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J'apprends la disparition de celui qui fut véritablement un pilier de ma vie martiniquaise.
Nouvelle douloureuse entre toutes.
Elle me percute. Je pensais régulièrement à lui et je redoutais cette annonce. Inéluctable sans doute, c'est le triste lot de chaque humain, mais il me plaisait de croire qu'on pourrait la différer presque indéfiniment. Le déni de réalité biologique me convenait. Au delà du choc émotionnel et de la secousse tellurique qui m'ébranle, il me faut du temps pour mettre en ordre le flot des souvenirs qui me submergent. Les réminiscences fusent. Impromptues, dépareillées, chaotiques parce que fondamentales. C'est cela l'intimisme.
Constat brut:
Sans ma rencontre avec Jean-Claude, je n'aurais probablement jamais posé durablement les pieds en Martinique. Il est l'un des personnages indispensables ayant marqué mon périple professionnel dans l'île la plus pélénne que je connaisse. Celle des engouements, des enthousiasmes et des foucades. A la vérité, Jean-Claude en a été le déclencheur et l'accompagnateur. Oui, je lui dois d'avoir consacré en Martinique 35 ans de mon activité de journaliste. A la Martinique et pour la Martinique.
Premier contact avec JCAB, comme j'avais coutume d'écrire dans nos échanges mémos. J'étais à Montserrat. J'officiais à Radio Antilles International depuis un an et demi quand il m'a invité à le rencontrer en Guadeloupe, Tour Secid à Pointe-A-Pitre. Dans les locaux de Radio Caraïbes International. D'entrée de jeu, contact chaleureux et confiant. La branche foyalaise de RCI recrutait. Tout fut bouclé en un quart d'heure. Tope là. Embauche conclue. Le temps de retourner à Plymouth boucler mes bagages et je me retrouvais en Martinique en suivant les instructions de mon nouveau chef. Présentation de toute l'équipe de RCI alors sise à Croix de Bellevue et mon aventure martiniquaise démarrait sur les chapeaux de roue. Ce que je voyais comme une parenthèse de six mois s'est donc prolongé près de 35 ans. Jusqu'au moment de taquiner la retraite. Un parcours que je qualifie rétrospectivement de haletant en trois étapes.
RCI, 12 ans, puis l'épopée télé à TCI, 3 ans, une interminable période de chômage. Enfin ATV, 15 ans. Non seulement Jean-Claude a été à l'origine de ce gymkhana. Terme en correspondance avec son affinité pour les sports en vogue dans le pays. Singulièrement, sa passion inextinguible pour les yoles. Mieux, il a été très présent tout au long de cette évolution. Il en a même été, d'une certaine manière le garant. Celui qui m'a permis de triompher de certaines vicissitudes et de certaines adversités très vocales. Son soutien fut indéfectible. En clair, j'ai toujours pu compter sur son aide. Précieuse et diantrement efficace. C'est lui qui m'a donné la possibilité de durer quand certaines forces économiques, lors de mes années RCI, demandaient mon éviction pour irrévérence, impertinence et goût de la subversion. Il a été de ceux qui ont résisté, oeuvrant pour mon maintien.
Je lui dois, en grande partie, d'avoir pu jouer les envoyés spéciaux en Arabie Saoudite, Koweït, Sud Irak pour couvrir, au nom de RCI, la guerre du Golfe en deux épisodes. Moment magistral, s'il en fut. JCAB a beaucoup contribué à mes pérégrinations dans la Caraïbe. Que de reportages exaltants dans cette frissonnante mosaïque: Barbade sur les traces de Ronald Reagan venu présenter la Caribbean Basin Initiative, Sainte Lucie à la rencontre de Nelson Mandela, Trinidad et Tobago dans le sillage du Pape puis lors du jumelage Trinité/ San Fernando, la guerre à Grenade, île en état de choc après l'éxécution de Maurice Bishop, la Guyane, Haïti à l'occasion de trois coups d'état successifs, ou encore la Jamaïque à deux reprises. La quasi guerre civile entre partisans d'Edward Seaga et Michael Manley. Et les ravages du cyclone Gilbert.
