(Bogotá) Le président colombien Gustavo Petro a condamné mardi les insultes racistes dont a été victime sa vice-présidente afrodescendante, Francia Marquez, lors d’une manifestation de l’opposition.
À l’origine de la polémique, la vidéo devenue virale d’une manifestante comparant Francia Marquez à un « singe » au milieu d’autres insultes racistes et de menaces de mort.
« Cette haine raciste est irrationnelle […], mais ils en font de la politique », a déploré le président Petro dans un tweet en réponse à la séquence.
Sans y faire directement référence, la principale intéressée a dénoncé sur Twitter « le racisme (qui) blesse ceux qui en souffrent. Mais qui, surtout, met en lumière la nécessité d’œuvrer pour l’égalité en Colombie ».
Le directeur de la police, le général Henry Sanabria, a publié sur le même réseau social une photo de la femme qui a insulté la vice-présidente, appelant les citoyens à la signaler aux autorités.
De son côté, « le parquet […] a ouvert une enquête officielle sur le sujet », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère public. En Colombie, les « actes de racisme ou de discrimination » sont passibles de peines allant jusqu’à quatre ans d’emprisonnement.
Lundi, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues des principales villes du pays contre les projets de réformes de Gustavo Petro, en poste depuis le mois dernier.
Francia Marquez, militante écologiste de 40 ans, avait créé la surprise lors des élections primaires de mars en s’imposant devant plusieurs personnalités politiques, s’ouvrant ainsi la voie vers la vice-présidence.
Avec Gustavo Petro, elle a battu les représentants de l’élite blanche et conservatrice en devenant la première vice-présidente afrodescendante de Colombie, au terme d’une campagne présidentielle où elle a été l’objet de nombreuses attaques racistes.
En Colombie, le racisme envers les afrodescendants et les communautés indigènes est répandu.
En août dernier, une chanteuse de musique populaire colombienne avait dû s’excuser auprès de la vice-présidente après un tweet dans lequel elle comparait Francia Marquez à un singe, se pliant ainsi à une décision de justice.
PHOTO DANIEL MUNOZ, AGENCE FRANCE-PRESSE
Francia Marquez, vice-présidente de la Colombie, le 19 août dernier
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