Martinique : boycotter le carnaval 2025 ?

   Frantz Fanon, dont des imposteurs de tous bords__oui, de tous bords__s'apprêtent à fêter le 100è anniversaire de la naissance, avait entièrement raison lorsqu'en 1960, il écrivait :  

   "En Martinique, il y a plus de pantalons que d'hommes !"

   Jamais cette formule assassine ne s'applique mieux qu'en ce début d'année 2025. En effet, si ce pays, enfin, disons plutôt ce territoire, était peuplé d'un tant soit peu d'hommes, d'hommes-à-deux-graines, on y boycotterait le carnaval. Ne serait-ce déjà que par respect pour les 127 entreprises pillées ou incendiées (parmi lesquelles 125 appartiennent à des Negs) et les 1.300 et quelques chômeurs à temps partiel ou complet, tous des Negs, que ces destructions à répétition ont entrainés. Mais aussi plus largement pour protester contre la véritable prise en otage par des racailles négropos de la scène politique et sociale martiniquaise. Car enfin de quels droit ces gens se sont-ils permis de surgir de leurs banlieues françaises pour nous donner, à nous Martiniquais, des leçons ? 

    Ca sort, en effet, de Trifouillis-les-Oies ou de Hazebrouk et ça vient nous gueuler au visage : "Les politiciens martiniquais sont tous des nuls ! Les syndicalistes martiniquais n'ont jamais rien foutu ! Les artistes et les intellectuels martiniquais sont des planqués ! Nous, on vient d'Alsace-Lorraine et des Côtes-du-Rhône et on vous montrera ce qu'il faut faire pour que les prix soient identiques des deux côtés de l'Atlantique !". Or, trois éléments ont permis à ces gens qui cherchent à nous faire la leçon de s'imposer depuis des mois :  

    . la lâcheté de notre classe politique et syndicale laquelle au lieu de rappeler haut et fort tous les combats menés non seulement depuis 1946 mais depuis 1848__combats semés de combattants qui souvent tombaient sous la mitraille (Grève du François en 1901, Décembre 59, assassinat d'André Aliker, Février 74 etc...) soit étaient victimes de la répression coloniale (étudiants de l'OJAM arrêtés en 1958 et emprisonnés en France, nomination en France de fonctionnaires martiniquais de gauche exerçant en Martinique etc.), classe politique et syndicale donc qui au lieu de rappeler tout cela s'est enfoncée la tête dans le sable ou s'est mise à flatter le Mouvement des Aligneurs de Prix sur la Métropole. Voire pour certains à soutenir ses macaqueries afro-caribéennes dans l'espoir que cela provoquerait la Révolution dont ils rêvent depuis des lustres. 

   . la saloperie d'une grande partie de nos Békés blancs et aussi Békés de couleur (non, les centres commerciaux de Place d'Armes, de la Galleria et du Rond-Point n'appartiennent pas à un Béké blanc !) qui avait été déjà avertie grâce à la grande grève d'un mois de février 2009 qu'elle "foutait du fer" sur les prix mais qui n'en a tenu aucun compte pendant les 15 années qui ont suivi. Aucun compte ! Elle avait alors fait mine de baisser les prix sur les produits dits "de première nécessité", sur la pression des syndicats, mais s'était vite rattrapée sur tous les autres produits. La même chose risque de se reproduire aujourd'hui d'ailleurs suite aux accords avec la grande distribution signés à la CTM sur la baisse des prix sur 6.000 produits. Cela se résume à ça : je t'enlève 20 centimes sur la boite de petits pois ou le kilo de tomates et je t'ajoute ni vu ni connu 80 centimes sur les nappes ou la machine a café.

   . l'utilisation de cet instrument de crétinisation massive que sont les réseaux sociaux, en particulier Tik Tok, qui empêche toute forme d'analyse un tant soit peu approfondie au profit de slogans débiles : "On exige un préfet noir élu par les Martiniquais !", "On exige que les maires ferment les mairies sinon on viendra les fermer nous-mêmes", "La souveraineté c'est la majorité ethnique au pouvoir", "On veut vivre comme les Français des Côtes du Rhône" etc... Tout ceela sans jamais définir une perspective claire c'est-à-dire une perspective politique quelle qu'elle soit.

    Pour ces trois raisons, les Martiniquais (es) qui ont un minimum de respect d'eux-mêmes devraient BOYCOTTER le carnaval 2025 car si jadis Aimé Césaire nous mettait en garde contre "le carnaval des autres", désormais c'est notre propre carnaval qui devrait nous faire honte.

   L'indépendance, négociée sans haine avec la France, devrait être notre seule et unique boussole.