La petite actualité politique prosaïque, ignominieuse et dérisoire, c'est L'Elysée qui déroule le tapis rouge pour accueillir les pieds ensanglantés du prince héritier d'Arabie Saoudite, le malfrat Mohammed ben Salmane. Celui-là même qui avait été banni par les pays occidentaux, après l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien d'Istanbul en Turquie.
Les bonnes consciences de l'Elysée sont réduites au silence. Retour en grâce d'un criminel d'exception. C'est le pétrole qui parle. Vos gueules les mouettes (et Chandon )...
Un assassin, un tortionnaire, un étouffeur, un dépeceur...un 4 à la suite des plus morbides. Questions pour un potentat. C'est le grand chelem de l'horreur qui vient plastronner sous les ors du Château. On peut appeler ça la realpolitik. Toutefois, recevoir l'infâmie a un prix et un coût. Perdre son âme entre un salamalekoum, deux courbettes et trois génuflexions est un risque patent. Macron choisit la géostratégie de l'échine souple. Rassurez-vous. Quand l'échine se relèvera, les Français auront du pétrole pour vadrouiller et du gaz pour se chauffer. Le gaz part, comme dirait l'humoriste Proust. Alors, que reste t-il? L'humanisme républicain aussi se carapate. La France ne veut pas être privée de désert. La politique qui s'exonère de quelques principes de base et des contingences morales les plus élémentaires n'est qu'une mise en scène du cynisme de nos dirigeants livrés à l'impéritie institutionnalisée. L'état est alors un monstre froid qui agit et parle contre l'intérêt du peuple
PATRICK CHESNEAU
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Commentaires
MBS ,victime de complots ?
Rose
30/07/2022 - 20:48
Franchement ,vous pensez que MBS est le pire des dirigeants de cette planète ? Parce qu'il a fait assassiner un opposant ?;C'est indiscutablement criminel ;mais des dizaines de dirigeants font assassiner des milliers de gens sans qu'on les emmerde : ils sont même reçus partout avec les honneurs ,voyez Kadhafi ....ou Saddam avant 1991......!! Sans être complotiste, je ne ne serait pas étonné que l'écho politico-médiatique excessif donné à cet assassinat certes odieux ,ait été monté en épingle par certains service secrets spéciaux toujours très forts et très retors- pour nuire ou abattre des cibles ennemies. MBS pour des raisons qui seront connues un jour ou l'autre de l'ensemble des politiciens ,journalistes ,et commentateurs de cette planète qui ont tous curieusement réagi comme un seul homme ,gêne peut-être certains.
Illusion.
OuiNon
31/07/2022 - 10:06
Fin 2018, un journaliste saoudien, opposant à MBS, est séquestré dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Il y est démembré par un commando des forces spéciales saoudiennes. Son corps disparaît.
Le crime fut éventé. Les circonstances de l'événement étaient propices au buzz. De grandes puissances l'ont condamné. Mais certaines sont allées au-delà, à l'instar de Joe Biden qui dit vouloir faire un "paria" de MBS. Comme si les assassinats politiques n'étaient pas monnaie courante, y compris de la part des États-Unis.
Bien entendu, ça n'a pas duré longtemps. La guerre en Ukraine a conduit Joe Biden à rencontrer le "paria" à Riyad tandis que Macron est descendu sur le tapis rouge pour accueillir MBS, ce qui est le nec plus ultra du protocole élyséen. Il fallut ces excès pour compenser l'excès inverse.
En politique étrangère, les postures morales ne sont que des facteurs d'influence dans la confrontation des intérêts des uns et des autres. Elles visent à donner l'illusion d'une légitimité. Mais souvent, ce sont les facteurs matériels qui l'emportent : les armes ou l'économie, comme dans le cas présent.