Dans son nouvel ouvrage, Raphaël Confiant explore le mystère qui plane autour de Jeanne Duval, la muse ténébreuse du poète Charles Baudelaire. Qui était cette femme, sans qui Baudelaire ne serait peut-être pas devenu "le plus grand poète de l'univers", ainsi qu'aimait à le qualifier sa compagne ?
Pour la postérité, le nom de Jeanne Duval reste lié à celui de Charles Baudelaire. Apprentie comédienne ou fille de joie, muse ou diablesse, qui était vraiment celle qui traversa la brève existence du poète, enchanta sa plume et le plongea dans les tourments de l’amour et de la passion ? Qui était Jeanne Duval, venue des îles d’Amérique ou de l’océan Indien, ou peut-être du pays des Maures, et qui fit découvrir à Baudelaire un monde insoupçonné de sensualité et d’exotisme ? Un monde encore plus singulier que celui offert par le chanvre indien et l’opium dont l’auteur des Fleurs du mal faisait une consommation déraisonnable…
C’est cette passion torride, délétère et sublime que nous raconte Raphaël Confiant dans un roman foisonnant émaillé de vers célèbres. Jeanne est un élément transgressif qui force le poète à sortir des canons d'écriture de la poésie française. Le poète serait-il devenu le Baudelaire que l'on connaît sans elle ? Des pavés parisiens de l’île Saint-Louis jusqu’aux îles Mascareignes, en passant par Saint-Domingue devenue Haïti et la Belgique, sa plume alerte nous entraîne sur les traces du poète français, auprès duquel évoluent tous les grands artistes de ce XIXe siècle flamboyant, Nadar, Dumas, Lamartine, Flaubert, Manet, Delacroix, Nerval, Gautier, et bien d’autres.
Raphaël Confiant vit en Martinique où il est né. Il est l’un des chefs de file du mouvement littéraire de la créolité et l'un des coauteurs de l'essai "Eloge de la créolité" écrit en collaboration avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau (éditions Gallimard). Il est aussi l’auteur de nombreux romans, notamment le Bataillon créole, Madame Saint-Clair, Reine de Harlem et Grand Café Martinique.
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Réalisation : Jean-Luc Benzimra
Graphisme et Animation : Joël Cimarron
© France Télévisions 2021
Rue de la Femme-sans-Tête, dans un appartement modestement meublé quoique plutôt grand, va et vient une créature enjuponnée, le cou cerclé d'or et les oreilles poinçonnées d'argent que le voisinage prétend folle, non pas à lier, mais de folie douce puisqu'il lui arrive de chantonner avant le petit matin, faisant ainsi s'escamper les chats de gouttière, des mélopées déchirantes de son pays natal, cela dans un idiome qui semble parfois avoir quelque teinture de français mais que l'on a grand mal à déchiffrer. Sa haute, très haute taille, jure avec le nom de sa rue, et l'obscur de son teint n'a de cesse d'étonner. Hiver comme été, il demeure le même !
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite