Généralement, quand les politologues se penchent sur la Caraïbe, ils ont coutume de distinguer entre ce qu'ils considèrent comme deux extrêmes. Deux pays aux systèmes politiques et économiques diamétralement opposés : Cuba, la communiste, et Barbade, la capitaliste.
Pays géopolitiquement opposés également puisque Cuba a le soutien du camp anti-occidental (Venezuela, Russie, Iran, Chine etc...) alors que Barbade a celui du soutien occidental (en particulier l'Angleterre et les USA qui lui fournissent la majorité de ses touristes). Sauf que la réalité est un peu moins tranchée car Barbade entretient des relations diplomatiques normales avec Cuba et est favorable à la levée du blocage américain qui étrangle l'île communiste depuis plus de soixante ans. Et quand à l'OEA (Organisation des Etats-Américains), une résolution est déposée visant à condamner Cuba ou le Venezuela, la Barbade votre toujours contre.
Sauf aussi que désormais Barbade vit sous le régime du parti unique exactement comme à Cuba ! En effet, Mia Mottley, la Première ministre a convoqué les élections législatives de manière anticipée cette semaine et son parti, le "Barbados Labour Party" a remporté les...30 sièges de députés ! L'opposition, conduite par une autre femme, Verla de Peiza, cheftaine du "Democratic Labour Party" a obtenu...0 siège ! Cette dernière n'a pas contesté ces résultats et aucune accusation de fraude n'a été émise. C'est comme si tous les sièges de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) étaient occupés par un seul parti ! Il ne fait aucun doute que si pareille chose se produisait, les partis d'opposition feraient du tam-tam et que des manifestations se multiplieraient à travers l'île aux fleurs.
Pour en revenir à Cuba, la grande différence avec Barbade est qu'il n'existe qu'un seul parti, le Parti Communiste Cubain, seul autorisé à présenter des candidats aux élections. Or, voici que ces deux pays vivent désormais sous le règne du parti unique ! Mais grosse, énorme différence : dans le cas barbadien, l'opposition a le droit de s'exprimer, d'éditer journaux et sites-web, de participer aux élections alors que dans le cas cubain, ce n'est pas le cas. Qu'on n'invoque pas le blocus américain ! Dans les pays communistes, d'hier et d'aujourd'hui, qui n'ont subi ni ne subissent aucun blocus, l'opposition n'a pas voix au chapitre.
Conclusion : un système de parti unique avec opposition autorisée ou légale est sans doute "moins pire" qu'un système de parti unique dans lequel l'opposition est bâillonnée...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Attention .Ne pas confondre !!!!
Tokyo
21/01/2022 - 14:34
Un peu rapide la comparaison Barbade-Cuba en ce qui concerne le "parti unique". Les deux situations n'ont strictement rien à voir .Vous le dites vous-mêmes: avoir la majorité absolue dans un parlement démocratique N'A RIEN A VOIR avec un parti JURIDIQUEMENT UNIQUE dans une dictature totalitaire style Cuba. Dans le premier cas ,il suffit que L'ENSEMBLE DES ELECTEURS (et non les membres du Parti Unique seuls autorisés à voter) se prononcent contre (ils en ont le droit ) le parti au pouvoir pour que celui-ci laisse la place à ses CONCURRENTS. C'est ce qu'aurait fait Mottley si elle avait perdu....Cela rend ce système profondément démocratique bien meilleur (et pas seulement
"moins pire " comme le dit l'auteur de l'article) que son concurrent totalitaire..
SITUATION INSOLITE
Albè
24/01/2022 - 11:33
Il me semble que ce que l'auteur de l'article a voulu dire ce n'est pas que Barbade vit désormais sous le règne du Parti unique comme à Cuba mais bien que dans un système dit "démocratique", il est rarissime, voire presqu'impossible, qu'un seul parti rafle la totalité des sièges d'un parlement. Cela n'est jamais arrivé ni en Martinique ni en Guadeloupe ni en France ni en Allemagne ni aux Etats-Unis ni au Canada. Ni même au Brésil ou en Turquie, pays pourtant dirigés par des autocrates, voire des dictateurs. Le résultat des dernières élections barbadiennes est donc tout à fait insolite.