INAUGURATION DU BUSTE DE SYLVIANE TELCHID

Hector Poullet

 Vendredi 19 Octobre 2018 a été inauguré le buste de Sylviane Telchid  dans l’enceinte du Collège du même nom. 

   A l’unanimité la fête a été belle !

  Tout avait été, depuis plusieurs mois, préparé, programmé et organisé par une belle équipe d’enseignants, d’agents du personnel, d’élèves du Collège pour que cette opération soit une réussite. Les invitations étaient parvenues en temps utile à leurs destinataires pour donner à chacun le temps de se rendre disponible. La programmation a été suivie à la lettre et le déroulement selon un protocole et, chose assez rare chez nous pour être noté, le minutage a été strict.

   Dès 8h30 les invités étaient accueillis à l’entrée du Collège au son d’un orchestre de Steel Pan et par des chants en lang Gwadloup, d’un groupe d’élèves dirigé par leur professeur de musique. Le professeur de Langue et Culture créoles dans le rôle d’animateur a été parfait dans son rôle pour donner la parole aux uns et aux autres dans l’ordre prévu et faire le lien entre les allocutions entrecoupées de prestations de groupes d’élèves, qu’il s’agisse de chants en créole ou de saynètes ou de fables. Les personnalités invitées avaient leur siège réservé à leur nom, ce qui, malheureusement, a permis de désigner les absents (Certains créolistes éminents ont brillé par leur absence). Les discours des uns et des autres ont été de bon ton, ni trop longs ni trop courts. 

   A tout seigneur tout honneur, la parole a été donnée à Madame Garin, principale du Collège, ensuite la représentante du Maire de Capesterre fit une courte intervention, puis la représentante de la Présidente du Conseil Départemental fut longuement applaudie pour son intervention en créole alors ce fut le tour  du Recteur de la région académique Guadeloupe M. Mostafa FOURAR. J’avoue, pour ma part, que cette intervention a été celle à laquelle j’ai été le plus sensible. J’ai eu, personnellement,  le sentiment qu’en rendant hommage à Sylviane Telchid, le Recteur actuel gommait du même coup le temps du mépris des autres Vice-Recteurs et Inspecteurs, ceux qui, comme E. Bambuck , J. Sarlat ou comme madame Urgin, avaient usé de leur autorité pour dénigrer la langue créole, s’opposer à notre désir de venir en aide aux enfants les plus défavorisés en utilisant la langue de leur quotidien. Pour moi, ce qu’il  a dit m’a mis du baume au cœur, c’était comme une réparation, une reconnaissance de la fonction pédagogique de l’utilisation du créole à l’école.

   Puis ce fut mon tour, en tant que collaborateur de Sylviane de dire mon Lonnè é Rèspé pour celle qui m’a pendant des années aidé à ne pas tomber dans le découragement. J’ai voulu rendre l’ambiance de nos cours de créole des années 70, quand nous faisions chanter à tue-tête les élèves. Ensemble nous détournions les paroles des chansons :

   Manman-w voyé-w lékòl pou ou apwann A, B, C, D

   Ou apwann palé fwansé ou lésé kréyol tonbé !

   Toute l’assistance, en chœur, a repris le refrain avec moi.

   Pa, pa, pa, pa lésé kréyòl a-w tonbé

   Si ou lésé kréyol a-w tonbé 

   ou pé ké sav kimoun ou yé !

   Puis ce fut le tour A. Vérin collègue de S. Telchid de rendre un hommage à la fois élogieux autant qu’émouvant, ainsi qu’à un membre représentant la famille.nTout le monde s’est ensuite rendu à l’entrée du collège pour le dévoilement du buste réalisé par Jocelyn Pézeron.

   Le sculpteur, professeur d’art plastique, nous a présenté son œuvre, comment il avait procédé, ainsi que les difficultés qu’il avait rencontrées pour réaliser ce travail à partir de photographies. Comme toujours, les commentaires sont allés bon train. Pour ma part j’ai trouvé qu’étant donné le procédé par moulages successifs  qu’il avait utilisé, que le matériau final était le ciment, l’ouvrage était parfaitement réussi et que la question de la ressemblance était tout à fait secondaire, puisqu’il s’agissait du buste d’une fanm doubout et bienveillante.

   Le groupe Fanmmkika dans lequel se retrouvait Ena Eluther, professeur de langue et culture créoles dans ce collège, cheville ouvrière de la manifestation, nous a illustré en musique l’esprit qui animait Sylviane Telchid.

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