Presque trois décennies séparent les deux ouvrages dont les couvertures illustrent le présent article : le premier, Ecrire "la parole de nuit" : la nouvelle littérature antillaise est, en effet paru, en 1994, tandis que le second, L'errance et le rire. Un nouveau souffle de la littérature antillaise sera en librairie début février 2022. Tous deux édités aux éditions Gallimard.
Le maître d'oeuvre de ces deux ouvrages est Ralph LUDWIG, professeur en philologie romane à l'Université de Halle-Wittenberg (Allemagne) et créoliste reconnu ayant corédigé le premier dictionnaire du créole guadeloupéen" (intitulé Dictionnaire créole-français) avec Hector POULLET, Danièle MONBRANT et Sylviane TELCHID.
Le premier ouvrage, Ecrire la parole de nuit, était ainsi présenté par l'éditeur, Gallimard :
"Depuis quelques années le succès de la littérature antillaise va croissant. Dans le même temps, on assiste à un renouveau de cette littérature. C'est pourquoi nous proposons ici des textes inédits qui, d'une manière ou d'une autre, ont tous trait au thème central de cette récente orientation littéraire : le clivage entre monde de l'oral et monde de l'écrit. Les textes littéraires proprement dits, des nouvelles dans la plupart des cas, sont suivis de réflexions théoriques des auteurs sur le même sujet."
Qui étaient ces auteurs de 1994 ? Les Martiniquais Edouard GLISSANT, Patrick CHAMOISEAU, Raphaël CONFIANT, les Guadeloupéens (nes) Ernest PEPIN, Gisèle PINEAU, Sylviane TELCHID, l'Haïtien René DEPESTRE et le Guyanais Bertène JUMINER. Dès sa parution, Ecrire la parole de nuit connut un énorme succès et est aujourd'hui étudié dans les départements de littérature de nombre d'universités européennes et nord-américaines. Trois décennies plus tard, il était intéressant d'examiner le cheminement d'une littérature qui n'a cessé de s'affirmer non seulement dans le monde francophone mais à travers le monde entier : GLISSANT est traduit en anglais, en portugais, en espagnol, en allemand : CHAMOISEAU en anglais, en italien, en allemand, en portugais, en arabe etc... ; CONFIANT en allemand, en italien, en japonais, en grec moderne etc...
Le Pr Ralph LUDWIG s'est alors remis à l'ouvrage et a une nouvelle fois coordonné un ouvrage qui fait le point sur notre littérature antillaise francophone avec cette la caractéristique majeure que cette fois, notre littérature créolophone est largement représentée. C'est qu'entre 1994 et 2022, la langue créole écrite s'est affirmée et a produit des oeuvres de talent sous la plume d'auteurs encore trop méconnus en-dehors des Antilles tels que Max RIPPON, Térez LEOTIN, Serge RESTOG, Georges-Henri LEOTIN, Hughes BARTELERY, JALA, Romain BELLAY, Roland DAVIDAS, Eric PEZO, TI MALO etc... pour ne citer que ceux-là.
Dans L'errance et le rire. Un nouveau souffle de la littérature antillaise, on retrouve quelques "anciens" tels qu'Hector POULLET, Raphaël CONFIANT, Gisèle PINEAU et Miguel DUPLAN, mais aussi de nouvelles plumes, notamment haïtiennes, comme les jeunes Jean d'AMERIQUE, Mélissa BERALUS et Néhémy PIERRE-DAHOMEY côtoyant des plumes confirmées comme Lyonel TROUILLOT, Gary VICTOR et Louis-Philippe DALEMBERT. De nouvelles voix féminines surtout comme celles des Martiniquaises Mérine ECO et Gaël OCTAVIA. Une voix étonnante de l'émigration antillaise : Christian SERANOT. Le tout postfacé par une Maghrébine (en l'occurrence Algérienne) : Kaouther ADIMI.
Les éditions Gallimard présentent ainsi l'ouvrage :
"L'errance et le rire ont profondément marqué le monde créole des Antilles : le bateau à la merci des intempéries, l'incertitude, la drive, mais aussi la découverte et le dépassement de toutes sortes de limites, ainsi que le rire comme forme de vie, réaction de désespoir et de révolte, ou ruse des contes populaires sont autant d'éléments de cette thématique.
Mais que dire aujourd'hui du rire dans un monde créole globalisé, éparpillé entre différents continents, dans cette vie tissée par de nouvelles formes d'errance ?"
En librairie dans quelques jours !...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite