La bête parle, ou pourquoi renoncer à l’empire scientifique français

C’est la campagne de recrutement, tu viens d’être qualifié pour une autre tournée de cinq ans où tu serais censé composer, jour et nuit – comme tu l’as fait tous les mois de mars entre 2020 et 2024 –, des dossiers de candidature pour les quelques postes de maître de conférences auxquels tu te penseras éligible. La vache s’amaigrit au fil des ans : les ouvertures de postes s’amenuisent de manière proportionnellement inverse au nombre de candidats. Dans ce tournoi de la faim, ces derniers, jeunes docteurs flanqués de CV pareils à des boucliers, sont de plus en plus soumis aux lois de la sélection naturelle : pedigree, papiers, habitus et race. Et c’est bien parce que n’ayant ni le bon pedigree, ni les bons papiers, ni les habitus qu’il faut, ni la race, que tu as décidé, après cinq années de campagne et deux – deux – auditions, de battre en arrière. 

Tu sais que parler de race amènera plusieurs de tes lecteurs à quitter d’emblée ce spectacle que tu leur offres d’un milieu universitaire qu’ils ont délibérément ou non consenti à sustenter et, par leur silence si ce n’est leur déni, à protéger – contre toi ? Non, le déni et le silence te recouvrent : tu n’existes plus qu’en tant que nuisance lointaine. Fin de non-recevoir : soit on t’oppose le silence (et le mépris), soit on te corrige (quitte à t’humilier). Ne parlons pas de ceux qui, si tu te hasardes à dire qu’il y a un problème de racisme systémique au recrutement universitaire en France, te répondent, bienveillamment : c’est difficile pour tout le monde, même pour les normaliens, agrégés, ayant joui de contrats doctoraux et d’ATER, même ceux-là, qui cochent toutes les cases dont tu as été d’office écarté par toute une chaîne de commandement (pas de nationalité donc pas d’agrégation, pas de contrat doctoral, pas d’ATER – ne parlons pas de l’École normale supérieure, majoritairement réservée, elle, aux bons enfants de la reproduction sociale), même eux, ils galèrent. À force, tu finiras par anticiper l’argument du « même eux ». À la table des carrières différées, tu es celui qui, triturant entre tes doigts la carte unique du mérite (et d’une socialisation éducative assez avantageuse dans la Tunisie qui t’a vu naître et partir), dont la présence sonne faux. Il arrive, dans cette situation-là, que ton reflet se confonde en quelques points avec celui d’un autre qui attend dans des limbes apparemment similaires aux tiennes. Or, tu devras sortir de table si tu veux t’épargner la honte d’être celui que l’on fout dehors au moment où il faudra baisser le store. 

Les discussions sur le trottoir après un repas de colloque, avec tes pairs du sérail, te font l’effet d’une permission. Pendant quelques minutes, ton appartenance est autorisée dans le corps légitime de la nation. Mais appelons-la, celle-ci, par son vrai nom : l’empire, considéré ici dans son aile scientifique. La France continue de se nier en tant qu’empire tout en se comportant comme tel ; son université aussi. L’empire scientifique joue à l’invisibilité en se disséminant dans le fantasme d’une production démocratique, égalitaire, des connaissances. En témoigne le dédain longtemps et, aujourd’hui, sporadiquement réservé aux cultural studies, ainsi que le travail de sape que subit, même à gauche, les pensées postcoloniale et décoloniale, sans parler des démarches de décolonialité du savoir qui demeurent en grande partie inaudibles. Et c’est sur un trottoir de l’empire que se jouera l’un de tes rituels d’humiliation, après – en raison de – l’honneur qui t’aura été fait de t’inviter à donner une conférence en son seinAyant osé dire : le recrutement à l’université française est raciste, tu te feras rétorquer en plein cœur de tes trente-sept piges : « Sors de ces grilles de lecture qui t’enferment. » 

