Il vaut mieux en rire ! Même si cela n'est pas risible du tout.
En effet, seuls 150 internautes ont suivi la retransmission en direct et gratuite des débats de l'Assemblée de Martinique sur l'évolution institutionnelle (cela sur Youtube) mais 10.000 ont payé 90 euros pour assister au concert, dans l'enceinte du stade de Dillon, d'une chanteuse afropolitaine peu encline de toute évidence à défendre la Négritude avec ses faux cheveux brésiliens qui lui tombent sur l'arrière-train.
Cet affligeant constat ne vise aucunement à pointer du doigt les 30% de Martiniquais qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Il aurait été totalement indécent de le faire. Il vise les autres, tous les autres.
Les 70% s'en contrefoutent donc des débats sur l'avenir de leur île car ils savent pertinemment qu'ils seront consultés en dernière instance. Ce sont eux qui auront le dernier mot ! Comme en janvier 2010 lorsqu'ils avaient rejeté à 80% l'article 74 qui aurait conféré à la Martinique un tout petit début de commencement d'autonomie. Une poussière d'autonomie...Mais, apparemment satisfaits du système en place depuis 1946, ces 70% ne cessent pourtant, en bons "mendiants arrogants" (Aimé Césaire), de ruer dans les brancards. De dénoncer les élus politiques, les intellectuels, le Békés, l'Etat français et le Préfet, les socio-professionnels etc...D'exiger tout et le contraire de tout !
Aucun doute n'est permis : quand viendra le moment où ils seront consultés sur l'évolution institutionnelle, ces 70% voteront exactement comme en janvier 2010.
Seul un psychiatre de la trempe de Frantz Fanon aurait pu analyser ce comportement qu'il faut bien, hélas, qualifier de délirant. Car comment qualifier le vote de 93.000 Martiniquais en faveur du parti raciste et négrophobe de Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles ? Comment un descendant d'esclave peut-il se lever de chez lui le matin, se laver, s'habiller, prendre le bus ou sa voiture pour aller déposer froidement un bulletin en faveur d'un parti dont l'un des objectifs avoué est de chasser les Noirs et les Arabes de l'Hexagone ? Délire collectif, on vous dit !
Comment ont-ils pu refuser le vaccin contre le covid (qui n'était nullement "un remède" mais un moyen d'éviter les "formes graves" de la maladie), refus qui a provoqué 1.100 morts ? Dans une Martinique d'à peine 350.000 habitants, cela n'a causé aucun émoi alors qu'en Israël avec ses 9 millions d'habitants, la mort de 1.200 personnes a conduit ce pays à entamer carrément une guerre ? Signe de notre infantilisme : la France aurait délaré, au début de l'épidémie de covid, qu'elle réserverait le vaccin aux seuls habitants de l'Hexagone et que pour ceux de l'Outremer, on verrait après, qu'aussitôt les "Ultramarins" auraient dénoncé une décision raciste. La France décide au contraire de faire vacciner ces derniers en même temps que les Hexagonaux et voici qu'elle est immédiatement accusée de vouloir "empoisonner les Nègres" !!! Délire collectif, oui...
Comment nombre de Martiniquais ont-ils pu protester contre le projet de la CTM visant à co-officialiser le créole et le français alors que leurs arrière-grands-parents et grands-parents coupaient la canne pour les Békés s'agissant des hommes et amarraient la canne s'agisant des femmes pour ces mêmes Békés, cela sans salaire (période esclavagiste) et pour des lanmonné-kod (salaires de misère) après l'abolition ? Arrière-grands parents qui ne parlaient qu'une langue, une seule langue, à savoir le créole ! Comment expliquer cette véritable hystérie anti-langue créole ? Un tel mépris envers ses ancêtres est sidérant.
Les Martiniquais vont très certainement refuser toute évolution institutionnelle lorsqu'ils seront consultés prochainement alors même qu'ils ne cessent de dénoncer le système en place.
Qu'un nouveau Frantz Fanon se lève et vite afin de décrypter pareils délires !...
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- 265 vues
21/11/2024 - 11:54
20/11/2024 - 20:39
18/11/2024 - 21:21
Commentaires
MI KOUT LABALET...
Albè
20/11/2023 - 18:55
...an tête ! Manman-La Vierge Marie-Tous-les-Saints-di-ciel, tala çé pas an palaviret sèleman, çé an lévé-fessé toubannement.
Frantz Fanon...
Frédéric C.
20/11/2023 - 22:19
...aurait-il été à même de rendre tout cela intelligible? En est-on sûr? 1)Il fit certes une entrée fracassante sur ces questions-là, mais peut-on savoir ce qu'il serait devenu si déjà il était revenu en Martinique après ses études (ce qu'il n'a pas fait)? 2)Et puis psychiatre ou pas, et en dépit de son courage physique (cf 2è GM) et intellectuel (combattit à la fois les idéologies dominantes, Mannoni.... et le marxisme à la sauce Kominform), il s'est parfois trompé sur des choses importantes: Déc 59 en Mque, la libération des femmes via le processus révolutionnaire algérien (ds "L'an 5..."). Pour la période contemporaine, des compétences psychiatriques énormes seraient-elles nécessaires?... Voici + de 40 ans, s'agissant de la "réalité Mquaise", et en dédogmatisant, Glissant parlait de dérèglements psychiques, aboutissant à ce qu'il appelait "délire verbal coutumier": on est aujourd'hui en plein dedans, c'est flagrant quand on récapitule les points évoqués dans l'article. EG parlait aussi d'une tendance à l'irresponsabilité individuelle et collective... Puis il a quitté le pays vers 1978. Comme Fanon. Mais on a déjà là quelques pistes, on pourrait peut-être creuser de ces côtés-là... Sachant que Glissant n'était pas psychiatre. J'ignore si M.Aimé Charles-Nicolas (psychiatre de formation je crois) a étudié ces sujets-là. Peut-être des gens comme Guillaume Suréna (en qualité de psychanalyse) ou André Lucrèce (dans "Antilles, les paroles, les visages et les masques") proposent-ils des quelques pistes, sans être aussi "irruptifs" que Fanon ni avoir sa "trempe"... On n'est pas obligés de faire sans arrêt de Fanon un mythe fantasmatique.
MYTHE FANTASMATIQUE
Albè
21/11/2023 - 07:33
Qui a fait de Fanon "un mythe fantasmatique" comme vous l'écrivez cavalièrement ? Personne ! Simplement la profondeur de ses analyses psychiatriques, très peu connues de la plupart de ses lecteurs parce que publiées dans des revues médicales, est intacte. Conclusion : il ne suffit pas d'avoir lu "Peaux noires, masque blanc" et "Les damnés de la terre" pour s'imaginer qu'on connait la pensée de Fanon et pour se croire autorisé à l'insulter comme vous le faites.
Albè, vous rigolez ou quoi ?
Frédéric C.
21/11/2023 - 10:09
Je n'insulte pas Fanon, je constate qu'il a pu parfois se tromper, ce qui est tout-à-fait humain (si vous connaissez quelqu'un ne se trompant jamais, SVP présentez-le moi, pour qu'il me donne la recette). Je n'ai pas lu que PNMB: les textes que j'ai cités et où il se trompe ne sont pas dans PNMB mais dans "L'an V..." et "Pour la Révolution Africaine" (recueil d'articles parus dans Le Moudjahid). Par ailleurs, il est mort à 36 ans en 1961. Son esprit et son discours serait-il resté aussi acéré et stimulant ? Le "Discours sur le Colonialisme", texte sublime, de référence, a été publié d'abord en 1950: Césaire avait 37 ans. On a vu ce que politiquement il devint en termes d'analyse politique... Qqn a écrit qu'il était fâcheux d'être un "Césairôlatre", je suis d'accord. Mais ce serait tout aussi fâcheux d'être un "fanonôlatre". Il y a aussi des marxolâtres, léninolâtres, mao-olâtres, nenpòtkimounolâtres. Tout cela relève de l'intolérance voire du fanatisme. Maintenant, si on n'a pas le droit d'être critique vis-à-vis d'un penseur militant aussi pénétrant d'esprit et prestigieux soit-il, ne parlons plus de débat ouvert. Et allons-y : Fanon-Ouakbar!!! Je doute que l'intéressé eût avalisé un projet pareil, il ne l'aurait probablement pas validé... J'ai cru déceler dans ses ouvrages post-PNMB des remises en cause implicites de choses écrites antérieurement. Preuve qu'il reconnaissait pouvoir se tromper./ Tout ça pour dire que prier pour que "qqn de la trempe de Fanon" se lève et, en qqs sorte, nous apporte la lumière, est vain. Faisons avec les outils qu'il a pu nous laisser, et creusons nous la cervelle par nous même, au besoin en lisant certains auteurs contemporains dont nous pourrions essayer de conjuguer les éléments d'analyse qui nous paraissent opératoires pour l'analyse des comportements plus ou moins aberrants décrits dans l'article./ Et n'oublions pas qu'à partir de 1955 son horizon principal fut l'Algérie et l'Afrique : il avait laissé la Mque réelle derrière lui. Personne ne pourrait affirmer avec certitude qu'après l'indépendance algérienne il y serait revenu. Il a peut-être évoqué cela avec DB: rien ne dit qu'il aurait effectivement opéré ce "retour au pays natal". N'importe qui peut se dire: "A telle échéance je ferai ceci et cela", puis, l'échéance venue, entamer autre chose. La vie personnelle n'est pas comme un plan septennal à la sauce URSS. Bref!
