Soyons clairs d'emblée ! L'agression sauvage dont a été victime l'écrivain Salman Rushdie à New-York est un acte terroriste, un acte odieux que personne de sensé sur cette planète ne saurait approuver. Personne !
Vivant reclus depuis que l'Ayatollah Khomeiny avait lancé une fatwa à son encontre, Rushdie, qui est de culture musulmane (chose que les médias omettent systématiquement de souligner). Sa rubrique Wikipédia dit pourtant ceci :
"Salman Rushdie nait en 1947 à Bombay dans une famille musulmane de la bourgeoisie laïque".
Il a eu le tort aux yeux des fondamentalistes de "salir le Saint Coran" dans son roman intitulé Les Versets sataniques publié en 1988. Depuis, des sbires étaient à sa poursuite, cherchant à l'exécuter et l'obligeant à changer régulièrement de pays et surtout de résidence. Apparemment, l'un de ces illuminés a réussi à l'atteindre quoiqu'on ne connaisse pas pour l'instant l'état dans lequel se trouve Rushdie, atteint d'un coup de couteau au cou et qui a été transporté en urgence dans un hôpital new-yorkais. Il ne fait pas de doute que les médias occidentaux ne manqueront pas de nous montrer jusqu'à plus soif des manifestations de joie dans certains pays musulmans.
L'attentat contre Rushdie est un crime odieux. Répétons-le !
Mais...
Mais la vie d'un écrivain, fut-il mondialement célèbre, vaut-elle plus que celle d'un enfant palestinien ? Dernièrement, dans le bantoustan de Gaza qu'Israël a bombardé pour la énième fois, une quinzaine d'enfants ont perdu la vie. Ces massacres de Palestiniens durent depuis 1948 et pourtant l'Occident bien-pensant ne pipe mot. Ou plutôt se contente de condamnations feutrées tout en continuant à soutenir sans faille l'état hébreu. La vie d'un écrivain célèbre vaut-elle mieux que les dizaines de milliers d'Irakiens massacrés par l'armée des Etats-Unis au motif de détruire des "armes de destruction massive" que personne n'a jamais retrouvées ? Vaut-elle mieux que la vie des milliers de Libyens qui ont perdu la leur après qu'un président français, Nicolas Sarkozy, ait décidé de bombarder leur pays lequel n'avait jamais déclaré la guerre à la France ?
Ne pas poser ces questions ne revient-il pas à considérer purement et simplement que la vie d'un seul homme est plus importante que celle de centaine de milliers de gens ordinaires ?
Oui, l'agression contre Rushdie est absolument condamnable...
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
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Commentaires
Salman Rushdie, victime de la religion.
OuiNon
12/08/2022 - 22:42
Salman Rushdie est un britannique d'origine indienne. Élevé en milieu musulman laïque, il évolue vers l'athéisme.
Écrivain reconnu, il publie en 1988 un roman intitulé "Les Versets sataniques".
Nombre de responsables musulmans jugent le roman blasphématoire envers l'islam et son Prophète. De plus, Rushdie avoue être athée. Or renier l'islam est un crime, dans cette religion.
En 1989, l’ayatollah Khomeiny (guide suprême de la Révolution islamique en Iran), met un contrat sur la tête de Rushdie (une "fatwa", dans le langage du milieu). Il appelle tout Musulman à assassiner Rushdie, ainsi que ceux qui participent à la publication de son roman.
Bien peu de responsables musulmans rejettent cet appel, au contraire du recteur de la Grande mosquée de Bruxelles, lequel est assassiné.
Les années suivantes, le traducteur italien survit de justesse à une attaque au couteau. Le traducteur japonais est poignardé à mort. L’éditeur norvégien reçoit trois balles dans le dos. Des Islamistes incendient un hôtel où séjourne le traducteur turc, qui s’en tire, mais 37 personnes meurent.
Rushdie lui-même vit sous protection policière. Il change continuellement de domicile. Il échappe à une vingtaine d’attentats.
33 ans après la fatwa, il vient d’être victime d’une tentative d’égorgement au couteau.
