Jamais nos élus de Martinique et de Guadeloupe n'ont donné une aussi pitoyable image d'eux-mêmes ! Entre ceux qui prononcent le mot "autonomie" dans le secret d'une rencontre parisienne avec le ministre des dernières colonies, espérant que ce gros mot ne sera pas révélé au grand public et qui, une fois ledit ministre aux Antilles, se défilent et refusent courageusement de le rencontrer et celles/ceux qui pleurnichent pour "une gestion locale de la crise" en réinventant la mauvaise farce de février 2009 et ses "commissions thématiques", il y aurait de quoi hurler de rire s'il ne s'agissait de l'avenir de populations qui, confusément certes, aspirent à devenir des peuples à part entière.
Une fois de plus, nos élus (es) se seront montrés en-dessous de tout.
Car c'est à elles et à eux d'expliquer à nos populations que le problème n'est pas tant la vie chère, le pouvoir d'achat, "le rattrapage avec la métropole", "le maintien des acquis" ou l'obligation vaccinale, problèmes évidemment réels pour certains d'entre eux, mais bien la question de savoir QUI doit décider en Martinique et en Guadeloupe. Il s'agit donc d'une question politique, éminemment politique, et non syndicale, sanitaire, raciale ou autre. C'est à nos élus (es) d'expliquer à nos populations que nous avons déjà raté beaucoup trop d'occasion d'assumer nos responsabilités et qu'il faut cesser de toujours quémander auprès de "la Mère-patrie". Faute de parler vrai à nos populations, nos élus (es) portent une lourde responsabilité dans l'aveuglement à répétition de celles-ci. Aveuglement dont nous avons eu un exemple grotesque en février 2009 et janvier 2010 :
. Février 2009 : des dizaines de milliers de gens déboulent dans les rues pour dénoncer la "profitation", "la vie chère" et "le pouvoir colonial". Ils furent 10.000, 20.000, parfois 30.000.
. Janvier 2010 : les mêmes personnes votent "NON" à 79% contre l'Article 74 qui aurait permis un premier (et modeste) desserrement du nœud coulant colonial.
Allons-nous rejouer le même mauvais scénario en 2021 ? Avec les mêmes acteurs du côté antillais (mais pas du côté français puisqu'une génération de jeunes dirigeants est désormais au pouvoir) ? Ce mauvais film sera-t-il joué et rejoué ad nauseam ? Continuerons-nous à garder soigneusement sous le tapis la seule et unique question qui vaille à savoir celle de la souveraineté nationale de nos deux îles ?
Ou, au contraire, prenant pour une fois leur courage à deux mains, nos élus (es) se décideront enfin à PARLER VRAI ?...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite
Commentaires
Payer aussi.
MonOeil
30/11/2021 - 16:13
Oui, la vraie question est de savoir qui doit décider en Martinique et donc payer.
Car, quel que soit l'habillage, c'est celui qui paie qui décide.
IDH
MONTHIEUX Yves-Léopold
25/12/2021 - 18:37
On ne peut pas revendiquer d'être pro-caribéen et être assimilationniste, à la fois. Essayer de "rattraper la métropole" c'est louable lorsqu'on s'assume assimilationniste, mais pour ceux qui se veulent caribéens, c'est élargir encore le fossé de l'IDH entre la Martinique et la Guadeloupe, d'une part, et les autres pays de la Caraïbe. C'est en définitive c'est s'éloigner de la Caraïbe.