Il n'y a pas que chez nos politiques et nos intellos qu'existe le double langage et ce double comportement que sous les cieux ensoleillés de l'île aux fleurs, on nomme "le compère-lapinisme".
Pour nos lecteurs non-Antillais, ce terme provient du nom d'un de nos personnages des contes créoles : Compère Lapin. Personnage qui passe l'essentiel de son temps à couillonner tout le monde : sa famille, sa marraine, ses amis, compère Zanmba (l'Eléphant), le Béké, le Diable et même le Bon Dieu. Neuf fois sur dix, ce rusé personnage s'en sort gagnant sauf quand il a le culot de chercher à tourner le Bon Dieu en bourrique. Transposé dans la société réelle, nos Compère Lapins humanoïdes couillonnent la plupart du temps le bon peuple, rarement, très rarement les puissants.
C'est ainsi qu'un richissime Béké organise une expo-vente de tableaux et puisque dans la caste, artistes, écrivains, médecins, avocats ou ingénieurs sont aussi rares que des oeufs de cochon, selon l'expression imagée et humoristique de Ti Sonson, forcément les exposants sont tous et toutes de "couleur" comme on disait avant 1848 ou peut-être 1946. Ceci dit, le geste de ce mécène n'a absolument rien de condamnable en soi et l'on aimerait d'ailleurs que les "Békés mulâtres" et les "Békés noirs" fassent preuve d'autant d'intérêt pour la chose artistique. Car si ces derniers sont moins riches que les Békés leucodermes, question fric, certains en possèdent pas mal tout de même. Mais ça, c'est une question que nous soulèverons dans un autre article.
Pour l'heure, interrogeons-nous sur nos chers artistes de couleur invités par ce richissime Béké à exposer et à vendre leurs oeuvres. On peut les diviser en deux catégories : les "honnêtes" et les "déshonnêtes". Les premiers, les honnêtes donc, remercient publiquement le bon Béké de l'opportunité que ce dernier leur offre d'écouler leur production artistique dans un pays où l'on croit généralement que (Léonard de) Vinci est juste un proprio de parking. Par contre, les seconds, les déshonnêtes, sont des personnes qui dans leurs conversations ou discours, leurs écrits sur les réseaux sociaux, les cours qu'ils dispensent à leurs élèves ou leurs étudiants etc... ne ratent jamais une occasion de démolir les Békés. Tout un florilège de dénonciation "noiristes" que la charité chrétienne nous interdit de citer.
Or, ils et elles exposent chez le Béké et y mettent en vente des oeuvres dont le prix est rarement en dessous de 5.000 euros !
Bizarre, non ? Pas du tout ! C'est juste l'habituel compère-lapinisme évoqué plus haut. Que ladite expo-vente se déroule sur une "Habitation" sur laquelle son propriétaire n'a pas jugé bon de faire reconstruire à l'identique une "Rue-Cases-Nègres" et un cachot d'esclaves, se contentant de rénover (superbement !) la "Grand'Case" de l'ancien maître esclavagiste, ne gêne nullement nos artistes "déshonnêtes". Le comble, le fin du fin plutôt, serait qu'un Béké quelconque, visitant l'expo, tombe sous le charme de l'une de leurs oeuvres. Refuseraient-ils/elles de la lui vendre au nom de l'idéologie anti-béké qu'ils et elles affichent à longueur de journée ? Evidemment NON !
Conclusion : dans cette île qui va à vau-l'eau, les assimilationnistes assumés sont "moins pires", bien moins pires", que les pseudo-révolutionnaires et leur africanité de pacotille.
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite