Le 5 mai 2022 parait aux éditions Project’îles un roman de Gerry L’Étang : La désapparition
« Et vint le Poète avec sa verve d’émerveille. Il avait ausculté dictionnaires d’ici-dans et d’ailleurs, d’actuel et d’antan, connaissait des termes que nos maîtres ignoraient, en inventait même, saphir magnétique par-delà l’Atlantique, brodant un modèle de langage qui ébahissait jusqu’aux gardiens du temple. Il était le Verbe. Jailli d’où ? Nul ne savait, ne saurait jamais. Sinon ceux de jadis : Celui-de-Guinée et l’Hindou-de-Madras, rivés à leurs cannaies, là-haut, tout au Nord.
Aux siens, il proclama :
- N’ayons point peur du bleu ni de l’opaque de la nuit, c’est la vêture de nos dieux d’avant rapt, grand désastre ! »
Dans une île peuplée de fils d’esclaves, un poète au verbe miraculeux a attiré les fastes de l’abondance. Mais cette opulence s’arrête soudain, inexplicablement. C’est le retour de la misère, de la violence. Et la faim qui s’installe, vrillant les corps, tarant les esprits.
Gerry L’Étang manie une langue luxuriante et déjantée qui emprunte au créole et use d’un français revisité. Avec ce roman hallucinatoire, l’auteur compose une fable anticipatrice qui interroge la monstruosité et la fertilité d’espaces heurtés par la colonisation. Dans une île où l'on ne produit plus que de l'illusion, qu’adviendrait-il si le cargo, en provenance de l’ailleurs qui la perfuse, n'arrivait plus ?
Le mot de l’éditeur
De l’océan Indien aux Antilles, Project’îles ne cesse de traquer l’immense imaginaire cristallisé dans les archipels et les îles. L’Histoire s’y est écrite parfois en lettres de sang et de violence, mais la houle rétablissant l’équilibre a toujours favorisé les rencontres et les brassages. Multiculturalités, richesses des différences, la collection Roman ’ Tantara, ambitionne de nous entraîner dans des sentiers rarement foulés en littérature.
Désapparition de l’abondance et des rêves. Désapparition de l’altruisme et autres vertus. La sensation est tenace. La désapparition est une œuvre lumineuse qui étale d’une manière inédite l’inventivité déjà forte de la littérature des Antilles. Clin d’œil à Glissant et à Césaire. Puissance du créole au cœur de la langue française.
Gerry L’Étang, né en 1961 à Fort-de-France (Martinique), spécialiste de la créolisation culturelle, est professeur à l’université des Antilles. Auteur de nouvelles, il a co-écrit avec Dominique Batraville un roman haïtien, Fillette Lalo, HC éditions, 2018, et a dirigé l’ouvrage La peinture en Martinique, HC éditions, 2007, qui a reçu le Grand Prix du Salon du livre insulaire à Ouessant en 2008.
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite