À écouter les noiristes, il eut fallu boucler les frontières de la Martinique, ce qui aurait empêché l'hécatombe que subit notre pays depuis des semaines.
En se refusant à le faire, l'état colonial français aurait voulu tout simplement " génocider" le peuple martiniquais en autorisant des dizaines de milliers de touristes leucodermes à envahir notre île. Ouais, sauf qu'il n'y a pas que des touristes leucodermes à avoir débarqué chez nous mais tout autant de Martiniquais vivant et travaillant dans l'Hexagone. Des " Négropolitains" comme certains disent non sans mépris. Autrement dit des gens qui ont soif de revoir papa, maman, tatie, marraine, grand-maman etc... Ce qui est parfaitement légitime, normal en tout cas !
QUESTION: EN BOUCLANT NOS FRONTIÈRES, N'AURIONS-NOUS PAS EMPÊCHÉ LES DIZAINES DE MILLIERS DE NÉGROPOLITAINS DE VENIR VOIR LEUR PARENTS ?
Les Noiristes enragés ont-ils pensé à eux ? Savent-ils seulement ce que vit un Négropolitain dans l'Hexagone ? À moins qu'il eut fallu interdire l'entrée de la Martinique aux seuls touristes blancs et permettre au Négropolitains d'y entrer ? OK, mais sur quelle base juridique appuyer pareille décision ? AUCUNE !
On le voit donc : cette histoire de bouclage des frontières de la Martinique n'est qu'une énième ânerie noiristes.
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
Commentaires
"Il aurait fallu fermer nos frontières", affirment-ils?
Frédéric C.
14/09/2021 - 08:46
D'accord sur le fond. Quelques petites observations quand même. 1°)En effet, les émigrés sont souvent traités de "Négropolitains" voire de "Nègzagonaux" par les compatriotes vivant en Martinique. C'est cruel et imbécile. Vivre exilé pour cause de chômage sur place, ce n'est pas pour le plaisir. Donc on pourrait, en tout cas, dans la presse anticolonialiste, mettre au moins les guillemets quand on utilise ces mots. (De même qu'il faudrait utiliser désormais systématiquement les guillemets pour désigner l'appareil politique dirigeant la capitale, la CTM et pas mal de communes. Le P"P"M n'a plus rien de "Progressiste", il est même devenu conservateur, voire réactionnaire, ce qui est tout le contraire. Bref!) // 2°)Oui, on a lu pas mal de bêtises sur cette imputation de la pandémie en Mque aux touristes, sur un "complot" visant à faire un "génocide du peuple mquais". Le pb, c'est qu'en effet c'est plus complexe que çà. Le démantèlement du service public hospitalier par les Gvts depuis environ 35 ans, via la fusion hospitalière, les suppressions d'effectifs et de lits, ont joué un grand rôle. Et on ne peut pas occulter une certaine indiscipline de tant de compatriotes, liée en partie au précédent du chlordécone ("on s'est déjà fait empoisonner par l'Etat; on n'a pas confiance quand il nous dit de nous mettre une substance toute nouvelle dans le corps"), mais pas seulement. Absence de port de masques pendant des manifestations de rue (ou même sans manifs), difficultés ou refus d'appliquer les gestes barrières, propagande obscurantiste de beaucoup d'antivaks surfant sur les peurs et les fantasmes. Génocide ou autogénocide? ////3°)Fermer les frontières: ce serait une sorte de blocus, quoi! Personne ne rentre, personne ne sort. Pour les importations de denrées alimentaires, alors on aurait fait comment? Mais surtout, était-ce praticable? Déjà, le couvre-feu, bp de gens sont tentés de le braver, les gestes barrières et la "distanciation sociale" c'est pareil. Ceux qui disent "il aurait fallu fermer les frontières" auraient, si çà avait été fait, hurler à la "dictature coloniale" voire comparé Cazelles à l'Amiral Robert... Car une telle fermeture aurait relevé de la compétence de l'Etat, donc de la Préfecture, pas de la CTM... Et puis...nos antivaks ne se rendent-t-ils pas compte que "fermer les frontières" et autres slogans, cela ressemble beaucoup à des thèmes utilisés par l'extrême-droite française?//// 4°)Question de terminologie qui recouvre une question de fond: faut-il parler de "NOIRISTES" ou de "NEGRISTES"? Le noirisme, c'était l'idéologie de François Duvalier pour évacuer les mulâtres haitiens des lieux de pouvoir; c'est en partie sur cette affichage-là qu'il dut sa popularité du moins au début. En Martinique ce n'est pas le même cas de figure: c'est davantage le fait de nationalistes "mal formés" qui insistent sur la quasi-exclusivité de la composante "nègre" dans la composition du peuple mquais. Et certains intellectuels de cette "mouvance" sont eux-mêmes très métissés, et non pas "nèg nèg nèg" (comme disait Ernest Léardée l'Uncle Ben's). Or il n'y a pas d'exclusivité: R.Ménil, la créolité et la créolisation l'ont sans arrêt illustré. Et Césaire lui-même n'a jamais invoqué cette "exclusivité nègre" des racines mquaises, même s'il insistait sur les racines et la dignité en tant que nègres à une époque où tant de Mquais ne voulait pas en entendre parler (aliénation coloniale). Donc, pour ne pas confondre l'escroquerie duvaliérienne du "noirisme" et le courant mquais évoqué, le terme "NEGRISME" et "NEGRISTES" me paraît plus approprié. Il faut bien faire le distingo. Ce qui n'exclut pas que, si cette mouvance prend le pouvoir un jour (le P"P"M ne s'en réclame pas), cela puisse donner un régime ayant des traits communs avec celui de Duvalier père. Mais il ne faut pas tout mélanger.