À quelle condition un subalterne peut-il parler au cœur de l’empire ? Les personnes négativement racialisées sont obsédées par ce racisme systémique que les gens du sérail ne voient nulle part, en tout cas nulle part dans le camp qu’ils se convainquent d’avoir choisi : celui de l’innocence. L’incapacité de réfléchir en termes de « système » fait interpréter le soupçon de racisme comme une accusation personnelle et lance une offensive aux airs de défense d’autant plus aveugle et violente qu’elle change le plaignant en accusé, voire elle l’excommunie. La personne discriminée est responsable de sa propre exclusion dans la mesure où sa parole risque, métonymiquement, de jeter le discrédit sur tout un milieu qui, soudain, se défend, de façon immunitaire, comme un agrégat indifférencié, contre un petit emmerdeur. Symboliquement, l’empire est puissant en ce qu’il délègue sa légitimité dans tout un chacun de ses agents prêts à pulvériser le métèque qui ose renverser l’illusion du récit humaniste dont il est existentiellement, matériellement captif. Toutefois, tu t’étonneras toujours de l’opiniâtreté avec laquelle tes collègues pourtant de gauche (c’est précisément cela le problème), pourtant critiques de leur pays, de son histoire, de son devenir – pourtant pâtissant de l’accusation d’« islamogauchistes » lancée par le camp dégénéré d’en face –, s’acharnent à débusquer dans ton esprit la lecture racialiste comme on cherche des poux : sois propre de ta propre race. Ainsi, on t’a déjà demandé, amicalement, pourquoi tu tenais à ce genre de « prisme ». Et c’est donc, a priori, tout aussi amicalement que l’on t’a sommé de « sortir de ces grilles de lecture qui t’enferment », suivi d’un riant et encourageant « Résiste, prouve que tu existes ». L’inverse d’un prisme et d’une grille de lecture, c’est le réel, auquel eux seuls ont accès. S’il n’est pas nécessairement prouvé que tu sois empêché par ta race (lire : le fait que l’on te perçoive comme appartenant à une race, mais de toute évidence, ce n’est que dans ta tête), ta conviction envers cet empêchement sera ta responsabilité à toi seul. Pour des pairs passivement ou passablement nourris des théories bourdieusiennes, souvent pleins de sollicitude envers leurs sujets de recherche pris dans les luttes des minorités devenues glamour – l’antiracisme, la queerness, la décolonialité : des luttes avec, à la clef, des capitaux économiques et socioculturels pour celles et ceux qui n’en sont guère concernés –, le déterminisme social (et, dans ton cas, en tant que citoyen d’une ex-colonie française, géopolitique) ressemble à un privilège auquel tu ne saurais prétendre. S’ils cherchent à te l’arracher de la langue, alors ce moins que tu dénonces, ce moins qui rogne ton droit au rêve et à la dignité, est un plus. C’est un excès d’existence qui jette une lumière crue sur leur incomplétude, sur leur échec à remplir tous les contours de l’image de l’intellectuel de gauche bien sous tous rapports et sur tous les fronts. C’est alors que s’engage un rapport de forces à l’endroit du soutien, de l’alliance que tu pensais quérir : ton existence, au sein de cet espace d’élection, est en bras de fer avec l’empire. Il faut se soumettre – après avoir appris à la reconnaître lorsque l’on vient d’ailleurs : ailleurs de classe, de race, d’origine – à la grammaire seigneuriale de la production du savoir dans un milieu qui fait reposer sa légitimité sur une rhétorique promotionnelle d’égalité et de justice. Parce que tu es un subalterne qui leur parle, et qui transgresse les cercles de l’énonciation féodale – en dénonçant ce que tu perçois comme une injustice avec ton interprétation expérientielle des choses –, tu te retrouves, sur le trottoir, à quelques rues de l’université où tu viens d’intervenir, ramené à ton statut par le sceptre d’une sentence coupeuse de têtes : « Sors de ces grilles de lecture qui t’enferment. » Sans oser rien dire de plus, parce qu’a priori tu es bien élevé, tu consens à ce rituel d’humiliation, dont tu éprouves, dans ta chair, cette violence que tu n’arriveras à décrypter que des semaines plus tard, mais pour l’instant tu souris et lances avant de partir : « Fais-moi signe quand tu viendras à Tunis. »

Tunis, tu y es retourné pour ce qui donnera deux années de parenthèse après douze ans d’exil, en France puis au Canada. Ayant d’abord accompli un Master en Lettres à Pris, tu as démarré une thèse en cotutelle avec Montréal, entre une carte de séjour çà et un permis d’étude là, mais tu t’es ruiné au pari universaliste de la liberté de mouvement : trop de temps passé outre-Atlantique t’a rendu interdit de retour en Europe. Dans une mappemonde dont, avec ce passeport vert en forme de chef d’inculpation, près des deux tiers te sont barricadés (130 pays nécessitant un Visa sur 199, et ce n’est même pas le pire des scores), tes lignes de désir s’épuisent à la nage entre les icebergs. Les années passant, tu produis à la chaîne articles, conférences et colloques, tu postules même en Chine ; or, c’est dans la marâtre France que tu comptes le plus d’interlocuteurs. Au fil des années, les refus éliment ton amour-propre, mais quand tu décroches enfin une première audition en 2022, via Zoom, tu ne te rends alors pas compte, les yeux chassieux de candeur, que tu n’avais jamais parié que des galets sur l’avenir. Cela n’a jamais été un refoulement à la ligne d’arrivée, l’on ne jugeait pas ton dossier comme le résultat d’un labeur de longue haleine : ta carrière avait été signée, dès le départ, de l’encre invisible de l’impossible. Erreur de parcours. Trompé d’adresse. Il retrouvera lui-même la sortie. L’on avait espéré que tu te découragerais en daignant ne pas refuser ton inscription au doctorat en France, certes, mais avec un sujet qui n’intéressait personne, un directeur de thèse qui t’acceptait par charité, une école doctorale qui ne t’accordait pas de contrat et un labo qui t’excluait de ses projets et financements. 

