Aujourd'hui, en 2022, les "Dikté Kréyol" fleurissent un peu partout à travers la Martinique. Les municipalités déploient toutes sortes de moyens pour les annoncer, les organiser et, le jour venu, les réaliser. Et c'est très bien !
Mais ce n'était pas le cas il y a 24 ans, en 1998 exactement, lorsque la toute première "Dikté Kréyol" de la Martinique fut coorganisée par le GEREC (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créole) dirigée par feu Jean Bernabé et l'association BANNZIL KREYOL dont le responsable était Raphaël Confiant.
A l'époque, il y a 24 ans donc, le créole n'était pas en odeur de sainteté chez les politiques martiniquais, les "nationalistes" ne s'intéressant, eux, qu'au créole oral à travers leurs radio-libres (un mauvais créole oral, en fait !). La première "Dikté Kréyol" fut donc organisée sur le campus de Schoelcher, au Grand Amphi, devenu par la suite Amphithéâtre Michel Louis et c'est l'écrivaine Térez Léotin qui l'ouvrit. A la surprise des organisateurs, il n'y eut plus une seule place de disponible au moment où commença la dictée alors que l'endroit comporte 350 places et la moitié des participants n'étaient pas des étudiants mais bien des personnes de tous horizons.
Sur la photo ci-après, on distingue au premier rang Raphaël Confiant, Hector Poullet (Guadeloupe), Marie-Denise Grangenois et Georges-Henri Léotin. Malheureusement, la manifestation ne fut pas couverte par les télévisions locales pourtant invitées. Seul le quotidien FRANCE-ANTILLES et l'hebdomadaire ANTILLA en rendirent compte.
Les "Dikté Kréyol" qui fleurissent aujourd'hui sont le fruit du travail du GEREC, de BANNZIL KREYOL, du journal GRIF AN TE (1979-82) qui fut le seul journal martiniquais entièrement en créole, de militants comme Daniel Dobat dit Mandibèlè et d'anonymes. Ce travail se poursuivrait, sous la houlette du GEREC, dans les années suivantes pour créer au sein de l'ex-UAG (Université des Antilles et de la Guyane) une Licence, un Master et un Doctorat de Créole à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines du campus de Schoelcher. Avant d'entamer un bras-de-fer avec le Ministère de l'Education nationale afin que soit créé un CAPES de créole (en 2000) et beaucoup plus tard, une Agrégation de créole (2022).
Woulo-bravo ba tout sé moun-tala ! Honneur et respect au Pr Jean Bernabé !
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite