Grand débat sémantique en France pendant que le génocide à Gaza continue

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    La France est le pays des Belles-Lettres, voire même "La République mondiale des Lettres" comme certains l'affirment. 

   Ce pays vénère sa langue (après avoir consciencieusement détruit les autres qui étaient parlées sur son territoire : basque, breton, occitan, corse etc...) et l'article 2 de sa constitution déclare que "Le français est la langue de la République". Ok, c'est compréhensible quoique hautement répréhensible, mais le débat sémantique qui se déroule en France en ce moment, qui fait rage même depuis quelques jours, sur la (pseudo-) différence entre deux mots__"islamophobe" et "antimusulman"__est une HONTE.

    Pourquoi ?

    D'abord parce que pendant que la classe politique et intellectuelle s'écharpe sur l'utilisation de l'un ou l'autre mot, le génocide continue dans le bantoustan de Gaza  où plus de 50.000 Palestiniens ont déjà perdu la vie et l'expropriation de ceux de l'autre bantoustan, la Cisjordanie, ne cesse de s'amplifier. Nous qui ne sommes ni Arabes ni musulmans, nous observons cette guéguerre sémantique avec perplexité et surtout indignation. C'est comme si, s'agissant de nous, on s'employait à distinguer "négrophobe" et "anti-nègre". Du grand n'importe quoi par conséquent ! 

   Mais, il y a pire : alors que l'assassin du jeune Guinée (de 50 coups de couteau) dans une mosquée de La Grande-Combe avait filmé la scène avec son portable et qu'on l'entend clairement crier "Ton Allah de merde !", la plupart des politiciens et des médias occultent cette phrase et nous disent maintenant que l'assassin "était mû par une envie de tuer n'importe qui" !!! Autrement dit que c'est par pur hasard qu'il s'est rendu dans cette mosquée. Pourtant, il n'habitait pas juste à côté d'elle. Il a donc bien fallu qu'il s'y rende et sur son chemin il a bien fallu qu'il croise des dizaines de gens, non ? Pourquoi alors les a-t-il épargnés ? 

   Une fois cette grossière tentative de disculpation avortée, il a bien fallu qualifier le geste de l'assassin et c'est là qu'a éclaté ladite bagarre sémantique : pour l'Extrême-Droite, la Droite et les Socialistes il s'agit d'un geste "anti-musulman" et pour l'Extrême-Gauche un geste "islamophobe". WOUAW ! Quel débat de haute volée lexicographique ! Il faudrait ressuciter Littré, Larousse, Robert et les autres dictionnaristes pour parvenir à le trancher, n'est-ce pas ? 

   Un jeune Noir musulman a été assassiné et la Palestine est ravagée à coups de missiles mais c'est tout ce qui occupe la classe politico-médiatique française !

Commentaires

Ce n’est pas très étonnant. La France officielle...

Frédéric C.

04/05/2025 - 13:35

...a appliqué le "Code Noir" depuis 1684, mais son régime pratiquait déjà des opérations inhumaines dans ses colonies (bp plus que dans sa métropole) comme les déportations de masse, l’esclavage colonial chosifiant, le travail forcé, les rafles, la politique de la Terre brûlée... tout en se parant du titre de "Patrie des Droits de l’Homme", y compris pendant les massacreuses Républiques numéro 2 à 5. C’était déjà TRÈS hypocrite!!! Actuellement, elle soutient Netanyahou tout en sachant ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie... Ce qui ne l’empêchera pas en toutes occasions de prendre des airs de vierge effarouchée pour parler des "espaces de liberté" sans être foutue de regarder en face les crimes de son histoire coloniale... C’est cohérent avec ce qu’en filigrane dit l’article. A ceci près que ceux qui dénoncent haut et fort les crimes israéliens parlent généralement...d’"islamophobie" (avec raison) et...se font traiter systématiquement de..."antisémites". Cherchez l’erreur.

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