Entendu à l'arrêt d'un bus à Foyal, chef-lieu de l'île amoureuse du vent où l'air a des odeurs de sucre et de vanille (et où, malheureusement, les flamboyants pleurent en flocons de sang) :
Quidam masculin (la soixantaine) : Mi bann chien-fè, sé Bétjé-a ! Menm lè Neg ka fè an ti anmizman, yo lé terbolizé yo !
Quidam féminine (approchant la quarantaine) : Comment ça ?
Quidam masculin : Kou manniè ? Ou pa ka kouté laradio ? Ou pa ka gadé latélé ? Ebé Bondié !
Quidam féminine : J'ai pas besoin de ces machins de vieux ! J'ai mon Iphone 7. En plus, je suis toute la journée sur Insta, Snapchat, Tik Tok et parfois Facebook mais j'ai pas entendu ce que vous racontez là. C'est encore le truc de chlordécone ou quoi ?
L'homme se raidit, mord sa moustache grisonnante et réprime ce qui est, selon toute probabilité, une authentique exaspération. Puis déclare en détachant les mots :
"Ou pa sav ki GBH éséyé prézonnen sé jenn manmay-la ki té ka fè Mercury Beach la ?"
La jeune dame éclate alors d'un rire sonore :
"Les Békés n'ont rien à voir avec ça ! Pour une fois, c'est pas eux. La drogue GHB n'a aucun rapport avec le groupe béké que tout le monde connait. Faut pas confondre coco et abricot ! GHB n'a rien à voir avec GBH."
Se grattant le crâne, confus au possible, l'homme demande d'une voix presque timide :
"Kidonk GHB sé ki sa ? An prézon ?"
"Pas vraiment !... C'est, disons, une drogue. Quand on la glisse dans votre boisson, vous perdez pied, vous ne voyez pas la réalité et on peut faire tout ce que l'on veut de vous. C'est pourquoi on la surnomme la drogue du violeur."
Final de compte, le bus arrive à l'arrêt. Les passages, qui n'avaient prêté aucune attention à la conversation entre le sexagénaire et la quadragénaire, s'empressent d'embarquer. L'homme saisit soudain cette dernière par le bras :
"Ki koté yo ka vann sa, ti madanm ?"
Elle le repousse vivement et monte s'asseoir :
"Ay chié ba'w, misié-mwen !"
A défaut d'être assidu, je suis un lecteur régulier de ce site ainsi que de feu son prédécesseur. Lire la suite
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