Lorsque tu te mets à lire le réel par les prismes de la race et de l’injustice, tu commences à demander à tes collègues officiers du sérail : combien de racisés y a-t-il dans le corps professoral de cette discipline qui est la nôtre et dont le capital est l’altérité (la littérature comparée) ? Silence. Tu renchéris en disant que tu ne parles même pas de ressortissants du Sud, mais de citoyens français. Silence, puis : Unetelle. Tous ces Français arabes, noirs, asiatiques – trop classe moyenne ou pas socialisés comme il faut pour être normaliens ou agrégés et rejoindre potentiellement le sérail – que tu as pu fréquenter en Master et qui, comme dans la série The Leftovers, font partie de ces 2 % de la population, ont disparu d’un coup au seuil du doctorat. Or, ici personne ne s’en émeut alors que les CV des comparatistes, dans les ruines de Babel, sont pleins de la langue des absents.

Tunis, mai 2024 : tu as dû y retourner après douze ans d’exil. De là, tu as continué de postuler avec un dossier tuméfié d’attente et d’humiliation : tes juges sont désormais tes anciens concurrents ainsi que tes amis, ceux-là avec qui tu as partagé les bancs de l’université et qui consentent alors à ta disqualification, dressant entre vous un mur de silence. Tu passes ce mois de mars à te coucher aux aurores en ciselant tes sept candidatures ; pendant que tu composes ton projet de recherche sur le racisme environnemental, une tempête fait sauter l’électricité, et tu poursuis ta rédaction à la lumière de la bougie – tu prends une photo et hésites à la joindre à tes dossiers. 

Après six refus sans audition, tu es convoqué et cela exhume en toi un principe d’espérance. Tu as déjà un visa Schengen de six mois, obtenu précédemment pour des conférences ; et depuis son Midi, N., productrice de films, te fait un petit contrat pour que tu puisses te payer cette mission qui, avec l’effondrement du dinar, t’aurait coûté un salaire mensuel et demi.

Trêve de suspense : tu n’auras pas le poste. Non, tu ne l’auras pas dans cette audition montée comme un tribunal où chacun des dix membres est chargé de détecter dans chacune de tes paroles la moindre de tes divergences, le moindre signe de ta défectuosité vis-à-vis du système. Tu t’es déjà inquiété que tes prises de position au sujet de Gaza, sur les réseaux sociaux, te desservent pour tel ou tel poste – tu sais que des agents de la paix se camouflent ici et là. Tu as dû te laver de la Palestine et de tous tes défauts – ta race, ton pays, ton pedigree, ton pouvoir d’achat, ton décalage culturel, ton infériorité coloniale, ton dossier rédigé à la bougie et la conscience que tu as du fait qu’ils ne savent rien de tout cela mais qu’ils t’altérisent d’emblée selon des grilles de lecture racialisantes qu’évidemment il est difficile de prouver, car là est toute la puissance de l’idéologie raciste : l’impossibilité d’en inculper les agents color blind de l’empire. Tu as dû t’en laver, avant d’entrer en salle, en passant dans un sas de désinfection invisible censé te neutraliser, te dés-ensauvager, te pacifier, pour que tu prétendes être l’égal des collègues agents ou, du moins, que tu en montres l’effort et que cette mascarade puisse durer un peu pour les besoins de l’opération et de leur bonne conscience. La·e président·e du comité demande à consulter ta pièce d’identité, conformément à la procédure : « Je n’ai que mon passeport », t’entends-tu dire en tendant le livret pansé de Visas.

