L'absentéisme chronique de certains (es) élus (es) de la CTM

   C'est les vacances donc ! Les grandes vacances comme l'on disait autrefois. Tour cycliste, concours de  Miss Beauté kamite, Mercury Beach, Tour des yoles ou tout simplement grillade-party chez les amis. Sans parler des manifestations de plus modeste envergure dans les 34 commune d'une ile aux fleurs qui, en bonne logique, n'aurait dû en compter que 12 (mais bon...). 

    Sauf que les Martiniquais, surtout les électeurs martiniquais, savent-ils qu'il y existe une catégorie de gens qui sont en vacances toute l'année ? En sont-ils au courant ?

    Non, ces perpétuels vacanciers ne sont ni chômeurs ni riches héritiers ni n'ont miraculeusement gagné au Loto ou au Quinté +. Du tout pas ! Ce sont des élus (es), certains (es) élus (es) plus exactement, de la CTM ou Collectivité Territoriale de Martinique. Le décompte des absences aux plénières de certains(es), que nous publierons bientôt, démontre, en effet, quoi ? Ceci :   

   . qu'il y en a qui viennent une fois sur deux. 

   . qu'il y en a qui font semblant de venir (ils arrivent en début de séance et s'éclipsent au bout d'une heure ni vu ni connu). 

    . qu'il y en a qui invoquent toujours le même prétexte éculé (ils sont pris par leur activité professionnelle mais on peut se demander, si ladite activité est si prenante, pourquoi ils ont accepté de figurer sur une liste électorale).

    Pire : il y a certains (es) qui de toute l'actuelle mandature ne sont venus qu'une ou deux fois.

    Les Martiniquais ne le savent pas parce qu'ils ont autre chose à faire que de regarder la retransmission en direct ou en différé des plénières de la CTM. Ils ont tort car ils découvriraient nombre de sièges vides, souvent toujours les mêmes. Dans certains groupes, ces déserteurs se comptent parfois à 5 ou 6 ! Cet absentéisme chronique chez les élus (es) en question n'aurait aucune espèce d'importance (l'île aux fleurs ne crèvera pas de faim même si Vladimir fait bloquer totalement l'acheminement du blé ukrainien) si lesdits absentéistes n'était pas...payés.

    Oui, vous avez bien lu ! Dument rémunérés en fin de mois.

    1.800 euros tombent sur leur compte chaque mois qu'ils aient mis les pieds à la CTM tout le temps, épisodiquement ou presque jamais. Dans les trois cas de figure, c'est kiff-kiff. On est quand même loin devant le RSA ou le SMIG. Très loin devant ! Voici donc des personnes payées pour défendre les intérêts du peuple et qui n'en ont rien à fiche desdits intérêts. Qui s'en contrefoutent sans qu'aucun média officiel ou non-officiel, public ou privé, ne s'en émeuve. La liste des absences, depuis le début de l'actuelle mandature, que nous publierons bientôt, démasquera ces imposteurs et imposteuses et l'on découvrira d'ailleurs quel groupe détient le record d'absentéisme. Cela sans que le chef dudit groupe y trouve rien à redire !

    Le plus sidérant dans tout cela est que partout ailleurs, quel que soit l'organisme, la structure, le conseil d'administration etc..., on n'est rémunéré que si l'on fait acte de présence. Celui qui n'est pas présent à une réunion de travail et qui n'a donc pas signé la feuille de présence n'est pas rémunéré pour cette réunion-là. C'est d'ailleurs le cas du CESECEM, l'organisme consultatif lié à la CTM et chargé d'examiner en amont les différents dossiers sur lesquels cette dernière aura à se pencher. Ou pa vini tel jou, enben, yo pa ka péyé'y jou-tala ! Cela est tout à fait normal ou en tout cas logique.

   Or, à la CTM, là ou pas là, venu et reparti très vite, présent ou absent, ou ka risivwè menm lanmonné-a lè mwa-a bout !!!

Commentaires

Une question...

Frédéric C.

