Julie Bessard Ou l’expérience totale de la présence à soi

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Pour la dernière conférence du CEREAP pour l’année académique en cours, le maître de céans, Dominique Berthet a mis les petits plats dans les grands en invitant la talentueuse plasticienne Julie Bessard. La puissance esthétique et la puissance du talent de la plasticienne martiniquaise ont ravi tous ceux qui ont assisté à cette dernière.

Dans la salle polyvalente de l’INSPE, un public conquis d’avance, et parmi eux une autre pointure de l’art (martiniquais) : Ernest Breleur. Selon le maître, son ancienne élève a atteint une pleine maturité dans son art : « Tu as pu construire un langage personnel […] Ton travail est une perception du paysage local, une œuvre qui est accomplie. » Tout a été dit !

En effet, c’est une artiste pleinement au sommet de son art, qui voit chaque toile comme un défi à relever : « Pour moi, être artiste, affirme Bessard, cela se joue à chaque toile. » Dans son parcours, on peut distinguer deux grandes phases : la phase de jeunesse marqué par le figuratif et une phase de la maturité qui tutoie l’abstrait. Deux courants qui ne renvoient pas au même message. S’il est plus aisé de distinguer ces deux périodes de la trajectoire de l’artiste, elle propose un autre découpage : un avant et un après son périple indien (en 1995). Dans le sous-continent, elle vit une expérience forte : le choc des couleurs ! Car les couleurs dominent les toiles de l’artiste. Elle cherche, dit-elle, à équilibrer la couleur, l’intensité de la couleur, la position de chacune des couleurs, les relations entre les complémentaires, le geste, etc. Parfois, « elle avance une couleur, puis l’enlève. »

Si pour Paul Valéry : « Tout homme crée, sans le savoir, comme il respire... »[1], dans sa pratique, l’artiste martiniquaise a besoin « d’être totalement présente et en forme. »

L’échange avec le critique d’art a été suivi par une discussion avec le public. Des témoignages, des lectures des œuvres présentées, un bokantaj extrêmement fécond qui accule Julie Bessard à interroger son art, et à reconnaître, en toute humilité, que la création demeure encore pour elle…un mystère, une énigme.

Rendez a été pris pour une nouvelle saison tout autant féconde et riche de surprises.

 

[1] Célèbre inscription sur l’un des frontons du palais de Chaillot, à l’entrée des jardins du Trocadéro (Paris 16e).

 

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