De bonnes âmes se sont émues des graffitis anti-haïtiens qui ont fleuri sur les murs de notre chère ville de Foyal. A juste titre car ils sont tout simplement immondes !
Mais, menmsi Neg pa ni mémwè, soyons un tant soit peu sérieux : ces insanités xénophobes ont commencé dans les années...70 du siècle dernier et sont réapparues régulièrement au cours des dernières décennies sans qu'il y ait d'autres réactions qu'occasionnelles et parfois démagogiques. Démagogiques parce qu'elles ne traitent pas le fond du problème. En effet, quel est-il ce fond ? Celui-ci : des Békés emploient des ouvriers agricoles haïtiens dans les bananeraies du Nord de la Martinique où ces derniers ne vivent pas mieux que dans les tristement célèbres bateys de la République Dominicaine ; des bourgeois "de couleur" emploient, eux aussi, des immigrés haïtiens comme servantes, jardiniers ou hommes à tout faire en les sous-payant exactement comme le font certaines Békés.
Cela fait cinquante ans que cette situation éhontée perdure.
Or, dans le même temps, que constate-t-on ? Que les immigrés haïtiens sont de gros travailleurs qui n'hésitent pas, par exemple, à exercer le dimanche et qui ont un comportement social irréprochable. Combien d'Haïtiens à la prison de Ducos ? Aucun ! Pourtant, ils constituent la grande majorité des immigrés à la Martinique, surtout depuis le tremblement de terre de 2010 qui a détruit une bonne partie de leur pays. Mais il faut aller plus avant dans l'analyse : au bout de quelques décennies, ces gros travailleurs ont fini pour certains par se constituer des économies grâce auxquelles ils ont pu acheter des maisons, racheter des petits commerces, voire même ouvrir des entreprises, tout cela en continuant à envoyer de l'argent par Western Union à leurs familles restées au pays. Voici ce qui choque nos bons Martiniquais et qui provoque à intervalles réguliers des flambées de xénophobie dont les graffitis ne sont que la partie émergée de cet immonde iceberg.
Car enfin, que voudrions-nous ? Que les Haïtiens demeurent ad vitam aeternam au bas de l'échelle ? Qu'ils continuent à travailler uniquement dans la banane ou faire les travaux que nous ne voulons plus faire ? Que leurs enfants demeurent les servantes, les jardiniers, les hommes à tous faire de nos enfants à nous ?
Avant de nous lancer dans des protestations politicardes et qui ne mangent pas de pain, commençons, nous Martiniquais, par faire notre examen de conscience !
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Commentaires
Sans parler de ces…
Albè
11/11/2021 - 14:07
Sans parler de ces Martiniquais qui embauchent des Haïtiens au noir et qui refusent de les payer, menaçant de les dénoncer à la police parce que certains sont clandestins !
Clandestins
Tokyo
11/11/2021 - 14:50
Ouais ...mais s'ils veulent résider en Mque les étrangers ,haïtiens ou autres devraient entrer officiellement à l'aéroport et montrer leurs papiers. On ne pourra pas éternellement accueillir des gens qui se font déposer la nuit dans des anses isolées. Quand je vais dans la Caraïbe ,je présente mes papiers à l'aéroport....pourquoi devrait-ce être différent pour les Haïtiens ?