J'arrête là. Inutile d'allonger l'énumération. Si ce n'est pour insister sur le sempiternel même point. Sans les directives de Jean-Claude, je n'aurais pu sillonner la Caraïbe pour le compte de RCI. Je me rémémore avec émotion que j'avais pris l'habitude de l'accompagner lors de fréquents déplacements à la Barbade. Nous étions dans un petit avion de tourisme et les échanges à hauteur de nuages créent des liens imprescriptibles.
Bifurcation majeure.
De la radio à la télé. De RCI à TCI. Son poids a été déterminant pour faciliter mes premiers pas dans l'univers cathodique. Un seul fait d'arme: JCAB a imposé le lancement d'une émission d'entretiens politiques: Tout à Redire. Je lui suis infiniment reconnaissant de me l'avoir confiée. De même, il a beaucoup compté dans l'installation sur les écrans d'ATV de plusieurs émissions politiques. M'ayant investi de la charge de les animer. Ainsi que moult débats homériques en plateau à l'occasion d'échéances électorales très disputées. Témoignage d'une grande confiance de sa part à mon égard.
En cent mots comme en mille, je lui suis redevable d'une foultitude de moments exaltants. Studios, plateaux et terrain. Souvenirs impérissables. Jean-Claude a jalonné mes 35 ans d'active en Martinique. Sa longue silhouette m'était si familière. Sa bonhomie bienveillante à mon endroit fut un constant encouragement. Indissociable de mes émerveillements journalistiques.
Enfin, je sais à quel point il a contribué à ma nomination au poste de rédacteur en chef adjoint de la rédaction ATV. J'ai aimé sa loyauté. Sa connaissance intime, approfondie de la société martiniquaise m'a été éminemment profitable car il ne rechignait jamais à m'en fournir quelques clés. L'étendue de ses contacts. Le volume impressionnant de son carnet d'adresses. Son humour à l'anglo-saxonne mâtiné de fulgurances créoles me convenait bien.
Son humanisme était fédérateur.
Son humanité attentive me touchait et me galvanisait. J'étais pénétré de l'idée que nous formions une vraie équipe.
Dire merci à Jean-Claude Asselin de Beauville pour tout ce qu'il m'a apporté est un mode d'expression bien trop faible. Insuffisant. A la vérité je lui dois l'essentiel. De mes débuts écarquillés à RCI à l'épilogue de ma carrière à ATV, sans omettre la trépidante saga trop vite conclue à TCI, il a été présent de bout en bout. Il m'a, de fait, garanti de pouvoir rencontrer la Martinique dans la durée. Sans lui, c'eût été une toute autre histoire.
Son rôle aura été pour moi déterminant.
La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était dans les locaux d'ATV, avenue des Arawaks à Fort-de-France. Je crois bien que je l'avais remercié. Aujourd'hui, ces remerciements sincères, je les réitère. De toutes façons, ce sera toujours trop peu.
Jean-Claude, merci. Du fond du coeur.
Ton départ signifie qu'une page se tourne. C'est irrémédiable.
Un pan entier de ma vie professionelle.
Toutes ces années foisonnantes à te cotoyer resteront imprimées dans ma mémoire vive.
A cet instant, je ressens un infini chagrin.
Patrick Chesneau
Journaliste
Ancien rédacteur en chef adjoint à ATV
Je n'ai pas comparé Chamoiseau à Comte du tout. Lire la suite
Ainsi ...tu te compares à Chamoiseau (Prix Goncourt ) et à Auguste Comte ( Fondateur du positivis Lire la suite
Tu ne sais même pas que toute langue vivante invente des mots régulièrement soit qu'ils émanent d Lire la suite
Décidément l'auteur incorrigible de cet insupportable néologisme est complètement nul en Lettre Lire la suite
...ces salopards de sionistes d’ExtrDte sont capables de tout... Lire la suite