accord, trouver un modus vivendi chaque fois que cela s'avère être nécessaire. C'est ce qui a permis qu'en deux petits jours, les Corses ont réussi à faire reculer l'Etat et l'Europe qui entendaient confier la gestion des ports et aéroports corses à des sociétés non-corses. C'est le dur combat des Kanaks__au prix d'une douzaine de morts et de l'emprisonnement en "Métropole" d'autant de leaders et militants indépendantistes__qui a obligé le gouvernement français à abandonner son projet scélérat d'élargissement du corps électoral de l'île à des personnes récemment installées.
A l'inverse, en Martinique, Autonomistes et Indépendantistes n'ont presque jamais réussi à s'entendre sur quoi que ce soit ni à faire cause commune sur aucun sujet important comme on a pu le voir en 2010 sur l'Article 74 ou en 2023-24 dans le cas du fameux Congrès.
Or, cette "gauche", ces autonomistes et ces indépendantistes, dominent à tour de rôle le paysage politique martiniquais depuis plus de deux décennies, ayant réduit la Droite assimilationniste à la portion congrue. Qu'ont-ils fait de cette victoire éclatante ? RIEN ! Ils se sont contentés de gérer le système en place sans jamais faire avance l'idée d'autonomie et encore moins celle d'indépendance d'un demi-millimètre. Confortablement installés dans leurs postes de maires, conseillers territoriaux, députés et sénateurs, ils n'ont pas vu le feu qui couvait et se retrouvent aujourd'hui totalement impuissants face à des manifestants dont la principale revendication à savoir "aligner les prix sur ceux de la Métropole" est complètement irréaliste.
Après les affrontements quotidiens et nocturnes entre CRS et manifestants, la destruction par incendie de commerces, d'automobiles, de mobilier urbain, de gendarmerie etc..., la situation est devenue presqu'incontrôlable. Nos politiciens vont-ils continuer à s'asseoir dans d'inutiles réunions, en Préfecture ou à la CTM, pour débattre de "la vie chère" et les moyens de lutter contre elle, se ridiculisant jour après jour et discréditant du même coup ce que les politologues appellent "la représentation démocratique" ? Pris à la gorge par des manifestants non-élus, défenseurs auto-proclamés "du peuple", notre classe politique mais aussi syndicale et intellectuelle est en déroute. En déroute totale !
Il ne lui reste qu'une solution et une seule : DEMISSIONNER SANS DELAI.
Laisser la place à la nouvelle génération, celle des trentenaires et quadragénaires. Prendre une retraite (bien ou mal) méritée. Ils et elles ont échoué à faire accéder la Martinique à la moindre parcelle de responsabilité et doivent en tirer les conséquences.
Toutes les conséquences...
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
Commentaires
Constat
Ced97280
17/10/2024 - 18:12
Ces gens n’ont que peu de dignité et leur préoccupation alimentaire prime sur toute conviction.
Démissionner = admettre sa propre incurie et le culte de la personnalité dont certains font l’objet (en sus de leur amour du reflet du miroir), les en empêche…
L’article 74, la suppression de l’octroi conjuguée à la territorialisation de la TVA sont les trois meilleures solutions pour baisser les prix/coûts pour tous, tout en conservant les ressources de la collectivité.
Toute autre solution est une illusion voire une gabegie…
A quand une vraie équipe politique courageuse et réfléchie ??