07/08/2023 - 07:50

... les élus qui perçoivent cette indemnité de 1800€ par mois, sont-ce TOUS les élus (majorité + opposition, de l'élu "de base" au Pdt du C.E. et celui de l'Assemblée plénière, au même tarif uniforme de 1800€)? OU BIEN sont-ce SEULEMENT les élus des premiers cercles du PCE et du Pdt de l'Assemblée ? Ce serait intéressant de connaître le barème en la matière... On peut ne pas aimer AMJ, mais, loi d'incompatibilité ou pas, il avait bien dit que pour lui ce serait une "activité à plein temps" et donc non gérable avec une activité de parlementaire. Il faut savoir qu'à l'AN comme au Sénat, il y a deux sessions parlementaires de deux mois, soit au total QUATRE mois, avec les éventuelles sessions extraordinaires. Pour cette activité, chaque parlementaire perçoit une indemnité de plusieurs milliers d'€ par mois... A la CTM, certains dossiers sont d'une très grande technicité, les marchés (comme tout marché public même communal) font référence à des lois et règlements, à des indices variant dans le temps (variations publiées au Moniteur)... Je crois qu'il y a aussi des travaux de commissions spécialisées... Bref! C'est un vrai boulot de découverte et d'approfondissement. Il faut aller sur terrain. Les pièces de chaque marché doivent être bien constitués et conformes à l'ensemble du corpus normatif français... Les zélu qui participent sérieusement à toutes ces activités perçoivent-ils exactement la même somme que l'élu de base, membre d'aucune Commission et n'intervenant jamais ?/// Je suis impatient de connaître, réunion par réunion, les listes détaillées des élus absentéistes... C'est bon à savoir, et c'est important pour comparer avec les "bilans" que chaque groupe politique présente pour se faire réélire à l'élection suivante. Bien des masques tomberaient. Ce serait une contribution à la salubrité publique, les absentéistes étant rémunérés par les impôts payés par les contribuables Mquais.

CONTRIBUABLES MARTINIQUAIS ?

Albè

07/08/2023 - 11:40

C'est qui les "contribuables martiniquais" ? Les enseignants payés par l'Etat français ? Les employés de la Poste payés par l'Etat français ? Les policiers payés par l'Etat français ? Les infirmières payées par l'Etat français ? Le personnel pénitentiaire payé par l'Etat français ? Les douaniers payés par l'Etat français ? etc...etc... Car jusqu'à preuve du contraire ce n'est pas l'Etat Martiniquais...Oups !...la CTM, je veux dire, qui paie chaque mois ces personnes.

Le mal est tres ancien et bien plus profond!!!

Karl

07/08/2023 - 19:32

L'absentéisme des élus lors des réunions auxquels ils sont dument convoqués n'est pas une nouveauté. Cela existe depuis fort longtemps, bien avant la décentralisation et aucun groupe politique n'en sort indemne.
En plus des élus, dont certains sont des absents chroniques, les conseillers membres du CESEM se comportent de la même manière. Il aurait été intéressant de passer à la loupe l’assiduité des élus siégeant dans les Conseils municipaux ainsi que dans les Communautés d’agglomération dans lesquelles règnent une certaine opacité. Si les médias retransmettent les plénières de la CTM, c’est bien plus rare pour les autres collectivités et inexistant s’agissant des commissions.
Car il ne suffit pas de se contenter d'observer les assemblées plénières pour mesurer l'ampleur du phénomène. La présence aux réunions de commissions revêt un caractère tout aussi obligatoire. Et si le président de la Martinique, son Excellence Serge Letchimy, acceptait de rendre ces informations publiques ou permettre qu'elles puissent être consultées, il serait possible de mesurer l'ampleur du phénomène.
Mais il ne faut pas se leurrer, la présence aux réunions (commissions, assemblées plénières, autres réunions...etc.) n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Reste en effet à évaluer le "travail" de chacun des élus, dont certains, je peux vous l'assurer, ne prennent connaissance des dossiers sur lesquels ils vont être amenés à se prononcer, qu'au début de la séance, alors qu'ils les ont reçues en même temps que leur convocation et l'ordre du jour.

Le "travail" des élus est rémunéré :
Ainsi, le président du conseil exécutif est rémunéré 4377 euros nets par mois (5612,45 euros bruts par mois). Il en va de même pour le président de l'Assemblée de Martinique.
Les 8 conseillers exécutifs et les 3 vice-présidents de l'Assemblée de Martinique sont rémunérés à hauteur de 2173 euros nets (2786,87 euros bruts).
Enfin, les conseillers territoriaux de base émargent à 1811 euros nets (2322 euros bruts).

Le règlement intérieur de la CTM précise bien que :
Les membres de l’Assemblée régulièrement convoqués, qui ne justifieraient pas leur absence aux séances plénières de l’Assemblée, aux réunions des commissions dont ils sont membres et aux réunions des organismes au sein duquel ils représentent la Collectivité Territoriale de Martinique, pourraient se voir attribuer des pénalités sur le montant de leurs indemnités.
Pour les absences non justifiées en séance plénière, le montant des pénalités ne doit pas être inférieur à 20 % des indemnités de l’élu, par absence non justifiée.
Toutefois, le montant total des retenues pour absence non justifiée, toutes réunions confondues, ne peut excéder 50% du taux maximum de l’indemnité servie au conseiller à l’Assemblée.
Le plafond des retenues applicables pour absence non justifiée aux réunions, est fixé, pour le mois, comme suit :
- Pour les commissions : 10% par mois en cas de trois absences consécutives non justifiées,
- Pour les organismes au sein desquels, ils assurent la représentation de la Collectivité Territoriale de Martinique : 5% par mois en cas de trois absences consécutives non justifiées.
Trois absences consécutives non justifiées, pour être pénalisé, il faut vraiment le vouloir !!!
En principe, le Code Général des Collectivités Territoriales indique bien qu'en cas d'absence injustifiée, la sanction financière s'applique. Pour les élus de la CTM, c'est une éventualité puisque les élus "pourraient (conditionnel présent) se voir attribuer des pénalités sur le montant de leurs indemnités".

