..."Sakré vakabòn ki ou yé !" ont lancé des manifestants à une journaliste de MARTINIQUE la 1è qui faisait juste son travail l'autre soir sur le boulevard de La Levée (ou De Gaulle pour les intimes).
Pour nos lecteurs qui ne sont pas antillais et qui ne connaissent donc pas l'idiome local, "co-officialisé" ou presque (interdit de rire !), cette insulte signifie "Espèce de sale pute !". Cette journaliste couvrait donc avec une confrère la manifestation de soutien, qui s'est déroulée devant le Palais de Justice de Foyal, à un citoyen qui s'estime dépossédé de ses terres. Pas par un Béké pour une fois, mais par un parent à lui qui, avec la complicité d'un notaire (dixit le réclamant), a/aurait vendu celles-ci à des particuliers, Antillais et Métros, qui y ont construit des villas.
Que sa cause soit juste ou pas ne justifie pas le refus de certains manifestants de permettre à cette journaliste et à sa consoeur de faire leur boulot qui est d'informer les Martiniquais. Qu'ils refusent d'être interviewés est leur droit le plus absolu mais s'agissant d'une manifestation publique, ils ne peuvent pas empêcher qu'on les filme. A voir les dizaines de téléphones portables qui filmaient tranquillement la scène, on se rend compte qu'il s'agit ni plus ni moins d'une agression à caractère machiste. Car si cette chaine de télé avait dépêché ce soir-là un et non une journaliste, aucun manifestant ne lui aurait lancé "Sakré dékatjè ki ou yé !". Le terme de "dékatjè" étant l'équivalent masculin de "vakabòn".
Etonnament cette journaliste, qui par ailleurs s'était présentée par deux fois aux élections territoriales (en 2015 et 2021) sur une liste proche des "Insoumis" de Mélenchon, a tenu tête à ses insulteurs et a riposté en les traitant de "dictateurs" avec un courage qui mérite d'être souligné. Non, elle n'a pas battu en retraite, elle n'a pas fermé la bouche, mais les a affrontés. Woulo-bravo ! pourrait-on dire puisqu'elle s'est comportée en mal-fanm.
Sauf qu'elle et les adhérents de son mouvement, tout comme d'autres mouvements souverainistes ou d'extrême-gauche n'ont toujours pas compris que s'il ne faut rien laisser passer à la caste békée, à la bourgeoisie nègre et mulâtre et aux "Métros" suprémacistes, il faut en faire exactement de même avec le lumpen, la racaille, qui sévit dans la conurbation Schoelcher/Fort-de-France-Lamentin."Il s'agit de jeunes révoltés", disent certains complaisamment. Sauf que les jeunes agriculteurs de Basse-Pointe ou de Rivière-Pilote, les jeunes électriciens, plombiers, petits commerçants, marins-pêcheurs etc...de Trinité, du Diamant, du Carbet, de Vauclin, du St-Esprit, de cette trentaine d'autres communes, se bat au quotidien pour garder la tête hors de l'eau. Elle ne compte pas sur le RSA ou les trafics illicites.
Cette vakabonnajri récurrente dans le triangle schoelchéro-foyalo-lamentinois ne peut donner libre cours à ses exactions (oui, c'est le terme qui convient car l'autobus qui a été incendié se trouvait à deux pas d'une...station service dont on imagine les dégâts humains et matériels que son explosion aurait causés) que parce qu'il n'existe pas d'AUTORITE MARTINIQUAISE comme il existe une autorité barbadienne, saint-lucienne, grenadienne, antiguaise ou cubaine.
Sinon qu'on ne vienne pas nous chanter que cette vakabonnajri est due au colonialisme, au capitalisme et bla-bla-bla ! En 1971, Fidel Castro, dans la Cuba communiste, avait été obligé de sévir en faisant adopter une loi qui disait ceci :
"Tout homme sans emploi, âgé de dix-sept à soixante ans (à l'exclusion des étudiants), peut être condamné au travail forcé pour une durée de six mois à deux ans. Les désœuvrés seront astreints à travailler dans des " centres de rééducation ". Dans le cas où leur lâche se situerait à l'extérieur du camp, ils devront le regagner le soir. Les travailleurs ayant quitté leur emploi pendant plus de quinze jours sans justification pourront également être condamnés à des séjours d'un an dans un camp de rééducation.Toujours aux termes de la nouvelle loi, le public et les organisations ouvrières sont invités à signaler les clochards et les désœuvrés aux autorités".
Seul un pouvoir martiniquais pourrait mettre fin à cette vakabonnajri que, dans la langue favorite des blogs irresponsables qui soutiennent cette dernière, on pourrait traduire par "chienlit".
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Commentaires
Je dérobe ,donc je "lutte".
MAMDIARRA DIAWARA
13/03/2024 - 09:53
Comme si brûler des bus ou dévaliser un magasin de pièces-motos était un acte de "résistance".Pfff!!!!D'autant que ces autobus brulés manqueront à l'appellors des déplacements du petit peuple ..celui dont des idéologues proches de ces casseurs se disent proches !!!Excusez-moi ,mais vouloir à tout prix acquérir des pièces-motos marque plus une soumission à la société consumériste
dont on s'accapare des objets-symboles,qu'à une prétendue "lutte" contre celle-ci !!!