En 1958, la FIFA a sanctionné l'équipe nationale marocaine, solidaire de l'Algérie, et l'a suspendue pendant un an, après avoir disputé un match contre l’équipe de football du Front de libération nationale algérien. La sanction avait empêché les Marocains de participer pour la première fois à la Coupe d'Afrique des Nations.
En 1957, le Front de libération nationale en Algérie décide de créer des organisations affiliées, dont une «équipe nationale algérienne de football» pour contribuer à promouvoir la révolution algérienne. Pour le Front de libération, le sport est vu comme un outil de lutte de par sa popularité au niveau mondial.
La tâche de sélectionner les joueurs a été confiée à Mohamed Boumezrag, qui était le directeur de la Ligue régionale algérienne de la Fédération française de football, et a commencé à travailler dans une clandestinité complète. Les Français ont alors été surpris par le départ d’éminents joueurs algériens actifs dans des clubs français vers la Tunisie, où le gouvernement provisoire algérien était installé.
Le gouvernement français n'acceptant pas la situation, la Fédération française de football tente alors de récupérer les joueurs en fuite, dont Rachid Mekhloufi et Mustapha Zitouni, qui étaient à l’époque parmi les stars les plus en vue de l'équipe de France, qui devait prendre part à la Coupe du monde 1958 en Suède.
Après une forte pression, la FIFA a annoncé que toute équipe qui affrontera celle de l'Algérie «non reconnue» sera expulsée des finales de la Coupe du monde.
Après cet aflux des joueurs algériens en Tunisie, il a été décidé d'organiser un tournoi portant le nom de la militante algérienne Djamila Bouhired. Le Maroc et la République arabe unie (Syrie et Égypte) ont été alors convoqués, pour participer aux côtés de la Tunisie et de l'équipe du FLN. Cependant, l'équipe nationale de la République arabe unie, de peur des menaces de la FIFA, a finalement fait faux bon en n'allant pas décidé de ne pas se rendre en Tunisie et de ne jouer aucun match contre celle du FLN.
Le Maroc sanctionné par la FIFA
Après le match d'ouverture qui a opposé l'équipe algérienne à son homologue tunisienne, qui s'est soldé par une victoire des Algériens par cinq buts à un, l'équipe marocaine a été la deuxième à affronter l'équipe du FLN de son histoire, le 9 mai 1968.Le match s'est soldé par une victoire des Algériens par deux buts à un.
La Fédération française de Football a augmenté sa pression sur la FIFA, qui a fini par sanctionner les Lions de l’Atlas par un an de suspension de tout match international, sous prétexte que le Maroc a joué contre une équipe «non reconnue par la FIFA ou la CAF». La partie marocaine a accepté ces sanctions avec satisfaction.
Dans une vidéo sur le sujet, Moncef El Yazghi, membre du Centre marocain d'études et de recherche dans le domaine du sport, raconte que le roi Mohammed V, informé de la possibilité d’une sanction de l’instance footballistique, a déclaré : «Si la FIFA ne se contente pas de deux ans, elle peut imposer quatre ans si c'est pour l'Algérie».
A cause de cette suspension, l'équipe marocaine n'a pas pu participer pour la première fois de son histoire à la Coupe d'Afrique des nations en Egypte en 1959. Les Marocains avaient pourtant de grandes chances de remporter le titre, puisque seules trois équipes y participaient : l'Egypte, l’Éthiopie et Soudan.
Un soutien indéfectible malgré les sanctions de la FIFA
Malgré les sanctions de la FIFA, le royaume n'a pas renoncé à soutenir l'équipe nationale algérienne. Il l'a d’ailleurs invitée à venir au Maroc et à organiser des matchs avec les équipes nationales. Le 13 novembre, l'équipe du FLN est ainsi arrivée à Rabat et a reçu un grand accueil populaire et une réception officielle. Elle affronte alors des équipes des ligues régionales de football au Maroc.
Le 18 novembre 1958, l'équipe du FLN rencontre celle de la ligue du Grand-Casablanca de Football, lors d'un match suivi par le roi Mohammed V et un large public. Le 21 novembre, elle a affronté les joueurs la ligue du Gharb de football (Rabat), lors d’un match suivi par le Prince Moulay Abdallah et la chanteuse algérienne Warda. L’équipe du FLN a disputé d'autres matches avec des équipes locales.
Au cours de cette tournée, les matchs ont servi à récolter des fonds pour soutenir la révolution algérienne et son équipe nationale. Deux ans après sa création, l’équipe algérienne accueillera Abdellah Settati, né à Settat d’un père algérien et d’une mère marocaine et qui avait auparavant joué pour les clubs casablancais (RAC et Wydad) et le club de Bordeaux en France.
Ainsi, le Maroc a joué un rôle important dans le lancement de cette équipe, qui a également disputé des matchs en Europe de l'Est, avec comme but de sensibiliser sur la révolution algérienne et de mobiliser des soutiens en sa faveur.
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite