Madinina, la soi-disant "île aux fleurs", en plus d'être un OPNI (Objet Politique Non-Identifié) qu'aucun astronome n'a encore réussi à identifier, est devenue, depuis l'explosion de toutes sortes de médias (notamment privés) et des réseaux sociaux, le déversoir de tonnes d'âneries quasi-quotidiennes. Chose qui apparemment ne gêne personne.
Ces jours-ci, ces âneries concernent le scandale du chlordécone suite à la décision de non-lieu prise par le Tribunal de Paris. En voici quelques-unes parmi d'autres :
* "Plus l'affaire dure, plus les avocats gagnent de l'argent !"
Anerie doublée d'un mensonge grossier (mais à Madinina, plus c'est gros, plus ça passe) prononcée sur une radio. En effet, les avocats de la douzaine d'associations qui se sont portées parties civiles en Martinique et en Guadeloupe en 2006, c'est-à-dire, il y a 17 ans maintenant, travaillent tous bénévolement. Gratuitement si jamais la conasse qui a éructé cette phrase ne comprend pas le terme "bénévolement". Il n'y a que l'avocat recruté par la CTM-Letchimy en 2021 à recevoir des émoluments, ce qui, soit dit en passant, est évidemment normal.
* "Qui prouve que 90% des Martiniquais ont du chlordécone dans le sang ?"
Entendu sur l'une des télés-poubelle qui fleurissent sur Madinina de la bouche de son "éditorialiste" (interdit de rire !), grand donneur de leçons vaseuses devant le Grand Architecte de l'Univers. Faut-il rappeler à ce conard que ce chiffre provient des propres services de l'Etat français et non des associations écologistes ? Dès 1979, divers services déconcentrés dudit Etat avaient publié des rapports accablants sur l'empoisonnement de nos rivières et nappes phréatiques en plus des terres plantées en banane évidemment. Ensuite, les mêmes ont découvert que l'élevage, l'aquaculture, puis la pêche étaient concernées par la contamination au chlordécone. S'agissant de ce pourcentage de 90% de Martiniquais contaminés, il provient tout simplement du fait que toute l'eau qui est servie en Martinique provient des rivières du Nord qui sont pour la plupart bordées par des bananeraies. Donc pendant plus de 30 ans (1972-2003), les habitants de Schoelcher, de Case-Pilote, du Diamant, des Trois-Ilets, des Anses d'Arlets, de Sainte-Luce, du Marin et de Saint-Anne où il n'y a pas de bananeraies ont été TOUT AUSSI contaminés, par l'eau du robinet, que les habitants des communes du Nord.
* "Il aurait fallu porter plainte contre l'Etat et non les Békés. Les écologistes mènent en réalité un combat contre les Békés"
Contrevérité doctement assénée et qui, de toute évidence, sert à faire diversion. D'abord, parce que les associations écologistes ont porté plainte A LA FOIS contre l'Etat français et contre les latifundistes békés. Pas uniquement contre ces derniers ! La plainte contre l'Etat est claire : "empoisonnement" et "mise en danger de la vie d'autrui". Et pourquoi ? Parce que c'est l'Etat qui délivre les AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) des pesticides, notamment le Ministère de l'Agriculture. D'où l'on comprend pourqoi les écologistes ont demandé la mise en examen de pas moins de 5 ministres ayant détenu ce portefeuille. Mais plainte a AUSSI été déposée contre les importateurs békés du chlordécone et également contre le fait que certains aient contraints leurs travailleurs à continuer à utiliser ce pesticide jusqu'en 2004 alors qu'il avait été interdit en...1993. Des associations écologistes et paysannes ont ainsi fourni à la justice nombre de témoignages, sous serment, d'ouvriers agricoles qui confirment cela. Sinon, si l'essentiel des bananeraies avait été possédée par un autre groupe ethno-social que les Békés, ce groupe aurait été désigné nommément aussi. Faire croire que la lutte contre l'empoisonnement au chlordécone relève du racisme anti-béké est UNE HONTE venant d'un journaliste non-Béké.
* "Les avocats se sont dès le départ trompés de juridiction. Ils auraient du porter l'affaire devant le tribunal administratif et non devant la justice pénale. C'est ce qu'ont fait les avocats des victimes du sang contaminé, du Médiator etc..."
Entendu et réentendu sur diverses radios-libres depuis l'annonce du non-lieu. Ces éminents juristes radiophoniques racontent n'importe quoi ! Là encore, plus c'est gros, plus ça passe car dans les divers scandales ayant secoué l'Hexagone ces dernières décennies, les coupables ont bel et bien été condamnés au pénal. Un seul exemple : en 1992, Michel Guaretta, directeur du Centre National de Transfusion Sanguine, est condamné à 4 ans de prison dans l'affaire du sang contaminé. Sinon, qu'est-ce qui a empêché depuis tout ce temps (2006), nos éminents juristes radiophoniques de se constituer parties civiles et de porter plainte devant le Tribunal Administratif puisque les écologistes et leurs avocats, ces idiots, se sont entêtés à aller au pénal ? Certains devraient se demander "Je fais quoi, moi ?" au lieu de toujours critiquer ceux qui font. Et surtout de donner des leçons à ces derniers.
On pourrait multiplier à loisir les exemples d'âneries déversées à propos du chlordécone sur les radios, télés, blogs et autres réseaux sociaux. Certaines relèvent de l'ignorance du citoyen-lamba sur la question et cela est chose pardonnable. Par contre, il est impardonnable que des gens informés (journalistes, chroniqueurs, politiques, administratifs, blogueurs etc.) déforment la vérité dans l'unique but de protéger une certaine caste co-responsable, avec l'Etat, de l'empoisonnement de notre pays. Qu'ils la ferment au lieu de raconter n'importe quoi !
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Merci pour ces éléments de clarification...
Frédéric C.
15/01/2023 - 07:37
... point par point. Cela manque en effet beaucoup, dans la presse, les explicitations (comme pour le Covid-19 et ses modes de prévention : thérapie génique type ARN-Messager ou vaccin classiques sans ARN-messager, tels ceux fabriqués par les chercheurs cubains, cibles d'une quasi-omerta). Il nous faut relire cet article pour examiner chaque point, mais déjà, là on y voit plus clair... QUESTION qui fâche (mè ma faché souplé!): Sur le "taux de 90% de cancer de la prostate, un de mes interlocuteurs de FB (anciens journaliste) m'affirme que ce taux ne peut pas être certifié de façon sûre car il n'y a pas eu, pour l'instant, d'étude épidémiologique (laquelle serait programmée dans le Plan Chlordécone 3 ou 4 du Gvt). Qu'en pensez-vous ? Merci d'avance.
PUMA, JAGUAR ou LEOPARD ?
Albè
15/01/2023 - 11:52
Dans cette précieuse liste de rectifications, il me semble qu'il manque un point : les gesticulations d'une pseudo-association écologiste portant le nom d'un félin de la jungle. Celle-ci n'a jamais participé à aucun combat écologiste en Martinique, son président (allié notoire de la békaille) se contentant d'éructer dans des tribunes complaisamment diffusées dans la presse. Sa dernière éructation imbécile concerne le combat contre le chlordécone : à l'entendre, toues les écologistes martiniquais se sont fourvoyés depuis trente ans car il auraient dû avoir lutté contre tous les pesticides et non le seul chlordécone. Affirmation totalement fausse et qui devrait valoir au président de Jaguar ou de Puma, la palme du mensonge éhonté. Les écologistes martiniquais, en effet, ont aussi dénoncé le Banol, le Paraquat, le Mirex, le Glyphosate etc...