Ce samedi 09 juillet, la rencontre de 13 autrices et auteurs martiniquais et guadeloupéens à la nouvelle librairie CULTURA de la zone de Californie (Fort-de-France) a été émaillé par un incident violent qui a indigné les auteurs et stupéfait le nombreux public présent : un activiste s'en est pris à Emmanuel de REYNAL, auteur béké martiniquais (lequel a co-écrit un livre avec l'auteur guadeloupéen Steve GADET) et lui a tout simplement craché au visage après l'avoir invectivé.
L'ouvrage que De REYNAL et GADET dédicaçaient a pour titre "Dialogue improbable entre un afro-descendant et un béké" et est publié chez Caraibéditions. Il a connu un certain succès auprès des médias de l'Hexagone où les deux auteurs ont fait dernièrement une tournée promotionnelle. On peut penser ce que l'on veut de cet ouvrage, on a parfaitement le droit de le critiquer ou de le trouver inapproprié, mais est-il admissible que l'on vienne cracher au visage de l'un des auteurs en pleine séance de dédicaces, un samedi après-midi, au moment où la librairie était bondée ?
Pour notre part, nous considérons cet acte comme étant inadmissible d'autant qu'il provient très probablement d'une personne qui ne lit jamais de livres et est droguée aux réseaux sociaux. Elle espérait sans doute faire le buzz mais aucune des personnes ayant assisté à l'agression n'a jugé utile, ni les auteurs ni le public, d'immortaliser cet acte ô combien révolutionnaire sur son portable et dans la seconde qui suivait, de le diffuser sur ces éminents outils de culture que sont WhatsApp, Instagram, Facebook ou Tik-Tok. N'eut été donc le présent article personne n'en aurait entendu parler !
Ceci dit il est clair que les rares Békés qui tentent de faire un pas vers les "Neg" ou cherchent à établir un dialogue avec ces derniers paient pour la grande majorité d'entre leurs congénères comme par exemple ceux qui ont assigné le site-MONTRAY KREYOL et d'autres sites martiniquais devant le Tribunal correctionnel de Fort-de-France le 17 août prochain. Motif ? Avoir publié la photo d'une activiste "métro" (blanche donc !) arborant un t-shirt sur lequel les Békés étaient vivement dénoncés, cela au cours d'une manifestation au cour de laquelle des militants "rouge-vert-noir" bloquaient l'entrée du supermarché Carrefour Dillon, à Fort-de-France.
Au lieu de s'en prendre à la manifestante, ces Békés attaquent en justice pour "racisme" certains médias en ligne qui ont publié la photo de la jeune femme et ne faisaient donc que leur travail !!! Des centaines de photos de manifestations ou de graffitis racistes sont publiés dans la presse hexagonale depuis des décennies et personne n'a jamais assigné aucun journal ni site-web à cause de cela, un blogueur ou un journaliste n'étant évidemment pas un manifestant.
Emmanuel De REYNAL paie donc pour ses coreligionnaires bornés.
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
Commentaires
Séparatisme
OuiNon
11/07/2022 - 09:42
Apparemment, l'activiste ne s'est pas expliqué. Il n'est donc pas possible de connaître ses motivations.
Les auteurs se placent sur le terrain "ethnique", l'un se définissant comme "afro-descendant" et l'autre comme "béké".
Les afro-descendants revendiquent une ascendance africaine. Le terme ne se réfère pas à l'esclavage mais c'est sous-entendu, car la plupart des afro-descendants des Antilles ont des ancêtres qui furent esclaves, ou "esclavagisés". Beaucoup ont aussi des ascendants d'autres origines, notamment européenne.
Les békés sont les descendants des colons européens. Ils n'ont pas d'autre ascendance si ce n'est par alliance avec des "caucasiennes" exogènes.
On parle d'autres catégories "ethniques", comme les indiens, les métros, les syriens, les chinois, les israélites.
Si l'on est capable de distinguer les uns et les autres sans gros risque d'erreur, c'est que des éléments les caractérisent, du moins aux Antilles. Ainsi, un béké est ici aisément identifiable alors que dans l'Hexagone, il est anonyme.
Ces caractéristiques procèdent des origines géographiques, des circonstances de l'arrivée et de l'attitude sociale.
Dans l'attitude sociale, il y a l'ouverture aux autres, notamment sur le plan conjugal ou assimilé. Les catégories citées sont plus ou moins tentées par l'entre-soi conjugal, selon un dégradé.
Ce dégradé va d'une large ouverture chez les afro-descendants au bouclage strict chez les békés.
Si un afro-descendant épouse une "caucasienne", il reste afro-descendant. Si un béké épouse une afro-descendante, il n'est plus béké.
D'une manière générale, la fermeture d'un groupe, quel qu'il soit, que ce soit sur des critères pseudo-raciaux, religieux ou autres, génère des conflits. Quand on parle de "vivre ensemble" en pareil cas, on veut dire vivre côte-à-côte, chacun chez soi, et se développer séparément.