Justice-sous-les-cocotiers

     Il n'y a qu'en Martinique qu'on peut assister à pareil spectacle : un accusé de viol défendu par un avocat lui-même accusé de viol et qui sera bientôt convoqué devant les tribunaux. Certes, pour l'heure "présumé innocent" selon la formule consacrée, ledit avocat avec sa tronche de loulou de Poméranie génétiquement modifié aurait au moins faire preuve d'une certaine pudeur d'autant que son client a écopé de 30 années de prison. 

     C'est qu'en Martinique toutes les barrières semblent avoir sauté : la malhonnêteté intellectuelle, le mensonge, la corruption et dans le cas qui nous occupe, l'indécence, ont plus que jamais pignon sur rue. 

   . Commission de la transition énergétique

     Comme d'habitude, le parti au pouvoir à la CTM, à savoir le PPM, s'est encore pris les pieds dans le tapis s'agissant de la Commission "Transition écologique" et de son président (membre d'un des partis d'opposition) qui vient de présenter sa démission. Suite à cette dernière, L. Saliber, président de l'Assemblée, a publié un communiqué démentant les raisons invoquées par le démissionnaire (manque de démocratie) et mettant en exergue les absences répétées de celui-ci. Pas très futé ! En fait, s'il y avait quelqu'un disposant d'idées claires parmi les dirigeants de la collectivité, la majorité au pouvoir donc, il aurait plutôt invoqué et cela à juste titre, l'absence totale, en 2 ans de présidence, de la moindre idée novatrice, du moindre projet, de la moindre initiative en matière de transition écologique de part du démissionnaire, Marcellin Nadeau, grand phraséologue devant l'Eternel. Prenons la question de l'eau qui affecte régulièrement les Martiniquais en période de carême ? A-t-il réuni les parties concernées ? A-t-il fait des propositions  quant on sait que le réchauffement climatique aggravera la situation dans les années à venir comme on peut le voir partout à travers le monde ? Aucune !

   . La "langue martiniquaise" ne doit plus être appelée "le créole"

   C'est ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux depuis le vote par la CTM de la co-officialisation du créole et du français sous la plume de noiristes qui ne connaissent rien au sujet. Dans ces pays indépendants que sont Haïti, les Seychelles et l'île Maurice ont été créées des Akadémi Kréyol, pas des Académies de langue haïtienne, de langue seychelloise ou de langue mauricienne. Il n'y a que dans territoires colonisés et incapables de se libérer de la tutelle coloniale qu'on voit fleurir des imbécillités nombrilistes comme l'expression "langue martiniquaise". Car enfin, aucun Haïtien, Saint-Lucien, Dominiquais, Guadeloupéen ou Guyanais installé en Martinique n'a besoin d'interprète. La langue qu'ils parlent est la même que la nôtre avec simplement des variétés dialectales. De plus, les mêmes qui bavardent à longueur de réseaux sociaux sur "le monde noir" sont ceux qui, avec cette expression, contribuent à diviser ce même..."monde noir" ! Preuve de leur inculture consternante, ils devraient savoir qu'au Bénin, au Togo, en Côte d'Ivoire ou au Cameroun, personne ne parle de "langue béninoise", de "langue togolaise" etc...Pourquoi ? Parce que beaucoup de langues négro-africaines sont parlées par-delà les frontières étatiques dessinées par la colonisation européenne. Ainsi le peul est-il parlé, avec des variations dialectales, dans une quinzaine d'états : Sénégal, Mali, Niger, Burkina-Faso, Tchad, Nigéria etc.... De même, notre langue créole est parlée dans une douzaine de pays de la Caraïbe et de l'océan Indien. Promotionner donc l'idée de "langue martiniquaise" revient à "choisir le plus étroit au détriment du plus large" pour reprendre une expression d'Aimé Césaire qui avait trait à un tout autre sujet. Jetez un oeil à la photo qui illustre le présent article et qui a été prise à Sainte-Lucie d'où l'ont peut voir la Martinique et le minuscule canal d'une vingtaine de kilomètres qui séparent les deux îles.

   Enfonçons le clou : si nos noiristes étaient cohérents avec eux-mêmes, ils devraient dire "langue wanakaérienne" et non "langue martiniquaise" car "Martinique" est un toponyme colonialiste donné par les conquistadors européens qui soi-disant la "découvrirent" le jour de la Saint-Martin. "Wanakaéra" étant, lui, le nom donné aux habitants autochtones de notre île, les Kalinagos. Mais, puisque ces derniers n'étaient pas des Noirs, pour suivre la même logique noiriste, il faudrait dire "langue kamite" et non "langue wanakaérienne". Un peu de cohérence, messieurs, les noiristes ! 

   . Trafic d'armes dans la Caraïbe

   Dernièrement se sont réunis à Trinidad les Premiers ministres d'une quinzaine d'états de la Caraïbe afin d'étudier les mesures à prendre afin d'enrayer le trafic d'armes à feu qui se développe de façon effrayante dans tout notre archipel (hormis Cuba). L'Etat français a cru bon ne pas y envoyer de représentant alors qu'il assure lutter contre ledit trafic. Quand à la Guadeloupe et la Guyane, elles étaient également absentes à cette réunion. Seul, S. Letchimy, président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, avait fait le déplacement. On peut critiquer sa manie consistant à se présenter, comme il l'avait fait au Brésil et à Harlem, comme le "Président de la Martinique", on peut en sourire, voire même en rire, mais il n'en demeure pas moins que l'essentiel des armes à feu saisies en Martinique proviennent de pays de la Caraïbe et non d'armureries martiniquaises qui auraient été dévalisées. Conclusion : quel que soit le parti qui aurait été au pouvoir à la CTM, il aurait dû envoyer un représentant à cette réunion de Trinidad. Cela relève d'une notion totalement inconnue dans l'île aux fleurs devenue l'île aux guns : l'intérêt supérieur de la Martinique.