Rushdie n’est pas la seule victime d’agressions de cet type. En France, en 2015, la rédaction de Charlie Hebdo est massacrée, suite à la publication de caricatures du Prophète. En 2020, Samuel Paty est décapité pour avoir illustré un cours sur la liberté d’expression par certaines de ces caricatures.
Aucune de ces actions n’est revendiquée comme réponse à des guerres entre pays occidentaux et musulmans. Khomeiny ne lance pas sa fatwa contre Rushdie parce qu’Israël est en conflit avec les Palestiniens. Samuel Paty n’est pas tué pour punir les États-Unis de leur guerre en Irak. Les revendications sont explicitement religieuses : insulte à l’Islam, blasphème, apostasie.
Les crimes expiatoires de Chrétiens ,c'est bientôt?
Rose
14/08/2022 - 22:00
S’il est à limite acceptable de se plaindre de la publicité donnée au quasi-assassinat d’une célébrité face au silence suite aux meurtres de nombreux personnes arabes ,Pourquoi est-ce le quasi-assassinat de Rushdie qu’ on met en balance avec les morts « musulmans arabes » :pourquoi n’a t-on pas fait cette démonstration avec d’autres célébrités récemment ou décédée ou assassinée (Shinzo Abe ou Olivia Newton John par exemple ) ;L’auteur a choisi pour sa démonstration spécifiquement cet assassinat-là :pourquoi ? pourquoi celui-là ?
Si le contenu de l’article est vaguement recevable quoique simpliste ; le titre et les sous-entendus qu’ils charrient nous révèlent finalement les raisons de ce choix extrêmement dangereux : il laisse entendre (même avec un point d’interrogation ) que le quasi- assassinat de Rushdie est légitime car il permet de laver (d’expier) les crimes et bombardements commis par « des chrétiens et des juifs « en clair des Occidentaux contre EN FAIT DES MUSULMANS ARABES ici habilement désignés par des termes « nationaux » (Libyens ,Irakiens et Palestiniens) mais tout le monde comprend .
Cette analyse est parfaitement fausse : Contrairement à ce qui s’est passé pour cette tentative d’assassinat ,aucune autorité CIVILE OU RELIGIEUSE chrétienne ou juive (Pape ,évêque ou rabbin) n’a jamais donné explicitement l’ordre d’assassiner des musulmans EN TANT QUE TELS . Ce qui est PAR CONTRE une habitude malheureusement tristement musulmane !Un partie de l’Islam considère donc le meurtre comme un aspect normal de la pratique religieuse . Les meurtres de chrétiens ès qualité (tués spécifiquement pour leur appartenance religieuse) ne s’observent actuellement qu’en Islam. En Egypte les assassinats ciblés et les incendies d’église coptes sont très fréquents et réguliers sans compter en Europe les assassinats récents de très nombreux caricaturistes égorgés suite à des « fatwa » par des criminels vociférant systématiquement « Allah akbar ».
LE TITRE ET SES SOUS-ENTENDUS VEULENT NOUS FAIRE CROIRE QUE LES CHRETIENS FONCTIONNENT COMME LES MUSULMANS ET QUE L’ACTION CONTRE RUSHDIE POURRAIT DONC SE JUSTIFIER ;
Outre son orientation contestable, essentialiste et complotiste, le texte comprend un certain nombre d’erreurs logiques :
1) En tuant des palestiniens, les Occidentaux et les Juifs ne peuvent absolument pas commettre des crimes religieux perpétrés comme tels puisque 20 % de ces Palestiniens sont Chrétiens et beaucoup d’Irakiens le sont également.
b) l’article est en contradiction avec lui-même : d’une part il rappelle que Rushdie est musulman (ce que parait-il les médias « dissimulent » : Ah bon ??!!) , constatant donc qu’il a été assassiné par un coreligionnaire et puis en même temps il dit qu’il est victime expiatoire des crimes commis par des non-musulmans (désignés par le terme « Occidentaux » et de juifs) :Si un musulman en assassine un autre en quoi est-ce que ça concerne les chrétiens ou les Juifs ? S’il avait été poignardé par un chrétien occidental on pourrait à la limite dire ça et encore, mais poignardé par un musulman comme lui-même, dire ça n’a strictement aucun sens.