La première personne à dégainer, tu la reconnais, est orientaliste. L’année précédente, elle avait négativement évalué ton dossier. Tu t’y étais préparé, on te pose des questions reposant sur, exactement, les mêmes réserves que tu avais lues dans son rapport d’expertise et à travers lesquelles tu avais eu l’amère impression qu’on avait peu potassé ton dossier. On te questionne sur tes choix méthodologiques (pourquoi pas les normes comparatistes françaises ?) et sur la langue des citations du corpus (pourquoi en traduction et non en langue originale – arabe et persan) ; tu t’expliques, corriges diplomatiquement là où on a eu tort (tu cites en traduction et en langue originale, en fonction du contexte), puis : « Mais vous parlez l’arabe ? – Oui, je suis bilingue. – Et le persan ? – Je peux le déchiffrer. »

Cette personne étant considérée comme experte de ta candidature en raison de sa maîtrise d’une des langues que tu utilises, son avis fait loi. Il se trouve que, cette fois (tu le sauras plus tard), elle a recommandé ton dossier pour audition, mais que t’invitant à te défendre sur des aspects qui auraient pu rester minorés, elle t’a tendu un cadeau empoisonné. Tu continues de performer en vingt minutes chrono, mais c’est des jours plus tard que tu te rendras compte que ta disqualification avait déjà été entamée : à un mètre de toi, un·e membre du comité, bavardant avec l’agent d’à côté – et probablement peu satisfait·e de la réponse que tu as fourni à sa question –, sort une grande bouteille en verre, la pose sur la table et la décapsule, en te regardant dans les yeux, pendant que, sans rien comprendre de cette épreuve, tu essaies de parler en attrapant par la queue ta pensée qui s’enfuit. La bouteille fait psht

Dans le train te ramenant vers Paris, on t’annonce la nouvelle au téléphone confirme ton ressenti. « Je vous conseille d’entrer dans les moules du comparatisme français. Mais vous auriez peut-être plus de chances en Amérique du Nord. » Connaissant le mépris que l’université française a à l’égard de celle du continent américain, tu ressens sur ta joue le brûlure de Judas. 

Mais c’est la question de la langue qui, manifestement, t’a fait couler ; lorsque l’on t’a demandé si tu parlais ta propre langue. 

Les trois langues que tu parles, et qui sont aussi tes langues de travail (en plus du persan), tu ne les as pas apprises par lubie, par tropisme ou parce que cela faisait partie de l’offre de ton lycée comme autant de promesses d’ouverture sur le monde. Ces langues, maternelle pour ce qui est de l’arabe et étrangères pour les deux autres, tu as grandi dedans, c’est-à-dire que ta cognition s’y est pliée, que ton cerveau s’est taillé à la pointe de leurs idiomes. Et dans cette géographie des écarts qui, linguistiquement, historiquement, culturellement, cosmologiquement, violemment sépare ton Sud de ses deux Nords – Europe et Amérique –, même si bien sûr ils font aujourd’hui ta subjectivité, ton entièreté, ces langues t’ont été imposées pour que tu puisses appartenir au monde, c’est-à-dire : y avoir ta place dans un contexte d’hégémonie où il est difficile d’exister en restant à l’endroit de sa naissance. Il faut aller sur le territoire du dominant et souscrire à sa fable universaliste, à l’humiliation invisible. Alors il est possible que lorsqu’on commente mon travail sur la base de la supposée égalité d’un monde unifié, ami et symétrisé depuis les indépendances ou 1, 2, 3 Soleils, il est possible que l’on oublie que cette langue, que l’on a apprise par lubie ou par tropisme lui a été fournie, qu’on s’y est spécialisé·e, qu’on y a été recruté·e, qu’on en fait des délégations et des projets scientifiques financés uniquement parce que l’empire dont on est l’agent a besoin d’intelligences pour comprendre et contrôler les altérités, a fortiori historiques et problématiques comme le monde arabe. Alors lorsqu’on fait sa vie en français, dans sa langue maternelle, pendant que je parle des sabirs, et qu’on entre dans l’arabe à heures ouvrables pour décoder tel ou tel manuscrit du Moyen-Âge ou deviser sur un Darwich figé en France dans le romantisme commode des nostalgies vaincues, on oublie qu’on est en train, sous prétexte de science, de documenter un ennemi sédaté sous forme de livre entre ses mains. Alors, lorsqu’on me questionne ou qu’on commente mon travail, ce n’est pas à un interlocuteur qu’on s’adresse, mais au reflet de ses objets d’étude, à l’ennemi à la base docile mais qui soudain apparaît avec son intelligence propre, hors-cadre, hors-dispositif : la bête parle.

Khalil Khalsi

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    Ki koté i ka graté grenn dépité-a ? Adan an lasansè ?

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  • Dans les deux affaires, il s'agit pourtant de fonds européens...

    Rectificatif

    Karl

    01/04/2025 - 10:26

    Il fallait lire « Albè, bom bè », mais Albè a dû rectifier!!!

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  • Dans les deux affaires, il s'agit pourtant de fonds européens...

    Une énigme?

    Karl

    01/04/2025 - 10:21

    Mé non Albè, nom bè, y pa ka graté gren-li, y ka graté gré dépité-à

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