Et puis, cerise sur le gâteau, il y a les voyages, parfois pompeusement baptisés "missions » !!!
Il y a environ 18 ans, feu Edouard Delépine s'était amusé à établir une sorte de palmarès des voyageurs les plus assidus. Il l’avait dénommé le Grand Tourisme Régional ! Il avait identifié de véritables spécialistes, tel cet élu du MIM qui s'était rendu à une assemblée de l'UEFA (Union des associations européennes de football pour ceux qui l'ignorent) sans doute pour y représenter le Racing Club de Rivière-Pilote (c'est naturellement une plaisanterie !!!). Je ne donnerai pas de noms mais je les ai ainsi que leur classement au palmarès.
Autre plaisanterie, plus sérieuse cette fois-là, lors du "Sommet de la Terre", (rencontres décennales entre dirigeants mondiaux, organisées depuis 1972 par l'ONU, ayant pour but de définir les moyens de stimuler le développement durable au niveau mondial) qui s'est tenue en 2002, à ‎Johannesburg, la Région Martinique était représentée par une délégation de 20 élus, soit le taux de participation le plus élevé ramené à la population du pays !!!
Mais ne soyons pas pingres, si les voyages forment la jeunesse, ils peuvent aussi former les élus, à conditions que ces missions s’intègrent dans une politique préalablement définie, qu'elles soient préparées, qu'un compte rendu précis et détaillé soit présenté par l'élu ou les élus concernés et qu'une suite leur soit donnée. Sinon, c'est du voyage d'agrément, au frais du contribuable.

Oui, je dis et j'affirme que c'est bien aux frais du contribuable car l'essentiel des prélèvements fiscaux s'opèrent par le biais des impôts indirects et des taxe sur la consommation (TVA, Octroi de mer,…etc.). Le fait que le contribuable reçoit ses revenus de l'Etat, des entreprises, de la Caisse d'Allocation Familiale ou de l'assurance retraite n'y change rien. Etat martiniquais ou pas, se nourrir, se vêtir, se déplacer, avoir une activité socialement utile, se cultiver, se distraire font partie des droits humains, à l'exception des Etats dictatoriaux qui, semblent-ils, auraient quelques partisans sur Fondas Kreyol!!
Et donc, puisque les martiniquais payent, ne sont-ils pas fondés à exiger des comptes ?

VOYAGES

Albè

07/08/2023 - 19:57

Ces voyages seraient justifiés si nos élus (es) se rendaient dans des pays comparables aux nôtres, pays dont FK parle assez fréquemment. Aller à St-Petersbourg pour un congrès de l'UEFA, ça flatte nos footeux locaux ou en Azerbaïdjan pour dénoncer le colonialisme français, ça flatte nos souverainistes locaux, mais des missions d'étude au Cap Vert, à Maurice, à Barbade, à Malte, aux Seychelles ou en Micronésie pour voir comment arrivent à fonctionner ces minuscules républiques eut été nettement mieux. D'ailleurs, sauf si Google a tout faux, ces élus (es) pourraient essayer de comprendre, pour ne prendre que ce seul exemple, pourquoi seuls 8,7% des Barbadiens et 10% des Mauriciens vivent en-dessous du seuil de pauvreté alors que pour nous qui avons Manman la France et Papa l'Europe, le chiffre est de...33% !!!

Attention comparaison n'est pas raison

Karl

09/08/2023 - 08:40

A faire des comparaison sans donner les éléments sur lesquels on se base peut conduire à des erreurs.
Quel est le seuil de pauvreté à Barbade et à l'Ile Maurice?
Comment est pris en compte l'accès à la santé prise en charge par la sécurité sociale, l'accès à léducation prise en charge par l'Etat?
Le seuil de pauvreté retenu en Martinique est celui calculé pour la France. Le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1 102 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. Cette définition suppose que niveau de vie médian soit connu avec une certaine précision.
En 2018, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France s’élève à 1 771 euros par mois. Le seuil de pauvreté à 60 % du niveau de vie médian s’établit à 1 063 euros par mois. Pour les ménages dont les membres ont un niveau de vie inférieur à ce seuil, 40 % du revenu disponible est constitué des prestations sociales non contributives : prestations familiales, aides au logement,
minima sociaux, Garantie jeunes et prime d’activité. En moyenne, le niveau de vie mensuel des membres des ménages pauvres augmente de 342 euros grâce aux prestations sociales, celui des membres des familles monoparentales avec au moins deux enfants de 369 euros et celui des membres des ménages composés d’un couple avec trois enfants de 234 euros.

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