Amen
OuiNon
15/08/2022 - 10:26
Salman Rushdie est la victime d'une religion qui condamne toute critique à son égard, dont l'apostasie.
Tous ceux que cette religion accuse d'un "mauvais regard" à son endroit sont des cibles potentielles. Les rédacteurs de Charlie Hebdo furent massacrés à ce titre. Dans la foulée, des manifestations s'organisèrent contre la France, mobilisant des foules qui ne connaissaient pas le journal, évidemment interdit dans leur pays. Ce fut le cas en Palestine.
L'illustration de l'article montre un homme avec le corps d'un enfant. L'homme est palestinien. L'enfant est une victime de la guerre avec Israël. Le montage donne l'impression que l'homme présente l'enfant à Salman Rushdie. Sur sa photo, ce dernier sourit. Son sourire est ainsi associé à la mort de l'enfant, dont il semble se réjouir.
Mais la manipulation ne repose sur rien. Le porte-parole du Gouvernement iranien ne va nullement sur ce terrain. Il déclare : "En insultant les choses sacrées de l’islam et en franchissant les lignes rouges de plus d’un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s’est exposé à la colère et à la rage des gens".
Amen.
Et la bulle de Nicolas V alors ?
chaspann
17/08/2022 - 17:54
Quand Rose affirme « qu’aucune autorité civile ou religieuse ( Pape, évèque ou rabbin) n’a jamais donné explicitement l’ordre d’assassiner des musulmans en tant que tels » on le croirait sur parole s’il n’y avait pas la fameuse bulle Romanus Pontifex de Nicolas V dont voici un extrait:
« Nous [donc] pesant tous et singulièrement les lieux avec la méditation voulue, et notant que puisque nous avions autrefois par d'autres lettres de la nôtre accordé entre autres choses la faculté libre et ample au roi Alfonso susdit — d'envahir, rechercher, capturer, vaincre, et soumettre tous les Sarrasins et païens quels qu'ils soient, et les autres ennemis du Christ où qu'ils soient placés, et les royaumes, duchés, principautés, dominions, possessions, et tous les biens mobiliers et immobiliers qu'ils détiennent et possédaient et pour réduire leurs personnes à l'esclavage perpétuel. »
Nous concédons bien volontiers que nulle part dans ce texte pontifical il n’est fait mention de tuer ou d’assassiner, mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, il s’agit bien d’une entreprise guerrière ( envahir, vaincre, soumettre) il faut ici que l’on nous prouve que tout ceci est possible sans le meurtre, car il est bien connu que dans tout conflit ce sont les populations civiles qui trinquent.
Les sarrasins ici désignés sont majoritairement les musulmans, et accessoirement les noirs d’Afrique, quant à cette fameuse bulle, il ne s’agit ni plus ni moins d’une fatwa catholique.
Chaspann : oui !
OuiNon
18/08/2022 - 12:21
Le catholicisme est une religion conquérante, comme l'islam. Il s'est associé à des opérations meurtrières. Les croisades sont l'exemple-type, quoi qu'on pense de leur légitimité. Le saint Louis de notre cathédrale y a combattu jusqu'à la mort. L'inquisition est un épisode célèbre, qui fit le succès de l'ordre des dominicains, dont relève notre archevêque. Les guerres de religions ont beaucoup tué, comme à la saint Barthélémy.
Les Églises chrétiennes se sont calmées mais, dernièrement, l'Église orthodoxe russe n'a pas hésité à soutenir l'agression contre l'Ukraine. Et le président très-chrétien Georges W. Bush transposait la politique sur le plan religieux. Ses ennemis n'étaient pas seulement ses ennemis, ils composaient l'axe du Mal, par opposition au camp du Bien, ce qui est un vocabulaire religieux.
Toutefois, la discussion d'origine était de savoir si l'attentat contre Salman Rushdie était lié aux guerres entre des pays occidentaux (dont Israël) et musulmans (comme les Palestiniens) ou si cet attentat était plutôt de nature religieuse.
Je n'ignore pas que les choses qui se produisent ont souvent plusieurs causes ni que guerres et religions se trouvent souvent mêlées. Mais j'ai trouvé que l'affaire Rushdie était avant tout religieuse.