Ainsi apparaît pour la première fois, du moins à ma connaissance, sous la plume d'un éditorialiste martiniquais bien connu l’expression d’un assimilationnisme d’extrême-gauche naissant en Martinique. Depuis l’avènement du statut départemental d’outre-mer, l’histoire politique martiniquaise est celle de l’opposition supposée entre les assimilationnistes de droite et de gauche dans un assimilationnisme global assumé par tous. En effet, les oppositions sont de méthodes, de visées électorales et ne concernent jamais la remise en question de l’assimilation.
La lutte pour le pouvoir n’a pas occulté l’ambition commune même si le vocable « assimilation » a été accolé à la droite. Utilisée comme pour se défaire d’une tare supposée, l’expression « droite assimilationniste » est amusante dans la bouche des communistes qui ont inspiré la loi d’assimilation de 1946 puis l’ont ardemment défendue avec l’aide de la courroie de transmission du parti, le syndicat CGT. Fer de lance de l’application à la Martinique des lois sociales et aiguillon de la droite, l’objectif était de faire en sorte que la Martinique soit le plus possible un « département à part entière », souci partagé par Césaire lui-même, qui l’a formellement exprimé et traduit en plusieurs actes dont le moratoire.
L’assimilationnisme d’extrême-gauche est peut-être nouveau dans sa formulation, mais pas dans sa réalité, ne serait-ce que par son foyer d’origine, le service de l’éducation nationale, creuset de sa formation. C’est une manière « d’assimilationnisme des professeurs » qui ne fait que profiter de l’aubaine de la présence au premier plan d’un élu national, Jean-Luc Mélenchon. Le talent de celui-ci et la respectabilité due à son passé ministériel lui ont conféré une présomption d’aptitude à gouverner que n’avait jamais eue les précédents candidats d’extrême-gauche à la présidence de la République. Ce n’est plus Krivine, Laguiller ou Besancenot, qui n’avaient pas pu sortir de la marginalité, de sorte qu’il est permis de penser que la mode Mélenchon s’éteindra avec son éloignement de la politique. Et que l’extrême-gauche martiniquaise sortira de sa « mélenchonite » sans que son assimilationnisme ne soit altéré.
C’est lors de sa première présidence à la région qu’AMJ a apporté l’extrême-gauche dans ses bagages et qu’est apparue la notion assimilationniste de « continuité territoriale », initiée avec une gourmandise unanimement partagée. Si l’on veut être un brin provocateur mais non irréaliste, disons pour ceux qui pensent que Chaben relèverait de l’extrême-droite, que c’est vraiment tout le spectre politique qui est sous l’emprise d’une assimilation assumée.
Dans le seul pays au monde où toutes les tendances politiques connues se sont retrouvées au pouvoir, l’assimilation n’a jamais été remise en question par leurs représentants au sein des assemblées successives. En conséquence, les déclinaisons ou répartitions partisanes ne sont, me semble-il, que coquetteries politistes ou littéraires d’un absolu assimilationnisme.
Fort-de-France, le 20 avril 2022
Yves-Léopold Monthieux
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
Commentaires
Assimilationnisme et Education Nationale
Tokyo
23/04/2022 - 06:27
L 'assimilationnisme d'extrême gauche est très présent en effet dans l'Education Nationale. Tous les profs indépendantistes ou d'extrême gauche sont depuis toujours favorables au maintien des 40%. Ce n'est pas de l 'assimilationnisme ça? En tout cas ,ça le favoriser grandement !!!Comment voulez vous accéder à l'indépendance en maintenant un des liens les plus forts qui vous lie au colonisateur? Les 40% sont une prime coloniale assurant la fidélité des bénéficiaires au système, tout le monde le sait. Si ces "indépendantistes" voulaient vraiment de la rupture ,ils auraient du ,par exemple se séparer de cette prime en la versant dans une espèces de cagnotte commune pour préparer des projets alternatifs. R Confiant avait proposé ça il y a 30 ans. Ces messieurs avaient évidemment refusé .Vouloir l'indépendance et le maintien des 40% est structurellement antinomique . Seuls des esprits experts en compèrelapinisme , pour ne pas dire pervers peuvent arriver à justifier la simultanéité des deux.