Cela dans nos lycées ! On voit ainsi nos chers (es) élues parader fièrement lors de la remise de tablettes ou d'ordinateurs portables gratuits à nos élèves comme si ces outils étaient des sortes de baguettes magiques qui nous permettraient de vaincre le fameux "échec scolaire".
Or, la Suède, longtemps championne du monde au niveau des résultats scolaires, vient, en cette année 2023, de faire brutalement machine arrière : après 15 ans d'utilisation de manuels scolaires numériques, ce pays a décidé de revenir au manuel-papier. Des millions d'euros ont été votés pour permettre ce virage à 180% ! Quelle en est la raison ? Celle-ci : les évaluations ont constaté une baisse généralisée de l'attention chez les élèves suédois, une incapacité à retenir les données les plus élémentaires et une chute brutale des résultats scolaires. Il y a plusieurs explications à ce phénomène lequel n'a eu pour résultat, au bout de 15 longues années, que de fabriquer des "crétins digitaux", expression qui sert de titre à l'ouvrage du spécialiste en neurosciences Michel Desmurget.
En fait, l'une des principales raisons de cet échec du tout-numérique à l'école tient au fait qu'un outil ludique ne peut être en même temps un outil éducatif. On ne peut pas étudier une leçon de mathématiques ou d'histoire sur le même support qui sert à regarder des vidéos Tik Tok ou des posts Instagram. On ne peut pas se concentrer sur le carré de l'hypothénuse ou sur la Première Guerre Mondiale lorsqu'on est contamment sollicité par des "alertes" Whatsapp ou Instagram. Or, c'est ce qui se passe avec l'usage d'outils numériques ! A la limite, si les élèves utilisaient vraiment les tablettes ou les ordinateurs portables qui disposent d'écran assez grands, mais ce n'est pas le cas. Pour les nouvelles générations, ce sont des "trucs de vieux" ! Elles préfèrent utiliser les minuscules écrans des téléphones portables qui leur bousillent les yeux et sur lesquels elles passent déjà 2h par jour en moyenne.
D'ailleurs, aux Etats-Unis, le tout-numérique n'est utilisé que dans les établissement pour "pauvres" c'est-à-dire dans les écoles et les universités publiques. Dès qu'on passe dans le privé et donc dans les meilleurs établissements, l'outil numérique est sévèremment encadré et surtout restreint. Pire : les mêmes grands pontes de la Silicon Valley qui ont inventé Instagram, Snapchat etc... l'interdisent à leurs enfants et ont même le toupet de le dire publiquement. La Chine, inventeur de Tik Tok, grâce à son avance en matière d'IA (Intelligence artificielle) a même réussi à instaurer un système de contrôle du numérique chez les adolescents. Dès que ceux-ci dépassent 2h d'utilisation par jour, l'Internet leur est coupé.
Que l'on soit clair ! L'Internet et le numérique sont des avancées prodigieuses. Google et Wikipédia, par exemple, sont des outils précieux. Avant eux, si vous cherchiez par exemple, la date à laquelle Christophe Colomb a débarqué en Amérique et l'île sur laquelle il a posé les pieds pour la première fois, vous deviez chercher dans des livres, chose qui pouvait prendre pas mal de temps. Grâce à Google, vous avez la réponse en moins d'une minute ! Si vous cherchiez des informations sur la crise de 1929 ou sur le roi Béhanzin du Dahomey, vous deviez farfouillez dans toutes sortes d'ouvrages. Aujourd'hui, grâce à Wikipédia, vous les obtenez presque d'un clic de souris. Mais ATTENTION ! Ce que vous obtenez, ce sont des informations brèves et si jamais vous voulez approndir tel ou tel sujet, vous serez obligés de vous reporter au livre-papier. C'est que le numérique n'est pas fait pour la lecture extensive mais pour la lecture brève. C'est pourquoi quand vous vous rendez sur le site-web d'un journal, par exemple, au début de chaque article, vous tombez sur la mention "3 minutes ou 5 minutes de lecture" ledit journal sachant pertinemment que vous ne lirez pas un article trop long. Le présent article que vous êtes en train de lire ne vous prendra pas plus de trois minutes.
Finie donc l'euphorie qui s'était emparée du monde entier au début du Nouveau Millénaire ! Elle assurait que le livre-papier était condamné, que librairies et bibliothèques étaient désormais obsolètes et que l'e-book (livre numérique) le remplacerait définitivement. Or, tel n'a pas été le cas ! L'argument des partisans du tout-numérique était de dire, par exemple, que lorsque vous effectuez un voyage en avion Paris-New-York ou Fort-de-France-Paris, vous pouviez grâce au miraculeux Kindle emporter 200 livres. OK ! Mais lequel d'entre nous a déjà réussi a lire plus d'un livre, d'un seul livre, au cours d'une traversée transatlantique ?
Pour en revenir à nos lycéens martiniquais, il est clair que l'usage des manuels numériques ne fera qu'aggraver l'échec scolaire. Répétons-le : on ne peut pas utiliser le même outil pour s'amuser, jouer, regarder des vidéos et pour apprendre une leçon de mathématiques ou d'histoire. L'exemple de la Suède, 15 années durant, l'a démontré sans discussion possible.
Messieurs-dames, les décideurs, il est encore temps de faire machine arrière !...
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...OUVERT. Tel devrait être le nouveau nom de la Martinique !
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