Arrêté en octobre 2021 au Myanmar, puis condamné à mort, pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant le coup d’État du 1er février 2021, l’écrivain Kyaw Min Yu a été exécuté par la junte militaire. Connu sous le nom de plume Jimmy Ko, l’auteur de 53 ans avait consacré une grande partie de sa vie à l’opposition aux dictatures de son pays. Il aura passé en tout près de 21 ans en prison, à l’instar d’Aung San Suu Kyi, également longtemps emprisonnée, et dont il a été un compagnon de route.
Interpellé le 24 octobre 2021 à Rangoun, il a été condamné à mort en janvier 2022 pour avoir « incité à la rébellion » avec ses publications sur les réseaux sociaux. Il était visé par un mandat d’arrêt depuis le mois de février 2021. Avec lui, trois autres prisonniers ont également été exécutés, dont le rappeur Phyo Zeya Thaw, lui aussi militant pro-démocratie. Les deux détenus avaient fait appel du jugement, sans succès.
Un appel à la communauté internationale
Ancien responsable du groupe 88 Generation Students, qui milite contre la junte militaire, Kyaw Min Yu était devenu une figure de l’opposition au pouvoir du général Ne Win, lors du soulèvement d’août 1988 qui a révélé Aung San Suu Kyi. Il avait alors 19 ans et les militaires étaient à la tête du pays depuis 1962. En 1988, Kyaw Min Yu avait été arrêté pour ses activités de dissidence, jusqu’en 2005, passant au total 21 ans derrière les barreaux.
Son décès est le résultat « d'un meurtre éhonté », décrit son épouse, Nilar Thein à Radio Free Asia. Cette dernière, également activiste, aura, comme son mari, fait de la prison en 2008, un an après que Jimmy soit retourné derrière les barreaux en 2007, dans le cadre des manifestations de la « révolution de safran ». Le couple avait eu une fille seulement quelques mois avant l’incarcération de ce dernier. Les deux retrouveront la liberté en 2012, grâce à une amnistie générale, fruit de la partielle démocratisation du régime.
En réaction à cette révoltante nouvelle, plusieurs voix se sont déjà élevées, dont celle de Liesl Gerntholtz, directrice du Centre pour la liberté d'écrire Barbey, au sein de PEN America : « C’est un acte de brutalité indescriptible, un acte odieux. Nous nous joignons à leurs familles et au peuple du Myanmar pour pleurer la perte dévastatrice de ces artistes-activistes ce matin. » Et d’ajouter : « La junte devra en répondre non seulement devant la communauté internationale, mais aussi devant son propre peuple. Et la population civile a montré qu’elle ne cédera pas facilement à la tyrannie. »
Après avoir salué le courage d’un homme exemplaire, « défendant la liberté d’expression et la démocratie », elle en appelle à une réaction ferme de la communauté internationale contre les actions répréhensibles de l’armée « pour sauver la vie des futurs militants ».
Selon un classement réalisé en 2021 par PEN America, le Myanmar est classé troisième pays du monde qui emprisonnent le plus d’écrivains et d’intellectuels. La junte militaire, depuis le coup d’État de début 2021, s’est également rendue coupable d'autres crimes, dont les morts de plusieurs auteurs au cours de manifestations.
Récemment, le gouvernement a aussi fait fermer trois maisons d’édition, dont une pour la publication d’un livre évoquant le génocide des Rohingyas.
Photographie : Kyaw Min Yu, via Facebook
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite