Les révolutionnaires anti-radars de l'île aux fleurs

   Il existe deux façons de se rendre compte que les Martiniquais (es) roulent trop vite. Beaucoup trop vite. Mis à part l'utilisation des radars évidemment...

   D'abord, faites l'expérience de marcher à pied pendant dix minutes dans tel ou tel quartier d'une agglomération un tant soit peu peuplée (Foyal, Lamentin, Schoelcher, Robert etc.). Non pas au centre-ville ou au centre-bourg mais bien dans un quartier, sur les trottoirs desdits quartiers. Vous ressortirez complètement effrayés par cette expérience que vivent pourtant quotidiennement ces milliers de Martiniquais qui ne possèdent pas de voiture. Là où il aurait fallu rouler à 30 ou 40km/h, les automobilistes foncent à...60 ou 70km/h ! Et ça sur des routes étroites, souvent pleines de tournants ou virages. Vous, le malheureux piéton, vous avez le sentiment, vous qui marchez au pas normal d'un être humain, soit 5km/h, que ces bolides vont vous écrabouiller tout net.

   Cela arrive, parfois, hélas ! Telle cette dame qui, après une quarantaine d'années Bumidomiennes en France, était revenue passer sa retraite, une retraite bien méritée dans son pays natal, et qui pratiquait son footing matinal au quartier Ravine-Vilaine. Il n'était même pas encore 6h du matin qu'un abruti roulait déjà à 80km/h et avait perdu le contrôle de son véhicule à la sortie d'un rond-point. La retraitée, qui croyait pouvoir enfin profiter de sa terre natale, n'a désormais plus que la vie éternelle devant elle.

   Qui n'a jamais marché sur le trottoir d'un quartier urbain martiniquais n'a aucune idée de la manière délirante avec laquelle ses compatriotes conduisent.

    Mais il existe une deuxième façon, plus amusante de s'en rendre compte : véhiculer un Nord-Américain. Un Américain ou un Canadien. Blanc, Noir, Asiatique, Latino ou n'importe lequel d'autre. Tous auront la même réaction d'effroi, en seront tétanisés, se recroquevilleront sur leur siège, verront une sueur subite perler à leur front. 10 minutes avec l'un d'eux sur notre soi-disant "Autoroute" et ils se demanderont pourquoi ils ont eu l'idée farfelue de visiter cette ile où la plupart des conducteurs se croient sur un circuit automobile alors que ses routes seraient justes des sentiers en Amérique du Nord.

    Tout ça pour dire que les types qui brûlent nuitamment des radars, ces "révolutionnaires" anti-radars, ne sont que des abrutis. 

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