...et mobilisé contre l'assassinat, en mai 2020, de cet Afro-Américain étouffé en pleine rue sous la botte d'un policier blanc raciste, que des manifestations monstres avaient été organisées de Boston à Berlin, de Sidney à Brasilia, de Lagos à Ramallah, la chasse à l'homme anti-haïtienne à laquelle se livre en ce moment la police des frontières étasunienne à la frontière mexicano-américaine, ne suscite aucun tollé.
On se croirait, au vu des photos et des reportages-télé, revenu à la sombre époque de la conquête de l'Ouest et de l'extermination des Indiens dits "Peaux-Rouges" à cette époque. En effet, c'est à cheval et au lasso que les migrants haïtiens sont capturés afin de les empêcher de pénétrer sur le sol des Etats-Unis. Dans le même temps, le gouvernement du démocrate Joe Biden et de sa vice-présidente Kamala Harris a recommencé des expulsions massives d'Haïtiens, pudiquement dénommés "rapatriements".
Rien de bien nouveau, dira-t-on. Sauf que cette fois, la numéro 2 du gouvernement américain n'est pas une WASP (White Anglo-Saxon Protestant), autrement dit une Blanche, mais bien une Noire. Elle s'appelle Kamala Harris et, pendant la période électorale, elle avait clamé sur tous les tréteaux et plateaux-télé qu'elle désapprouvait la politique anti-migrants latinos, haïtiens et musulmans mise en oeuvre par Donald Trump. Aujourd'hui, chacun a pu la voir s'écrier à la télé :
"Don't come ! Don't come !" (Ne venez pas ! Ne venez pas !).
Le père de Mme Harris est un Noir jamaïcain et sa mère une Indienne (de l'Inde). Ils ont émigré aux Etats-Unis où ils se sont rencontrés et y ont fait souche, donnant ainsi naissance à Kamala. Cette dernière est donc plus que toute autre personne à même de comprendre la situation dramatique que vivent 10.000 migrants haïtiens sur les berges du Rio Grande. Qu'elle soit partie prenante de cette politique scélérate envers eux de Joe Biden est dont tout simplement une honte.
Le silence des Noirs américains interpelle aussi. Celui de la grande majorité d'entre eux, certains leaders de leur communauté ayant protesté contre ladite politique. Ce silence, qui est, en fait, de l'indifférence envers les Noirs issus de pays dits sous-développés ou du sud, n'est pas nouveau : quand la sociologue, militante féministe et conseillère municipale noire de la ville de Rio de Janeiro, Marielle Franco da Silva, fut assassinée (en mars 2018) par le pouvoir fasciste brésilien, on n'a assisté à aucune mobilisation d'importance à travers les villes à forte communauté noire des Etats-Unis.
Pourquoi ce qui vaut pour George Floyd ne vaudrait-il pas pour Marielle ou pour les migrants haïtiens ?
Question que ne se poseront évidemment jamais les grands défenseurs du prétendu "Monde noir"...
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite