AFFAIRE CEREGMIA : REBONDISSEMENTS DANS LE SCANDALE FINANCIER A L’UNIVERSITE DES ANTILLES

Karl Paolo

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C’est avec ce titre tonitruant qu’est publié, le 15 janvier dernier, sur le site de Guadeloupe la 1ère, relayée par Martinique la 1ère, sous la signature de Sébastien Gilles, un article intitulé :

 

Où en est-on dans l’affaire Ceregmia, du nom de l’ancien laboratoire d’économie de l’Université des Antilles, basé en Martinique et qui, depuis, a changé de nom (MEMIAD) et d'orientation scientifique ?

 

Et de rappeler les faits :

 

Nous sommes en 2015.

Le directeur de l’époque du laboratoire Ceregmia, Fred Célimène, et deux autres enseignants-chercheurs, Kinvi Longossah et Éric Carpin, sont soupçonnés d’avoir détourné des fonds publics, en l’occurrence des fonds FEDER. Ils sont mis en examen pour "détournement de fonds publics, atteinte à la liberté d’accès des candidats dans les marchés publics, recel d’un bien provenant d’un délit, escroquerie en bande organisée et faux en écritures publiques".

La peine encourue pour le premier chef d’accusation est de dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende.

 

Le volet administratif

Cette année-là, le CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) avait infligé une interdiction de cinq ans à Fred Célimène d'exercer des fonctions de direction de laboratoire de recherche à l’Université des Antilles.

La présidente de l’Université des Antilles, Mme Mencé-Caster avait fait appel de cette sanction, qu’elle jugeait trop clémente.

 

Le CNESER avait alors prononcé la révocation de l’enseignant en juin 2016.

 

En novembre 2017, écrit le journaliste de Guadeloupe la 1ère, « le Conseil d’État avait annulé ce jugement pour des erreurs de droit commises par le CNESER, …, sommant l’État de régulariser la situation administrative de Fred Célimène pour cette période. Cela implique notamment le paiement de ses salaires non versés ».

 

Corrigeant le tir, en septembre 2018, le CNESER révoquait à nouveau Fred Célimène. Ce dernier se pourvoyait en devant le Conseil d’Etat mais voyait son recours avait été rejeté en novembre 2019.

Le décret présidentiel notifiant sa radiation des cadres avait donc été publié en 2020.

 

Jusque-là, rien à dire !

 

C’est après que les choses se gâtent.

Pour des raisons connues de lui seul, l’intrépide journaliste de Guadeloupe la 1ère affirme qu’en raison, je le cite, « des approximations qui ont émaillé cette longue instruction, entamée en 2015 sous la présidence de Corinne Mencé-Caster », la radiation des cadres de l’enseignement supérieur de Fred Célimène, définitivement prononcée par décret présidentiel en août 2020, a, depuis, fait l’objet d’une annulation partielle par la plus haute juridiction administrative française, le Conseil d’Etat, statuant au contentieux

 

Le mot "contentieux", a pour but d’impressionner le lecteur et de « jouer à celui qui sait ». Mais il s’agit simplement d’une procédure destinée à faire juger un litige entre un usager d'un service public et l'Etat… Rien que de très banal !!!

 

Qu’est-ce à dire ?

Voulait-on indiquer que les accusations portées contre Fred Célimène, Kinvi Longossah et Éric Carpin étaient fantaisistes, ce que le journaliste laisse entendre quand il évoque « des approximations qui ont émaillé cette longue instruction, entamée en 2015 sous la présidence de Corinne Mencé-Caster »et qu’elles se sont effondrées comme un château de cartes ?

 

Un rebondissement imaginaire ?

Lorsque le journaliste publie son article sur le site de Guadeloupe la 1ère le 15 janvier 2025, il y a 5 jours, il choisit ce titre accrocheur, en imaginant pouvoir faire croire que c’est une décision récente.

 

Il n’en est rien. Elle a été rendue au mois de juillet 2023, il y a donc un an et demi. Pourquoi réchauffer un plat qui a été congelé depuis si longtemps ? S’agirait-il de laisser entendre que cette affaire qui semble dormir depuis 10 ans était sans consistance et que les personnes concernées avaient été injustement mises en cause ?

 

On pourrait le croire !!!

En effet, le journaliste Sébastien Gilles omet de communiquer une information capitale, connue depuis un an, confirmant la radiation des cadres de l’enseignement supérieur de Fred Célimène, à compter du 15 octobre 2018, et définitivement prononcée par décret présidentiel du 14 décembre 2023, modifiant celui du 3 août 2020, partiellement annulé par le Conseil d’Etat. Bizarre, vous avez dit bizarre ???

 

Le volet pénal

Après avoir été instruit par 3 magistrats de Fort-de-France, le dossier pénal se trouve, depuis quatre ans, entre les mains du Parquet National Financier (PNF), lequel aurait établi un réquisitoire définitif en février 2024. Au magistrat instructeur de décider, par ordonnance, soit le renvoi devant le tribunal judiciaire, soit le non-lieu. Après 10 ans de procédure, cela devient urgent, ne croyez-vous pas ?

 

 

Karl PAOLO

Le 20/01/2025

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