La poétesse cubaine Nancy Morejon éjectée de la présidence du Marché de la Poésie de Paris

   Motif ? Elle est un soutien très important du régime castriste et dirige le journal de l'Union des Ecrivains Cubains. 

   Ouais...

   Sauf que les Occidentaux n'ont aucune leçon de démocratie à donner à quiconque. Aucune ! Les multiples interventions militaires françaises en Afrique et dans le monde arabe, celles des Etats-Unis en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, en sont la preuve par neuf. A la certes condamnable invasion de l'Ukraine par la Russie, il convient de de mettre en parallèle les invasions du Guatemala, de Saint-Domingue, de la Grenade, de l'Irak, de la Lybie, les opérations armées au Tchad, au Mali, en Côte d'Ivoire, en Centre-Afrique. 

   De plus, pour une Noire comme Nancy Morejon, le régime castriste est indéniablement celui qui dans le monde a lutté le mieux contre le racisme. Sans parvenir à l'éradiquer totalement bien évidemment. Mais la police cubaine n'abat pas des jeunes noirs à tous les coins de rue comme c'est le cas aux Etats-Unis et il n'y a pas de Georges Floyd cubain. Dans les prisons cubaines, les Noirs ne représentent pas 54% de la population carcérale comme aux Etats-Unis, pays où ils ne forment pourtant que... 12% de la population (contre 47% à Cuba). 

   L'éviction de Nancy Morejon de la présidence de cette manifestation est donc rien moins qu'une HONTE !

 

https://actualitte.com/article/111984/auteurs/la-poetesse-cubaine-nancy-morejon-embarrasse-le-marche-de-la-poesie?fbclid=IwAR1LI3QofdULYZ-iQXWjV23V_5RGJAazGlSyhDjsBPV8_wbzvm6w1Mxddeo

La poétesse cubaine Nancy Morejón embarrasse le Marché de la Poésie

Le 40e Marché de la Poésie ouvrira ses portes Place Saint-Sulpice, à Paris, le 7 juin prochain. Cette édition, centrée sur les nations des Caraïbes, avait confié sa présidence d'honneur à la poétesse cubaine Nancy Morejón, officière de l'ordre des Arts et des Lettres depuis 2013. Mais les prises de position de cette dernière, notamment son soutien de la dictature cubaine, ont obligé l'organisation à revoir son programme.

Poète, essayiste et traductrice née en 1944 à La Havane, Nancy Morejón a étudié la littérature française à l'université de La Havane, et a traduit vers l'espagnol de nombreux auteurs caraïbéens, dont Aimé Césaire et Édouard Glissant. 

Autant dire que son choix en tant que présidente d'honneur du 40e Marché de la Poésie n'était pas un hasard. Officière de l'ordre des Arts et des Lettres depuis 2013, elle incarnait un trait d'union entre l'événement littéraire et les nations des Caraïbes qu'il voulait mettre en avant.

Une « complicité » avec la dictature ?

Lorsqu'il apprend la participation particulière de Nancy Morejón au Marché de la Poésie, l'universitaire, écrivain et journaliste cubain Jacobo Machover, né à La Havane en 1954 mais exilé en France depuis 1963, se dit « consterné ».

Je préfère attribuer cette décision à l’ignorance des responsables plutôt qu’à une complicité affichée avec les autorités culturelles du régime dictatorial de Cuba, le pays où je suis né et dont je suis exilé.

 

– Jacobo Machover, Lettre ouverte au Marché de la Poésie

L'auteur poursuit, dans une lettre ouverte, la qualifiant de « complice et [...] propagandiste active du régime castriste, en place depuis plus de 64 ans ». « Il est parfaitement incongru de lui attribuer la présidence d’honneur du Marché, une manifestation culturelle qui est aussi une affirmation de la liberté d’expression dans le monde. Sa réputation et son image en seraient considérablement ternies », souligne-t-il encore.

Révolution et liberté d'expression

Pays longtemps isolé — et marqué par un embargo américain de grande envergure —, Cuba se caractérise notamment par son régime à parti unique, où le président Miguel Díaz-Canel, élu pour en 2019, a été réélu en avril dernier avec 97,66 % des voix de l'Assemblée nationale du pays.

Dans ce contexte, Nancy Morejón est présentée par Jacobo Machover comme une autrice consensuelle avec le régime, « directrice de la revue Unión, l’organe de la très officielle Union des écrivains et artistes de Cuba, qui n’admet dans ses rangs que les intellectuels qui font allégeance au pouvoir et dont tous les dissidents et éléments critiques sont impitoyablement exclus ». La poétesse présida elle-même l'Union, de 2008 à 2012.

Le PEN Club français a emboîté le pas à l'auteur cubain, dans un message du président, Antoine Spire, adressé aux organisateurs du Marché de la Poésie.

De tous côtés les Cubains que nous avons consultés nous confirment que depuis des années [Nancy Morejón] soutient avec force non seulement la politique des autorités de son pays qu’elle a même signé à Cuba plusieurs textes que nous avons en mains qui affirment qu’il n’y a pas de répression dans l’île. Elle stigmatise même nombre de ceux qui au nom de la liberté d’expression ont pris parti contre le gouvernement cubain. 

 

– Antoine Spire, président du PEN Club français

Rappelons que, depuis 1997, il existe un PEN Club des écrivains cubains en exil, dont le siège se trouve à Miami, point d'entrée historique des Cubains exilés aux États-Unis. Le poète Luis de La Paz, président de l'organisation, expliquait en 2022 : « Notre organisation répond aux statuts du PEN international des écrivains, mais ces 25 dernières années, nous avons dû lutter contre une agressive campagne du gouvernement cubain : il nous qualifie d’écrivains de “seconde classe”, d’organisation politique et d’être financé par la CIA ainsi que le gouvernement américain. »

Pressions et rumeurs

Dans un message diffusé ce mercredi 31 mai, les organisateurs du Marché de la Poésie annoncent renoncer à l'attribution de la présidence d'honneur à Nancy Morejón, « [a]fin de couper court aux pressions, rumeurs et tentatives exercées à ce jour — de part et d'autre [...] ».

Vincent Gimeno-Pons, délégué général du Marché de la Poésie, cite auprès d'ActuaLitté la signature de Nancy Morejón au bas d'une pétition datant de 2003. Cette dernière s'adressait à des auteurs et artistes cubains exilés, qui s'étaient manifestés contre une vague de condamnations visant 75 dissidents, et l'exécution de 3 jeunes Cubains après une prise d'otage ratée afin de quitter l'île.

Par ce texte, les auteurs déploraient que les positions servaient « la grande campagne qui cherche à nous isoler et à préparer le terrain pour une agression militaire de Cuba par les États-Unis ». 

« On ne peut pas être contre la peine de mort chez nous, sans l’être partout dans le monde, quel que soit le régime », souligne le délégué général de l'événement poétique français. Le Marché de la Poésie envisage malgré tout de maintenir une intervention autour de la poésie de Nancy Morejón, mais reste sans nouvelles de sa part.

Une « haine maladive »

Côté cubain, l'annulation de la présidence d'honneur est copieusement critiquée, en premier lieu par l'Union des écrivains et artistes de Cuba. « Ceux qui se rangent aux côtés de la haine et de la répression ont fait pression sur les organisateurs du Marché de la Poésie afin que Nancy perde son statut de présidente d'honneur, un rôle qui rendait justice à une œuvre poétique de dimension internationale », a ainsi souligné Alberto Marrero, président de l'Union.

Plusieurs membres de l'organisation ont fait part de leur soutien à la poétesse, et le ministère des Affaires étrangères cubain lui-même s'est exprimé sur le sujet, dénonçant « les actions fascistes menées contre les représentants de la culture nationale ».

La culture cubaine, qui subit l'impact du blocus économique inhumain et illégal, est porteuse de messages de paix, de dialogue et de tolérance. Elle rejette la barbarie, la haine et la violence que les intérêts monopolistes impérialistes tentent d'imposer, depuis les États-Unis et par certains de leurs alliés.

 

– Le ministère des Affaires étrangères cubain, le 1er juin 2023

Interrogés, les organisateurs du Marché ne souhaitent pas entretenir une « polémique inutile, face à des accusations qui n’ont aucun sens ».

Photographie : Unión de Escritores y Artistas de Cuba-UNEAC, via YouTube

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Commentaires récents

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    FARCEURS

    Albè

    24/11/2024 - 08:31

    Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite

  • Jean Crusol : "Première tentative d'un gang du narcotrafic de s'imposer dans le paysage politique et social de la Martinique"

    Albè , mon cher, peut-on mettre...

    Frédéric C.

    23/11/2024 - 23:38

    ...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite

  • Kréyolad 1052: Polo chanté

    Jid, sa vré! Sé lè on mizisiyen ka mò...

    Frédéric C.

    23/11/2024 - 20:10

    ...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite

  • "Local", "Traditionnel", "Typique", "D'Antan" "Territoire" et autres euphémismes

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    Frédéric C.

    23/11/2024 - 15:38

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    Veyative

    21/11/2024 - 05:55

    ce sera très drôle! Lire la suite