DE LA TREMPE DE FANON
Albè
21/11/2023 - 10:55
...ne signifie pas "IDENTIQUE" à Fanon ! "De la trempe" signifie du même niveau intellectuel et du même courage. L'article, me semble-t-il, n'appelle pas de ses voeux, un quelconque clone de Fanon. Il n'y a que les chrétiens (même défroqués) et les marxistes (mal repentis) pour croire que l'on ne se trompe jamais. Please, cherchez le sens de l'expression "de la trempe" dans le Larrouse ou Le Robert, comme ça vous arrêterez de délirer.
Albè, j'anticipais sur une réaction de ce genre de votre part...
Frédéric C.
22/11/2023 - 15:14
...et je voulais vous taquiner un peu. J'avais compris ce que vous entendiez par "trempe de Fanon"... Sinon, d'où tenez-nous que les (donc "tous les") marxistes devraient se "repentir"? Vous les mettez tous dans le même sac ? L'exploitation par les gros békés, via la pwofitasyon ou la culture extensive de la banane à l'"aide" du chlordécone, ce n'est pas de l'exploitation de classe, hein ?... Et Samir AMIN, n'avez-vous pas remarqué que c'était un marxiste contemporain, essayant explicitement de "désoccidentaliser" certains aspects du marxisme pour proposer une vision globale des rapports "Nord-Sud", et certains éléments stratégiques?... Allons allons, Albè, se dire "progressiste" et "décolonial" dans un pays du Sud en jetant TOUT Marx par-dessus bord, ce n'est pas sérieux ! Les bourgeoisies parasitaires dirigeant formellement certains pays d'Afrique (Cameroun, Côte-d'Ivoire par ex) ne peuvent pas échapper à une analyse de classes sociales au niveau international. C'est d'ailleurs ce genre de situation qu'avaient tenté de renverser Maurice Bishop (Grenade ; tué en 1983) ou Thomas Sankara (Burkina, tué en 1987). Qu'ils aient été assassinés ne prouve pas que leurs projets n'étaient pas pertinents. Leur renversement prouve au contraire qu'ils gênaient leurs adversaires de classes au niveau planétaire: ils risquaient de "faire école"...
D'OU LA NECESSITE...
Albè
22/11/2023 - 15:22
...d'un penseur de la trempe de Fanon ! Pas un Fanon-bis...
Bèbè! Ou two sirè...
Frédéric C.
22/11/2023 - 18:59
...ou ka fè lafèt èpi mwen ? Tu joues au ping-pong, au yin-yang, ou au tipwen-tikwa?.Ce dernier jeu est dénommé, en France... morpion ? N'avons-nous pas mieux â faire?... Enfin moi, j'arrête là : ces joutes gratuites desservent la réputation, la tenue et la crédibilité de FONDAS, qui est un journal en ligne auquel je tiens beaucoup , tu me suis Compris ?. Arrêtons les kouyonnad : d'autres commentateurs sont + doués que nous 2 réunis pour ça.